A PEINE CONFIRME A LA TÊTE DE L’UEMOA Cheikh Hadjibou Soumaré sur siège éjectable ?

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Le Commissaire du département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure de l’Uemoa, El Hadji Abdou Sakho que le président Wade entend faire remplacer par son ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, a décidé de se battre au plan juridique. Au cours des prochaines heures, il compte saisir la Cour de justice de l’Union pour violation des textes de l’institution.

 

Les événements s’accélèrent, mais pas dans le bon sens pour la diplomatie sénégalaise, au sujet de la désignation du nouveau président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Après deux mandats et une période transitoire accordée par la conférence des chefs d’Etat, le Malien Soumaïla Cissé, candidat à la présidentielle dans son pays doit être remplacé. Coûte que coûte, le président Wade tient à y installer son ancien Premier ministre (juin 2007-avril 2009), Cheikh Hadjibou Soumaré, inspecteur du Trésor de formation et ancien ministre du Budget.

Des sources dignes de foi nous ont révélé mardi 15 novembre que le président en exercice de l’Union, le Togolais Faure Gnassingbé, vient de signer deux actes : le premier confirmant la nomination de M. Soumaré comme commissaire en remplacement de M. El Hadj Abdou Sakho, qui dénonce de son côté la méthode « cavalière » usée par le président Wade pour le débarquer ; un deuxième acte a aussi été paraphé par le président Togolais pour faire de Cheikh Hadjibou Soumaré le nouveau patron de la Commission. Mais loin de régler le problème, on s’achemine tout droit vers un impair diplomatique pour le Sénégal.

Mardi 15 novembre, défendant le projet de budget de son ministère, Me Madické Niang, a déploré devant les députés l’attitude du commissaire Sakho qui avait brandi la menace d’une plainte si le Sénégal persistait dans sa volonté de le limoger, « sans tenir compte des règlements de l’Umeoa. » En effet, de fortes incertitudes planent sur la conformité du limogeage de M. Sakho aux textes qui régissent l’Union économique et monétaire de la sous-région francophone.

C’est clair, El hadji Abdou Sakho ne veut en aucun cas céder à Hadjibou Soumaré son poste de commissaire, préalable pour prétendre à la présidence de la Commission. Malgré la publication d’un décret présidentiel daté du 27 octobre 2011, nommant l’ancien premier ministre à cette prestigieuse fonction, sa prestation de sermon devant valider la nomination avait été jusqu’ici bloquée.

Que s’est-il passé entre temps ? Tout d’abord, Dakar a réussi à rallier à sa cause le président en exercice de l’Union, Faure Gnassingbé. Ensuite, de multiples tractations ont été nécessaires d’autant que le Sénégal et le Burkina n’émettent pas sur la même longueur d’ondes. Forcing ?

Le malaise s’est en tout cas installé car c’est un précédent que veut (encore) inaugurer le président Wade en limogeant un fonctionnaire communautaire protégé par une Charte que ses concepteurs ont pris le soin de « verrouiller », notamment pour toutes tentatives d’aliénation de l’indépendance des commissaires. Naturellement, des dispositions existent pour prononcer la radiation d’un commissaire. Notamment, il leur est interdit d’exercer une autre activité rémunérée ; ensuite, seuls les cas d’incompétence flagrants pourraient leur être fatals. El Hadj Abdou Sakho est-il dans l’un des deux cas ? Pas sûr, pour ne pas dire plus…

Sensible aux arguments de certaines personnalités, comme son compatriote, le ministre Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, en charge de l’Economie et des Finances du Sénégal, El Hadj Abdou Sakho avait mis en veilleuse ses menaces de plainte contre le Sénégal, avant d’être mis, hier, devant le fait accompli alors qu’il se trouvait à Ouagadougou.

Face à cette situation, il a tout bonnement décidé d’ester devant la Cour de Justice de l’Uemoa pour recouvrer ses droits. Une « jurisprudence » existe d’ailleurs à ce sujet. En 2005, le président Ivoirien, alors en fonction, Laurent Gbagbo avait tenté sans succès de démettre un commissaire ressortissant de son pays. La juridiction déboutera l’Etat Ivoirien…

La Charte de l’Uemoa est sans équivoque à ce sujet : « le mandat des membres de la Commission peut être interrompu par la démission ou par la révocation (…) La révocation est prononcée par la Cour de Justice à la demande du Conseil, pour sanctionner la méconnaissance des devoirs liés à l’exercice des fonctions de membre de la Commission. » Pour ne rien arranger, le Niger tient toujours un candidat « prêt ». A noter que le président de la Cour des comptes de l’Uemoa, le Sénégalais Malick Kamara Ndiaye, est le demi-frère du « candidat » de Me Wade.

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