Affaire Cheikh Amar: gouttes de fiel : l’effet boomerang d’une mauvaise communication. Par Mansour Dieng

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L’affaire Cheikh Amar – Cheikh Gadiaga aura révélé une chose : que la communication de Amar Holding Group est défaillante et sans âme.

Pour être crédible et performante, il faut que cette communication existe, au moins. Quand l’industriel et homme d’affaires a été grugé de 30 millions de nos pauvres francs, par le très controversé Gadiaga, son image en a beaucoup pâti car laissée à la merci des ‘’rumorivores ‘’ et des dérives du Dakar-qui-jase. Aucune action d’envergure, tendant à expliquer ou à conforter la position de Cheikh Amar, n’a été entreprise. Et la presse en général,  et people en particulier, était comme dans un boulevard et s’en donnait à cœur joie.

Dans ce genre de situation, quelle est la démarche primordiale d’un responsable de communication digne ce nom et rompu aux arcanes du métier ? Il lui faudrait d’abord instituer une communication de crise pour essayer de contenir la rumeur et ses effets transversaux qui peuvent apparaître à tout moment. Dans ce cas précis d’escroquerie de haut vol, le patron de Amar Holding Group a été présenté, par la rumeur et colportage de salon, comme une personne imprévoyante et facile à manipuler. Alors que tout le monde sait que c’est un redoutable homme d’affaires capable de renifler le bon coup et de déjouer les pièges qui ‘’tuent’’.

C’est cet aspect de l’homme Cheikh Amar que son Responsable de la communication devait faire prospérer au lieu de se conforter dans le confort coupable de l’inaction. La mutité de Diogoye, ci-devant Directeur de la communication de Amar Holding Group, a laissé perplexe plus d’un. Etait-il dépassé par les événements ? Pourtant dans un passé tout récent, il était si disert et n’hésitaient pas à faire le tour des rédactions pour vendre l’image de son patron.

S’il ne trouve pas à présent d’échos favorables à sa prêche, c’est qu’il s’y était mal pris en confondant ‘’relation presse’’ et publicité. S’il y a des journalistes rapaces prêts à courber l’échine pour une poignée de Cfa, d’autres, la dignité et  l’intégrité en bandoulière, refuseront toujours la compromission et s’interdiront de piétiner les fondamentaux de la profession que sont l’éthique et la déontologie.

Nous aurons toujours,  en travers de la gorge, la bourde monumentale du responsable de la communication de l’homme d’affaires, qui avait fait dire à un  journaliste que Cheikh Amar était agacé  par ‘’la main tendue de la République’’. Un bon communicant se garderait bien de mettre à dos son patron – qui a la chance de faire partie des élus de Dieu capable d’abréger la souffrance des démunis- et ceux- la qui le considèrent comme un mécène et un bienfaiteur.

Cheikh Amar a puisé, dans les tréfonds de la pensée et des actions de Serigne Saliou son guide et bienfaiteur, le fil rouge et les lignes directrices de sa conduite quotidienne. Serigne Saliou Mbacké dont on vient de fêter récemment le 6e anniversaire (28 décembre 2013) de sa mort, était un infatigable travailleur et donnait aux démunis tout ce qui lui passait par les mains. Un grand journaliste n’avait pas hésité à le considérer comme ‘’le milliardaire qui ne s’habillait pas’’ tant le saint homme était détourné des choses de ce bas monde. La prière et le travail étaient ses seules viatiques.

La communication est un art. Elle n’est pas une affaire de médiocre et ne saurait être laissée à des mains loin d’être expertes. Elle est un outil de séduction et de persuasion et non un outil de perversion et de corruption. Dans la communication d’un mythe comme Cheikh Amar, la lutte contre la rumeur, aux limites floues et parfois difficiles à identifier, occupe une place particulière. Et loin d’une communication hybride, pour dire n’importe quoi, n’importe comment et n’importe quand, il faut savoir asseoir un planning rationnel dans son mode opératoire.

On  n’a besoin d’avoir un bac + 6 pour savoir que la communication est une chose trop sérieuse qu’on ne saurait confier à un néophyte ou à un ‘’m’as-tu vuiste’’ obnubilé par un besoin insatiable de paraître et qui a le complexe de la carte de visite élogieuse.

Au début, avec les Kader Ndiaye, Paco et autres, Cheikh Amar était couvert par le voile d’un mythe à la sobriété exquise. Ils étaient ce qu’on pourrait appeler les abeilles, qui construisent et développent la ruche. Mais, maintenant, avec l’arrivée de la contingence des ‘’mouches’’, la vie privée du milliardaire occupe souvent la toile et noircit les pages de la presse people. Et c’est dommage !

Par Mansour Dieng (© Gawlo.net)

3 Commentaires

    • Cheikh Amar, que l’on peut aimer ou pas, gère une holding qui pèse lourd en terme d’investissements et emploie des centaines de compatriotes.
      Ce qui touche Cheikh Amar touche Amar Holding
      Ce qui ternit l’image de Cheikh Amar affaiblit Amar Holding.

      A ce titre, Cheikh Amar ne peut pas se payer le luxe d’être desservi par une communication défaillante.

      M.Dieng a bien raison de penser que la com de C. Amar devrait être plus efficace tout en préservant l’apparence de simplicité qu’il dégage

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