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Affaire Karim Wade : Le point de vue de Seydi Gassama

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XALIMANEWS : Invité de l’émission le jury du dimanche sur iRadio, le directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal a jugé déplorable le tollé soulevé par le passage de la délégation sénégalaise, à Genève, devant le Comité des Nations-Unies des droits de l’homme. Extrait choisi
« C’est vraiment déplorable. Et moi, je ne peux pas croire qu’à un niveau aussi haut de responsabilités, qu’il puisse y avoir des dissonances. (D’autant plus que) cette question était attendue parce que le Comité des droits de l’homme avait déjà fait des recommandations à l’Etat du Sénégal à savoir de réviser le procès de Karim Wade. Le Sénégal avait eu un délai de six mois pour s’exécuter. Quelques temps après les recommandations, le président Macky Sall avait clairement dit, s’il est réélu, il était prêt à amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, dans le cadre d’une réconciliation nationale pour remettre les Sénégalais ensemble. Cette déclaration laissait entendre la volonté dans laquelle l’Etat du Sénégal voulait aller. Donc, si ces fonctionnaires sont certainement allés dans cette direction, c’est parce qu’en tant que hauts fonctionnaires, ils analysent toutes les déclarations des autorités… Ce serait extrêmement grave que le Sénégal dise que le Comité des droits de l’homme a fait des recommandations et moi, je n’ai pris aucune mesure pour mettre en œuvre ces recommandations. C’est d’autant plus grave que le Sénégal assure la présidence du Conseil des droits de l’homme. Aujourd’hui, dans tout ce qui est système de protection des droits humains au niveau des Nations-Unies, c’est le Sénégal qui est à la tête. Vous ne pouvez pas être à la tête du Conseil des droits de l’homme et dire ’’moi, je n’applique aucune recommandation dudit conseil’’. D’autant plus que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lui-même, a une valeur contraignante sur l’Etat du Sénégal. Ce Pacte, une fois que vous le ratifiez, il est juridiquement contraignant pour vous. Il s’impose au droit national. Le Pacte a prévu la création d’un comité d’experts dont les dix-huit membres sont des gens présentés par leur Etat mais une fois élus, ils siègent comme experts. Ils ne reçoivent d’instruction d’aucun Etat. D’ailleurs si un Sénégalais était dans ce comité, il aurait quitté la salle pendant qu’on examinait la situation du Sénégal.

C’est en toute indépendance que ces experts siègent. Ils sont chargés de rappeler aux Etats leurs obligations. Qu’un Etat dise ensuite que ce que disent ces experts ne m’engagent pas, ce n’est pas contraignant, c’est assez curieux. En tout cas, les grands Etats (Européens, beaucoup de pays africains), lorsque ces organes émettent des recommandations, ils mettent tout en œuvre pour les appliquer. Le régime d’Abdou Diouf avait accepté les recommandations de ces organes », a dit Seydi Gassama.

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