Accidents, Indiscipline, Meconnaissance Du Code, Surcharge… Le Procès Des Automobilistes Et De L’etat

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Dakar accueille, depuis ce mercredi 3 octobre, le 1er forum international du monde du travail, initié par la plateforme Préventica International, en partenariat avec la Caisse de Sécurité Sociale du Sénégal. La sécurité routière, l’un des thèmes culminants de ce rendez-vous, a ouvert la série des conférences, expositions et panels qui vont réunir plus d’une centaine d’experts nationaux et internationaux. L’Etat et les automobilistes n’ont pas été épargnés.

Dakar abrite, depuis hier, le premier Forum International sur la gestion et la maîtrise des risques en Afrique subsaharienne. La cérémonie d’ouverture a été suivie par une conférence sur la sécurité et les accidents routiers au Sénégal. Abordant le thème, El Hadji Kébé, Directeur du développement et du service aux clients AXA Sénégal, estime que les premières raisons des accidents sont ‘‘surtout’’ liées à ‘‘l’indiscipline’’ et à une ‘‘méconnaissance notoire du Code de la route par les conducteurs. C’est seulement au Sénégal, selon lui, que l’on se permet de conduire un véhicule sans ‘‘se munir de pièces valablement reconnues’’.

Ce qui engage, pour le représentant d’AXA Sénégal, la responsabilité de l’Etat et met en cause également sa politique de sécurité routière. La vétusté des routes, leur exiguïté et surtout leur impraticabilité ne sont pas en reste. Car, d’après le Directeur aux clients d’AXA Sénégal, ce sont ces situations qui occasionnent le plus d’accidents, conjuguées avec ‘‘l’ignorance’’ et le ‘‘manque de respect des automobilistes’’.

Les accidents de la route causent beaucoup de dégâts matériels et de vies humaines parce que, dénote-t-il, les ‘‘chauffeurs se comportent comme ils veulent’’. Mais l’analyse, poursuit M. Kéba, ne saurait se réduire à ce seul état de fait. L’Etat a également sa part de responsabilité et il faut ‘‘impérativement’’ mettre en place les mécanismes idoines pour décourager les fautifs, propose-t-il. Pour ce faire, pense-t-il, ‘‘il faut accorder une priorité aux conducteurs et aux deux-roues motorisées, parce que le phénomène commence à inquiéter non seulement les usagers, mais aussi la population sénégalaise de manière générale’’. Il faut toujours dans ces politiques de prévention, poursuit-il, ‘‘renforcer l’arsenal réglementaire et législatif en matière de politique de sécurité routière’’. Selon El Hadji Kébé, l’Etat ‘‘ne pourrait prévenir ou lutter’’ contre les accidents sans une ‘‘législation efficace et coordonnée’’ pour ‘‘sanctionner les coupables’’ afin de ‘‘réduire le nombre alarmant de morts enregistrés chaque année’’. Ces mesures doivent tourner, selon lui, autour de trois choses : la formation, la sensibilisation mais et surtout la sanction.

‘‘Les accidents de la route sont devenus une banalité’’

S’exprimant sur la question, Bocar Sall, Directeur du Fonds de Garantie Automobile, considère que la récurrence des accidents est à verser à la ‘‘précarité dans laquelle évoluent les chauffeurs sénégalais’’. ‘‘Les automobilistes ne sont pas sensibilisés sur les risques encourus quand ils commettent un accident’’, déclare-t-il. En sus de cela, Bocar Sall trouve que ‘‘les accidents de la route font maintenant partie du quotidien des Sénégalais’’, de sorte qu’ils sont ‘‘devenus une banalité’’. Mais cela ne veut pas dire, explique-t-il, que les ‘‘populations devront continuer à être des victimes sans qu’aucune politique adéquate ne leur garantisse le droit et la sécurité quand elles se déplacent, peu importe le moyen de transport emprunté’’. Les surcharges de personnes et de bagages sont à ranger, souligne-t-il, dans les catégories des mesures à ‘’tolérance zéro’’ pour l’ensemble des véhicules.

A l’issue du Conseil interministériel du 9 février 2017, le Gouvernement avait pris, rappelle-t-il, dix mesures pour lutter contre l’insécurité routière et réduire significativement le nombre des accidents de la route. ‘‘Je ne pense pas que ces mesures soient entendues par les automobilistes, car les accidents deviennent de plus en plus importants’’, fait-il remarquer. Le barème d’indemnisation des victimes d’accident a relativement grimpé au Sénégal, ces dernières années. Cette année, par exemple, ce barème a atteint 35% du montant des sinistres et ce chiffre, selon Bocar Sall, est inquiétant car il démontre à quel niveau les accidents de la route sont importants dans ce pays.

A travers ce 1er Forum organisé avec le concours de la Caisse de Sécurité Sociale du Sénégal, Préventica ‘‘cherche à fédérer les acteurs du monde du travail’’ pour débattre ‘‘des urgences inhérentes’’ à la sécurité dans les entreprises, mais aussi à voir et apprécier les conditions de vie des travailleurs. ‘‘La maîtrise globale des risques en Afrique de l’Ouest’’ est le thème-phare de ce forum autour duquel des experts et spécialistes vont, durant deux jours d’affilée, réfléchir et échanger en vue de faire ‘‘des propositions concrètes’’ pour le mieux-être des employeurs et employés. ‘‘Preventica est un évènement international dédié à toutes les questions de sécurité. Il est orienté sur deux grandes dimensions : la santé de l’homme au travail et la sécurité globale de l’entreprise et de la prévention’’, a rappelé dans son discours inaugural Eric Servières, président de Preventica International.

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