Abdoulaye Ndiaga Sylla, administrateur de Sud Quotidien «La dépénalisation du délit de presse n’est qu’un aspect du code de la presse»

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Lors du vote du budget du ministère de la communication et de l’économie numérique, les députés ont annoncé qu’ils ne vont pas voter le nouveau code de la presse sous le prétexte que ce code va dépénaliser les délits de presse. Le fait de ne pas vouloir dépénaliser les délits de presse suffit-il cependant pour ne pas voter le nouveau code de la presse? L a réponse est non, car selon Abdoulaye Ndiaga Sylla, administrateur de Sud Quotidien, la dépénalisation du code de la presse n’est qu’un aspect du code.

Face à Cheikh Bamba Dièye, ministre de la communication et de l’économie numérique lors du vote du budget de son département, les députés ont opposé un refus catégorique quant à l’adoption du nouveau code de la presse. Mieux, ils disent qu’ils ne vont pas voter ce projet de loi lorsqu’il leur sera soumis à l’Assemblée nationale. Pourtant, de l’avis de Abdoulaye Ndiaga Sylla, être contre la dépénalisation des délits de presse n’est pas une raison suffisante pour ne pas voter le nouveau code la presse.

« Les députés refusent de voter le code de la presse mais en réalité, ils ne veulent pas en votant tout le code de la presse accréditer ce qu’on appelle la dépénalisation des délit de presse. Autrement dit, la possibilité d’envoyer le journaliste en prison s’il commet une faute. Ce n’est pas un motif valable pour refuser de voter le code de la presse parce que celui-ci est simplement un aspect du code .Donc il faut quand même relativiser », soutient-il.

Pour lui, quand on parle de dépénalisation des délits de presse, cela renvoie aux peines privatives de liberté. « Ne pas envoyer le journaliste en prison ne veut pas dire que le journaliste de doit pas être sanctionné quand il commet un délit. Mais c’est plutôt la nature de la sanction qui doit changer. Par exemple, au lieu de dire que le journaliste est condamné à un mois, deux mois ou dix mois de prison, il y a d’autres peines qui sont appliquées mais ces peines ne le privent pas de liberté », a-t-il expliqué. Et de préciser que, « quand on ne prend pas des mesures privatives de liberté, il faut les remplacer par d’autres sanctions. Et jusque ici ce qu’on a pu constater c’est que ces peines privatives de liberté sont remplacées par des peines entraînant des coûts financiers, ce qui ne résout pas le problème parce que si on veut arrêter une publication il suffit que la publication soit condamnée à une peine financière très lourde pour que ce journal arrête de fonctionner».

Par ailleurs, M. Sylla croit que, « si les députés sont de bonne volonté, ils vont accepter de voter le code de la presse car dans le nouveau code encore une fois qui est soumis aux députés, le délit de presse n’est qu’un seul aspect ». C’est pourquoi dit-il, « Je pense qu’on ne peut pas refuser de voter un code sous le prétexte qu’un seul aspect du code ne nous arrange pas ». De son point de vue, « cela revient à dire que toutes les autres dispositions qui concourent à accréditer la liberté de presse, à la renforcer, à faire en sorte que le travail de journaliste soit fait dans de bonnes conditions seront rejetées ». Le risque est donc de voir  » jeter le bébé avec l’eau du bain » .

Récusant cela, Abdoulaye N Sylla fait observer qu’  » il est possible maintenant de comprendre que nous sommes en démocratie » et qu’ il faut que « la liberté de presse soit assainie et consolidée ». Ce qui « ne veut pas dire donner carte blanche aux journalistes pour dire n’importe quoi et s’attaquer à n’importe qui ». Pour l’administrateur de Sud Quotidien, « les journalistes aussi doivent se recentrer sur leurs fonctions, c’est-à-dire informer juste et vrai essayer de donner les informations en les recoupant ».

sudonline.sn

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