Adresse au Collectif Africa50lyon dans le cadre du Festival

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« Les Palabres poétiques » à la 19e édition du Printemps des poètes – Lyon
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs !
Parler à un Collectif d’associations comme Africa50lyon, si fourni en intellectuels de haut niveau, n’est pas une tâche aisée. Et l’assistance qu’il convie à cette fête majestueuse de la parole belle, ludique, engagée et thérapeutique dénommée « Les Palabres poétiques » porte les habits d’une intellectualité sans reproche. C’est pour cette raison que nous tenons à implorer votre indulgence.

Dès la réception de votre première lettre en date du 20 février 2017, monsieur le Coordonnateur principal Christophe AMANY, qui nous avait désigné comme parrain de la première édition de cette initiative d’Africa50lyon dénommée « Les Palabres poétiques », dans le cadre de la 19e Edition du Printemps des poètes, nous avions exprimé, déjà, à l’un de vos éminents membres, le journaliste-écrivain Bacary GOUDIABY, notre reconnaissance et notre détermination à tout mettre en œuvre pour marquer de notre présence ces moments historiques qui resteront, assurément, des timbres collés sur le dos de cette belle ville lumière, nous voulons nommer la ville de Lyon.

Soyez donc assuré, monsieur le Coordonnateur principal, de notre reconnaissance sans limite face à votre générosité. Votre acte nous va droit au cœur ; votre noble combat visant à faire entendre dans l’hexagone les « voix majeures » de la poésie de manière générale et de celle venue d’Afrique en particulier est un sacerdoce qui mérite d’être mené en ces temps de grande confusion et de grande incompréhension. Chers membres du Collectif Africa50lyon, chers amis de l’Afrique, vous êtes un printemps glorieux de notre continent en devenir.

Nous souhaiterions pouvoir partager avec vous, ces quelques réflexions sur cette terre mère que nous chérissons sans réserve, en ces moments de partages artistiques et littéraires offerts au monde entier, du 10 au 15 avril 2017, par « Les Palabres poétiques » du Collectif Africa50lyon et amis de l’Afrique.

C’est un texte extrait du roman Sacrifice satanique édité aux éditions Edilivre à Paris (Saint DENIS) en novembre 2015.

Nous gardons toujours à l’esprit que le roman, la poésie, et les autres genres littéraires sont des frères et sœurs engagés dans les mêmes combats, avec des armes et des stratégies plus ou moins différentes, en l’occurrence celui de redonner à l’être humain, souffrant de ses propres faiblesses, sa dignité partout où elle a été bafouée, arrachée, abimée et, celui de l’éveil des consciences et des sens.  

Tafsir Ndické DIEYE
Poète – romancier – chroniqueur   

Afrique, notre introspection.

Le continent africain est un prisonnier du bavardage creux de la majeure partie de ses dirigeants et de prétendus intellectuels qui ne cessent d’accuser les autres d’être à l’origine de tous ses maux.

Nous avons toujours pensé qu’il est plus facile de chercher un bouc émissaire que de s’interroger sur ses propres tares. Le développement de notre continent, nous devons savoir que personne ne viendra le réaliser à la place des africains que nous sommes.

Cependant, au lieu de ramer dans la même direction pour rendre nos pays et notre continent compétitifs en ces temps de mondialisation dominés par les grands ensembles, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, nous préférons nous perdre, très souvent, dans des colportages de bassesses, des coups bas, des débats sans intérêts, des conflits armés, des coups d’Etat militaires ou institutionnels…

Nous n’hésitons pas à jeter l’opprobre sur notre concitoyen de façon directe ou indirecte en s’attachant, souvent, les services de véritables mercenaires de la communication pour détruire l’image de l’autre, même si nous sommes conscients du fait que son apport, dans le développement du pays ou du continent, est immense.
Pendant ce temps, les autres continents, les autres pays, malgré leurs divergences internes ou externes, avancent à pas de géant et se permettent même de venir s’imposer en gendarme de la « démocratie » chez nous. Notre continent nous a tout donné mais nous avons choisi de saborder le navire très tôt, dès les indépendances, dans l’océan du mimétisme.

Même si l’espoir est encore permis grâce à la détermination de certains de ses fils à redresser la barque, il faut reconnaître que le ver est encore dans le fruit avec tous ces assoiffés de pouvoir, ces collectionneurs d’honneurs préfabriqués

qui s’agitent, avec des armes indignes de leur rang d’homme politique ou d’homme d’Etat, pour forcer, malhonnêtement, l’inscription de leur nom dans les pages de l’histoire de l’Afrique.

Faudrait-il le rappeler ? De par sa superficie de 30 330 000km2, dont 622 000 km2 pour les îles, notre continent occupe la deuxième place dans le globe. Voilà un continent qui avait tout pour garder la tête haute dans la cour des grands.

Voilà un continent très riche en ressources minérales, en minéraux précieux, en combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole, le gaz naturel.

Voilà un continent doté de grands gisements d’or, de diamants, de cuivre, de bauxite, de manganèse, de nickel, de platine, de cobalt, d’uranium, de germanium, de lithium, de titane, de phosphates, de fer, de chrome, d’étain, de zinc, de plomb, de thorium, de zirconium, de vanadium, d’antimoine, de béryllium, d’argile, de mica, de soufre, de sel, de natron, de graphite, de gypse, de calcaire…
Tenez, Ali Rastbeen, qui se demandait un jour si l’image à laquelle renvoie notre continent serait celle d’une pauvreté assise sur une mine d’or, apporte ces précisions suivantes : « parmi les cinq continents du monde, l’Afrique occupe la première place quant aux réserves de manganèse, chrome, bauxite, or, plutonium, cobalt, diamant et phosphore, la deuxième place en matière de cuivre, amiante, uranium, graphite et la troisième quant aux réserves de pétrole, gaz, fer, titane, nickel, mercure, étain, zinc et pierres précieuses.

La Conférence du commerce et du développement de l’Organisation des nations unies a évalué, en 2001, les réserves de pétrole de l’Afrique à 80 milliards de barils et ses réserves de gaz à 6 trillions de mètres-cubes.

La Libye, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte (bassin du golfe de Suez), la Guinée, le Nigeria, le Gabon, le Congo et l’Angola sont les principaux pays disposant des réserves de pétrole et de gaz.

Les réserves de houille de l’Afrique ont été évaluées à 155 milliards et 700 millions de tonnes dont la majeure partie se trouve dans la République d’Afrique du Sud (129 milliards de tonnes) ainsi qu’au Zimbabwe, Suzyland, Botswana, Mozambique, Nigeria, Madagascar, Tanzanie et Zambie. Les réserves de fer de ce continent occupent la seconde place après les États-Unis et s’élèvent à environ 42 milliards et 300 millions de tonnes dont 78 % en République d’Afrique du Sud et 21 % au Zimbabwe.

Les réserves de manganèse, 12 milliards et 700 millions de tonnes (soit 90 %) sont concentrées en Afrique du Sud. La bauxite : 25 milliards de tonnes dont 21 milliards se trouvent en Guinée. Le cuivre, 162 millions et 700 mille tonnes est en majeure partie concentré en Afrique centrale, au Congo et au Zimbabwe. »

L’Afrique regorge d’importantes routes commerciales, 30 490 km de côtes maritimes, de grands bassins hydrauliques dont le Nil avec ses 6650 km, fleuve le plus long du monde drainant le nord-est de l’Afrique, le Congo long de 4 400 km arrosant une grande partie de l’Afrique centrale, le Niger long de 4 200 km situé dans la partie occidentale du continent, le Zambèze avec ses 3 540 km coulant dans la partie sud du continent, le Lac Tchad avec son eau douce.

Sa végétation, sa faune et sa flore font courir d’innombrables touristes et investisseurs du monde et ses terres cultivables s’étendent à perte de vue, baignées dans un climat et une pluviométrie généralement favorables à l’agriculture sous un soleil qui, une grande partie de l’année, et dans plusieurs zones, fait rêver.

Au sein de ses populations, existe un gisement impressionnant de matière grise, de ressources humaines de qualité, capables de transformer tous ces trésors du continent supra cités en un immense chemin du bonheur pour ses fils en prenant en compte, dans les stratégies pour ce faire, les réalités de nos cultures riches et diversifiées.

Malgré tout, nos communautés, prises dans l’étau de la pauvreté, des conflits armés, des régimes tyranniques, d’un endettement terrible et incompréhensible, souffrent le martyr depuis des décennies.

Victimes des mauvais choix politiques de leurs dirigeants, de leur promptitude à se laisser dicter des politiques économiques par la Banque mondiale et le FMI, de la corruption et de l’impunité, elles suffoquent et observent impuissantes le phénomène de la fuite des cerveaux, la ruine de leur économie fortement affectée par les scandales financiers à la pelle, la perte des valeurs.
En ce troisième millénaire, ou, pour coller à l’actualité, ces temps actuels du monde, ces populations veulent des hommes d’actions qui savent renoncer à leur intérêt particulier au profit de l’intérêt général, et qui soient respectueux de l’éthique et de la morale.

Ces populations veulent des hommes compétents, qui ont le sens de l’honneur, l’esprit d’ouverture… des hommes tolérants et rassembleurs mais très rigoureux dans la défense de leur peuple contre toute forme de nuisance. Ces populations veulent des hommes capables de libérer leur système judiciaire de la tutelle de leur pouvoir exécutif afin de leur permettre de veiller sur l’Etat de droit garant des libertés individuelles et collectives et gage de stabilité sociale.

Ces populations ont besoin d’hommes qui soient en mesure de rendre l’école obligatoire et accessible à tous et de former des hommes en fonction des besoins de notre développement et qui soient au diapason des réalités du troisième millénaire. Et pour cela, il urge d’accorder aux nouvelles technologies leur véritable place dans le système éducatif de nos pays, dans le respect de nos systèmes de valeurs, afin de permettre à la nouvelle génération de cadres de s’approprier la révolution communicationnelle actuelle.

Ces populations ont aussi besoin que la religion qui doit servir à éviter le péché et à rendre la cité stable ne soit plus utilisée à des fins qui heurtent la conscience et la tranquillité de nos pays. Quant à la solidarité, depuis que nous avons flirté avec le Compte bancaire, le constat s’impose : nous préférons compter les zéros qui s’alignent derrière le chiffre de notre dépôt plutôt que de compter de bonnes actions en direction des plus démunis afin de les aider à soulager un tant soit peu leur misère.
Il est essentiel de ressusciter ce facteur de cohésion sociale inscrit dans la plupart de nos systèmes de valeurs au niveau familial et institutionnel.

Ces populations, dont la majorité appartient au monde rural, ont besoin que leurs dirigeants arrêtent de jouer avec des politiques agricoles colmatées selon les besoins électoraux du moment. Nous ne développerons jamais un secteur de la vie économique de nos pays avec de simples effets d’annonces destinés à tromper la vigilance de notre monde. Le développement du continent sera inévitablement lié au développement de son agriculture, de son industrie et son niveau d’accaparement intelligent et efficace de la révolution numérique.

Il faut faire de la mécanisation de l’agriculture une réalité, de la formation des paysans une priorité, de la commercialisation des produits agricoles une effectivité… ensuite construire des pistes de productions, des routes bitumées pour désenclaver les lieux de productions, réussir une bonne maîtrise de l’eau qui ne manque pas sous nos cieux et construire des unités de stockage et de transformation des produits agricoles. Faire les mêmes efforts pour ce qui concerne les besoins d’un élevage adapté aux exigences du monde actuel.

Il faut doter le monde rural d’électricité, de téléphone, d’internet, d’eau potable, d’écoles et d’hôpitaux. Quant au secteur de la pêche, les spécialistes n’arrêtent pas de décrier le bradage de nos ressources halieutiques sous divers prétextes fallacieux. Il faut que cela cesse. Un diagnostic crédible s’impose pour trouver les solutions idoines, capables de booster ce secteur vital de l’économie de nos pays concernés et du continent.

Enfin, nos dirigeants n’ont pas le droit de se tromper continuellement de priorité en engloutissant nos maigres ressources dans des projets mégalomanes, des œuvres de prestige pendant que le peuple trinque.

Ils gagneraient à quitter leur égo pour habiter la cité des préoccupations de leur peuple et surtout de leur jeunesse qui souffre tellement à cause de plusieurs maux dont le chômage chronique dont certaines des conséquences, très regrettables, sont l’immigration clandestine par le biais de pirogues de fortunes qui chavirent et noient des milliers de jeunes dans l’océan et le nouveau phénomène de l’immolation par le feu qui fut à l’origine de la révolution du Jasmin en Tunisie.

Le je-m’en-foutisme de certains dirigeants conduit à un ras-le-bol général que certains jeunes n’hésitent pas à exprimer par la création de mouvements citoyens activistes.

Dans ce contexte de souffrances multiples de notre continent, nous ses enfants, avons souvent tort de tout rejeter sur le dos de son histoire, certes, marquée par les innombrables crimes contre l’humanité qu’il a eu à subir de la part de l’Occident ; je veux nommer, entre autres, la traite négrière et la colonisation.

Le Japon a connu Hiroshima et Nagasaki. S’il avait passé tout son temps à pleurnicher sur ces deux catastrophes de son histoire sans travailler pour gagner sa place au soleil, il ne serait pas là où il est aujourd’hui. Et que dire du peuple Juif, même si « comparaison n’est pas raison » ?
Notre continent a mal de tous ces hommes politiques qui se comportent encore en inspecteurs de l’administration coloniale. Notre continent est fatigué de voir un pan important de ses intellectuels devenir les bras armés de certains politicards qui aspirent à présider aux destinées de ses peuples et qui ne rêvent que de cortèges motorisés en semant dans les rues des cortèges funèbres ou des containers de mensonges.

Les querelles de leadership ont causé trop de tort à l’Afrique ; refuser de l’admettre, c’est courir à notre perte. « Les ennemis de l’Afrique ce sont les africains » disait Alpha BLONDY. Il n’a pas tout à fait tort. Nous avons suivi récemment un de ses concerts tenu à Paris lors duquel, il disait, dans l’une de ses chansons, que de vengeance en vengeance, l’Afrique est tombée dans la déchéance. Quelle pertinence dans l’analyse !

Le problème politique en Afrique est lié à celui des mentalités où prédominent, le plus souvent, l’appartenance clanique aveuglante et l’esprit de vengeance. Alors que nous gagnerions énormément à pacifier nos rapports à l’intérieur de nos pays et à l’échelle continentale.

Les autres nous observent nous entredéchirer en nous faisant faire mutuellement du mal par des actes ou des paroles d’une cruauté exécrable, en nous ouvrant, la plupart du temps, leurs médias tout en riant sous cape.

L’assassinat de Patrice Lumumba et de Thomas Sankara ainsi que le traitement inhumain infligé à l’inoxydable Nelson Mandela pendant des décennies sont encore présents à la surface de la conscience de tous les citoyens du monde épris de justice, de paix et d’équilibre des choses. Les lobbys ignobles, véritables syndicats du crime organisé, nous arrachent nos icônes du refus en concoctant des plans machiavéliques visant à les éliminer physiquement ou à ternir leur image au plan international par le biais d’une certaine presse prête à tout pour survivre.
Ils s’en prennent farouchement à eux avec la complicité de leurs frères africains pour les écarter des instances de prises de décisions afin de mieux dilapider nos ressources et maintenir nos peuples dans la politique de la main tendue. Ces derniers exploitent les querelles de leadership dans nos pays et l’inconscience de nos élites pour arriver à leurs fins.

Le rêve de Patrice Lumumba, de Thomas Sankara et de Nelson Mandela, pour ne citer que ceux là, est que nous puissions avoir un continent uni, paisible et prospère qui cesse d’être sous la perfusion de l’aide au développement ou de l’endettement ; être du côté du peuple et de ceux qui œuvrent pour rendre son existence meilleure.

Ce rêve subit encore les humeurs de certains de nos gouvernants mais aussi d’une classe de nos intellectuels comploteurs qui, pour aider un clan à monter aux affaires ou à y demeurer, n’hésitent pas à mettre leur talent au service du plus offrant. Ils se compromettent pour gérer des plans de carrière sur le dos de leur peuple. Ceci constitue une épine à enlever du pied de l’Afrique si nous voulons qu’elle arrête de claudiquer.

Chère assistance, la mission de l’intellectuel est de servir les bonnes causes, d’aider son pays à sortir du carcan de l’aide des pays dits développés, d’aider son continent pour qu’elle cesse de compter sur la force des autres pour exister.
C’est notre conviction. Sinon, à quoi peut bien servir un intellectuel qui passe tout son temps à chanter les louanges des décideurs publics ? « Ah ! Le président ! Il est le plus beau, le plus gentil, le plus généreux… C’est un grand visionnaire. Ah son fils… quel gosse sympathique, intelligent… c’est un génie… » Hé… et après ?

En quoi cela nous concerne-t-il ? Il est facile, après avoir appauvri à outrance son peuple en dilapidant ses ressources d’être un bon samaritain béni des dieux du suivisme dégradant et des laudateurs professionnels qui se comptent, dans certains de nos pays, jusque dans les rangs des écrivains, des journalistes, des universitaires. Ce qu’on attend d’un décideur public, c’est qu’il soit honnête, intègre, compétent, travailleur, être doté d’une grande capacité d’écoute et respectueux vis-à-vis de son peuple et des institutions qui règlementent la vie publique.

Heureusement, nos leaders africains, il faut le reconnaître, ne sont pas tous des incompétents doublés de profiteurs insouciants du présent et de l’avenir de leur peuple. Il y’en a certains qui sortent de ce lot même s’ils sont en petit nombre.

Les citoyens africains aussi ne versent pas tous dans la fatalité qui consiste à dire advienne que pourra. Des initiatives comme celle-ci sont à saluer car elles permettent à des citoyens, sensibles au creuset qui existe entre les slogans, les dires de certains leaders et la réalité, de chercher à sensibiliser leurs frères et sœurs pour une meilleure prise de conscience sur les obstacles qui retardent le développement de leur continent.

C’est cela qui nous donne encore des raisons d’espérer car, lorsque les peuples accepteront, d’une volonté commune, de travailler pour leur propre développement, de réfléchir eux-mêmes sur leur présent et leur avenir, leurs leaders seront obligés de braver le défi de les mettre sur orbite ou de disparaître.
En conclusion, nous disons aux décideurs publics que le processus de prise de décision collective augmente les chances du structuralisme d’arriver à des résultats satisfaisants pour le grand nombre, son opposé, c’est-à-dire la gestion solitaire et nébuleuse conduit toujours au despotisme avec comme conséquence la révolte des lésés ; ceci est à éviter à tout prix.

En ce début du troisième millénaire, la fluidité de nos frontières devrait être une réalité pour tout africain. Tel n’est pas encore le cas au moment ou l’italien peut entrer et sortir en France ou en Allemagne sans difficulté.

L’harmonisation des politiques douanières connaît plusieurs poches de résistance.

Nos unités monétaires sont règlementées par les puissances étrangères.

Les barrières ethniques et religieuses sont toujours d’actualité et débouchent souvent dans des guerres aux conséquences désastreuses.

Ceux qui se targuent d’être des démocrates et s’agitent comme un cheval fou et se querellent pour le contrôle de l’Union Africaine sont, souvent, de véritables tyrans chez eux.

Malheureusement, ces derniers n’ont pas bien écouté Sankara :
« La démocratie est le peuple avec toutes ses potentialités et sa force. Le bulletin de vote et un appareil électoral ne signifient pas, par eux-mêmes, qu’il existe une démocratie. Ceux qui organisent des élections de temps à autre, et ne se préoccupent du peuple qu’avant chaque acte électoral, n’ont pas un système réellement démocratique. On ne peut concevoir la démocratie sans que le pouvoir, sous toutes ses formes, soit remis entre les mains du peuple ; le pouvoir économique, militaire, politique, le pouvoir social et culturel. »
En répandant l’idéologie des lumières au XVIIIe siècle, Voltaire, Mozart, Goethe, La Fayette, Franklin, et leurs compagnons venaient d’inspirer deux grandes révolutions : celle américaine de 1776 et celle française de 1789. Ceci pour dire que nous devons avoir l’audace de nos idées car, seules les idées inspirent la marche du monde.

Elu président des Etats-Unis d’Amérique, John F Kennedy disait à ses concitoyens que « l’Amérique va bouger » parce qu’il faisait de son élection à la tête de son pays un sacerdoce. Ici, l’écrasante majorité de nos leaders en font une sinécure. Quand est-ce que nos dirigeants nous diront, sans aucune démagogie, l’Afrique va bouger ?
(…)
Nous ne sommes ni afro pessimistes ni « affreux pessimistes ». Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chères assistance, nous vous remercions pour votre attention.

Texte extrait du roman intitulé Sacrifice satanique
Editions Edilivre Paris – Saint DENIS – Novembre 2015

Tafsir Ndické DIEYE
Poète – romancier – chroniqueur
Co initiateur du Prix Nouha CISSE pour la Littérature avec l’appui de l’O.I.F,
de l’Ambassade de France au Sénégal et du Ministère de l’Education Nationale
Président du Jury Charles CARRERE pour la poésie du CEPS DE St-LOUIS – 2014
Membre du Comité Scientifique de la Communauté Africaine de Culture/SEN
Responsable des Rencontres Littéraires du Festival « Les Rencontres sur le Fleuve »
Ancien Directeur administratif du Cabinet Thorinius Consulting
Directeur Culturel de la Société de Gestion du Gala de reconnaissance S.A.R.L
Mail : [email protected]

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