Dans bon nombre de points de vente de la ville de Dakar, le constat est le même : des moutons ne parvenaient pas encore à trouver preneur après la Tabaski. Au lendemain de la fête de Tabaski, les moutons faisaient encore partie du décor de la ville de Dakar. Dans beaucoup de points de vente, les vendeurs de moutons n’ont pas trouvé d’acheteurs. D’après eux, les moutons ont été nombreux cette année et la clientèle s’est fait désirer. De même, ils estiment que cet état de fait est dû à l’arrivée des moutons de certains pays de la sous-région (Mali, Mauritanie). A les en croire, les moutons de ces pays sont vendus à bas prix. D’après eux, «on a beaucoup plus investi sur nos moutons qu’eux (les étrangers. Ndlr)», a déclaré Abdoulaye Sow jeune éleveur trouvé sur les deux voies de Liberté 6.
Les vendeurs de moutons estiment que le commerce n’a pas été fructueux cette année, comme les années passées. Selon eux, d’habitude au lendemain des fêtes, il ne leur restait pas beaucoup de moutons ; mais cette année, c’est différent. Même ceux qui viennent acheter après les célébrations, ne payent pas un bon prix. Ces clients interrogés trouvent que le prix est toujours élevé par rapport aux autres années. Aliou Sène, trouvé dans les environs du stade Léopold Sédar Senghor en train de marchander un mouton, déclare que chaque année il achète le lendemain de la fête, des moutons qu’il revend l’année d’après. «Mais cette année, j’ai constaté que les prix n’ont pas beaucoup diminué par rapport aux autres années», soupire-t-il.
Une chose qui ne va pas changer si l’on en croit certains vendeurs. Ces derniers ne comptent pas baisser les prix. Ils affirment préférer rentrer avec leurs moutons plutôt que de les bazarder. Car d’après eux, ils ont beaucoup dépensé et n’entendent pas vendre les moutons qui leur restent à perte. C’est le cas de Aboubacry Dia, qui a acheté ses moutons en Mauritanie. «Il n’est pas question que je diminue les prix. Si je le fais, je vais perdre. Je préfère rentrer dans mon village avec mes moutons et les garder pour l’année prochaine», a-t-il expliqué. Même son de cloche du côté de ses deux voisins, qui préfèrent eux aussi rentrer avec leur troupeau jusqu’à l’année prochaine.
Même si Amadou Sow a un peu baissé les prix en attendant de trouver le moyen de retourner dans son village, Seydou Diallo lui, préfère garder ses prix intacts. «J’ai même essayé de diminuer les prix pour trouver un acheteur. Mais le problème est qu’ils ne payent pas de bons prix. Par exemple un mouton qui coûtait 90 000 F Cfa j’ai voulu le vendre à 65 000 F Cfa, mais le gars m’a proposé 20 000 francs. Dès que je trouve un car je rentre avec tous mes moutons. Je ne vais pas travailler à perte», a indiqué Amadou Sow.
Légère baisse dans certains points de vente
Néanmoins dans certains endroits, les prix ont connu une légère baisse contrairement à d’autres lieux. C’est le constat qu’on a fait aux environs du stade Léopold Sédar Senghor où les éleveurs préfèrent écouler, plutôt que de retourner avec leurs moutons. Selon eux, cela engendrerait encore plus de dépenses. Car ils vont devoir payer le transport. Raison pour laquelle ils ont baissé les prix. «On ne peut pas rentrer avec nos moutons ; c’est pourquoi on a décidé de baisser les prix. Par exemple un mouton qui coûtait 80 000 francs Cfa à la veille de la tabaski, on le vend maintenant à 50 000 francs Cfa», affirme Harouna Diallo. Une chose qui a fait l’affaire de Amadou Lamine Mbengue, un autre acheteur trouvé sur les lieux. A l’en croire, il venait de se procurer à 50 000 francs Cfa un mouton qui coûtait 85 000 francs la veille de la fête.
