Affaire Sainte Jeanne d’Arc: de qui ou de quoi le Sénégal a-ti-il peur?(Par Baba Gallé Diallo).

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D’emblée, je partage avec vous les textes de loi de références nationales dans
l’affaire de l’Institut Sainte Jeanne d’Arc et les dispositions visées avant d’entrer dans
le vif du sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et qui continuera de le faire du
fait de son caractère inédit dont les ondes de choc ne disparaitront pas de sitôt dans
la conscience collective.
Des Religions et Communautés Religieuses, l’article 19 de la Constitution du
Sénégal stipule : « La liberté de conscience, la profession et la pratique libre de la
religion, sous réserve de l’ordre public, sont garanties à tous.
Les institutions et les communautés religieuses ont le droit de se développer sans
entrave. Elles sont dégagées de la tutelle l’Etat. Elles règlent et administrent leurs
affaires d’une manière autonome. »
De l’Education nationale, la loi 2004-37 du 15 Décembre 2004 modifiant et
complétant la loi d’orientation de l’Education nationale n° 91-22 du 16Février 1991
dispose en son article 4 « L’Education nationale est laïque : elle respecte et garantit
à tous les niveaux, la liberté de conscience des citoyens ».
Au sein des établissements publics et privés d’enseignement, dans le respect du
principe de laïcité de l’Etat, une éducation religieuse optionnelle peut être proposée.
Les parents choisissent librement d’inscrire ou non leurs enfants à cet enseignement
».
A l’issue des négociations, il semble qu’un accord provisoire limité à une année
scolaire a été trouvé entre l’Institut Sainte Jeanne d’Arc et l’Etat à travers le Ministère
de l’Education nationale.
Finalement, le droit a été sacrifié sur l’autel de la paix. Or sait que c’est le droit qui
instaure, qui protège et qui maintient la paix. Mais si ce droit est foulé aux pieds dans
l’intention de préserver la paix coute que coute au détriment de la primauté du droit
notamment du ressenti de justice, c’est le début de l’injustice qui ouvre une voie
royale à l’indignation, à la révolte et à la violence.
Dans les réactions, certains intellectuels ont sonné l’alerte en faisant observer que
l’on doit faire attention à ne pas faire régner la dictature de la majorité sur une
minorité. Ils ont appelé les sénégalaises et sénégalais à avoir à l’esprit le respect
des droits de la minorité.

Sur les principes on est en phase cependant, la majorité renvoie au nombre ou à la
quantité or il s’agit ici d’un rapport de pouvoir qui n’a rien à voir avec le nombre le
plus élevé. Car le pouvoir peut être détenu par une minorité au détriment d’une
majorité qui n’a de sens et de poids que lorsqu’il s’agit de dénombrer la quantité. En
démocratie, la majorité dicte sa loi à la minorité. En politique, lorsque la majorité
écrase la minorité, on pense que c’est normal car il a été toujours ainsi mais si on
prenait le temps de s’interroger pourquoi ne tient-on pas compte de l’avis ?
La solution à laquelle on est parvenu dans l’affaire Sainte Jeanne d’Arc témoigne
encore une fois de plus que le Pouvoir peut être exercé par une minorité. Dans une
relation de pouvoir, la quantité a peu de valeur excepté dans le vote. Or on est dans
une relation ou de rapport de pouvoir entre l’Etat du Sénégal et l’Institut Sainte
Jeanne d’Arc et tutti quanti.
Le Sénégal compte plus de 52% de femmes mais force est de constater que c’est la
minorité masculine qui gouverne le pays. Une minorité masculine qui gouverne au
détriment de la majorité féminine. Au lieu d’appliquer les dispositions des textes de
lois, on a préféré négocié pour trouver un compris qui a créé du coup, un précèdent
dangereux pour l’avenir de la cohésion nationale et sociale.
Si la république est dépossédée de son pouvoir de régulation sociale à travers les
lois qu’elle s’est dotées elle-même, on est dans une situation de crise de l’autorité de
l’Etat. En vérité, dans une république, c’est le peuple qui détient le pouvoir qu’il
exerce par délégation dans le respect des lois et règlement qu’il s’est librement
dotés.
Au Sénégal, chrétiens et musulmans se marient sans problème et font des enfants
qui sont libres d’épouser la religion de leur choix (soit celle du père soit celle de la
mère). Ils se font plaisir lors des fêtes respectives. En cas décès, ils partagent les
peines. Et. Ce n’est pas cela qui est mis en cause ici mais essentiellement le pouvoir
de l’Etat d’appliquer ses propres textes de lois.
En effet, la solution négociée a largement démontré que ce n’est pas la République
qui détient en l’espèce le pouvoir encore moins la majorité musulmane mais plutôt la
minorité chrétienne. L’enjeu ici, on ne le répètera jamais assez, est un rapport de
pouvoir au-delà de l’opposition de valeurs de civilisation entre musulmans et
chrétiens.
Le Sénégal cité en exemple dans le cadre de la « volonté commune de vivre
ensemble dans la paix et l’harmonie » est regardé dans le monde entier. Le
comportement qu’il a eu dans la résolution de ce problème est-il exemplaire ? Seul le
temps nous le dira.

Par ailleurs, il est important de rappeler que la « soit disant paix » a été préservée
mais on prenait le temps de se demander sans vouloir extrapoler : quelles seront les

potentielles implications que la manière d’avoir résolu ce problème aura dans le
monde musulman notamment chez les djihadistes ?
Au lieu d’appliquer les dispositions des textes de lois qu’il s’est souverainement doté
le Sénégal n’a-t-il pas pris un risque inutile de s’exposer à la colère des djihadistes
qui pourraient voir à travers cette solution négociée une forme d’alliance que notre
pays aurait fait consciemment ou inconsciemment avec l’Occident antimusulman ?
Quand la peur pénètre le cœur de l’Etat au point de l’empêcher d’appliquer
simplement les dispositions de ses textes de loi qu’il s’est librement doté, il n’existe
plus à partir de cet instant de l’autorité de l’Etat. Dans ce cas, il ne reste plus qu’à
prier Dieu. Par ailleurs, les dommages d’une telle attitude de l’Etat sur le ressenti de
justice chez les sénégalaises et sénégalais sont incommensurables et
collatéralement elle ouvre concomitamment la porte à une perspective
catastrophique. Que Dieu nous en garde !
Devant son homologue américains Barack Obama, relativement à la question de
l’homosexualité le Président Macky Sall, a affirmé sans tergiverser que le Sénégal
« n’est pas prêt » Cette prise de position ferme conforme à nos convictions
politiques, culturelles et relieuses nous a rendu fier de lui et d’être sénégalais. On
nous tue, on ne nous déshonore pas. Cette devise ne doit pas être observée que par
les forces armées sénégalaises mais par toutes et par tous les sénégalais.
Le Ministre de l’Education nationale était attendu à avoir une attitude ferme à l’instar
du Président Macky Sall en appliquant les dispositions de la Constitution et de la loi
d’orientation de l’Education nationale visées.

Vive le Sénégal !
Vive la République
Par Baba Gallé Diallo 
Email : [email protected]

1 COMMENTAIRE

  1. quel torchon! khana tu es djihadiste?
    passons à autre chose au lieu de polémiquer pendant des mois sur la necessité et l´obligation de porter sur la tête- dans notre pays- un bout de tissus qui doit impacter sur l´admission ou non au paradis. le port du voile n´est ni une obligation théologique ni une contrainte réligieuse
    pour toutes les femmes-mais une disposition culturelle.
    Nous avons capitulé aussi bien devant les arabes-musulmans avec le port du voile
    que devant les occidentaux avec le port de la cravate.
    nous avons encore nos moussors et tengadoos et mbakhanas.
    il faut armer idéologiquement la jeunesse désorientée. c’est une façon de lutter contre l’aliénation culturelle.

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