Afrique, l’autre poumon économique de la France

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Françafrique. Une machine « huilée » bien avant sa construction. L’Afrique francophone actuelle est plus que jamais une aubaine pour la France. Un système politique et économique tissé depuis la colonisation et maintenu de nos jours sous d’autres formes, permettrait à la France de contrôler l’économie d’Afrique francophone, selon maintes analyses d’observateurs économiques, politiques etc.

« La politique française en Afrique vise tout d’abord la conservation des intérêts de la France. Le contrôle indirect des ressources naturelles est le principal objectif exprimé depuis l’esclavage et la période coloniale ». Tel est l’avis de Massamba Diouf, titulaire d’un DEA en économie et membre actif de la société civile. Il reprend: « Qui contrôle l’économie contrôle le pays. Le seul problème avec l’Afrique, c’est sa politique et ses dirigeants qui, pour la plupart, négocient mal les contrats économiques qui les lient avec l’hexagone ».

Un plateau de vingt pays d’Afrique, avec toutes les ressources naturelles, intellectuelles et les intérêts géostratégiques en jeu, a permis à la France d’obtenir la place de puissance mondiale auprès de l’Allemagne ou des USA.

De l’uranium du Niger au bauxite de Guinée, en passant par le phosphate du Sénégal, le Gaz d’Algérie ou l’or du Mali et le pétrole etc., la France à travers ses « monstres » (grosses entreprises) booste son économie et bénéficie de conditions d’implantation et d’exploitation très favorables. Mais entretemps, la dette africaine s’accroît, le sous-développement persiste. Seule une minuscule frange des sociétés africaines est à l’abri du besoin économique, des politiques pour la plupart.

» La Guinée est dotée de certaines des réserves de minéraux les plus convoités de la planète, dont 40 milliards de tonnes de bauxite, la plus grande réserve du monde, plus de 20 milliards de tonnes de minerai de fer, des diamants, de l’or et des quantités indéterminées d’uranium », analyse le site guineenews.org. Il conclut:

« Aujourd’hui, 55 % des quelques 11 millions d’habitants de la Guinée vivent avec moins de 1,25 dollar par jour et le pays se classe chaque année parmi les plus démunis de la planète ».

Gilles Labarthe, ethnologue et journaliste suisse, spécialiste de l’Afrique, pousse l’analyse encore plus loin:

« Le continent noir détient la moitié des réserves d’or mondiales identifiées. Après le pétrole, l’or représente un des cinq premiers marchés mondiaux dans le secteur des minéraux : il “ pèse ” environ 65 milliards de dollars par an. L’Afrique est de plus en plus convoitée par les multinationales d’extraction : outre les réserves d’or importantes, la part des recettes d’exploitation qui revient à l’Etat a été minorée à l’extrême (20%, voire même 0% comme c’est le cas d’une mine d’or au Botswana). La main d’œuvre africaine est très bon marché, les mouvements syndicaux vite réprimés et les normes environnementales, pas appliquées ou peu contraignantes. Résultat : la marge de bénéfice réalisée par les grandes compagnies minières occidentales est plus importante que dans n’importe quel autre endroit de la planète. Depuis une dizaine d’années, avec la hausse spectaculaire du cours de l’or, les investissements étrangers montent en flèche dans le secteur aurifère, surtout en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ».

Au plan géostratégique, l’Afrique francophone permet à la France d’obtenir un pouvoir d’influence et de décision dans les négociations internationales. A travers un système de partenariats économiques avec les leaders d’Afrique, très peu favorables au populations du continent, la main mise d’entreprises telles que Aréva, la Société Générale, Axa, Orange, Total, CFAO, Bolloré Africa Logistics etc. sur l’économie africaine francophone ne souffre d’aucun doute.

Cependant, la jeunesse africaine n’a jamais autant souffert de pauvreté et de chômage. Les gouvernements peinent à faire face aux crises causées par le manque d’argent, malgré les milliards de bénéfices engendrés par les entreprises occidentales. Tous les secteurs sont sous contrôle, des mines à l’agroalimentaire, en passant par les télécommunications, les banques, les routes, l’aviation etc., peu de chance est laissé aux initiatives africaines de se sortir de la dépendance financière. Gilles Labarthe revient avec d’autres explications:

« Le secteur de l’or reste très opaque et la question de la redistribution des revenus se pose, comme l’indique Oxfam. Un exemple : en dix ans, le Mali est devenu le troisième exportateur d’or en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana. Ses exportations d’or ont triplé, dépassant les 56 tonnes en 2006. Dans le même temps, le pays a dégringolé dans l’Indice de développement humain des Nations unies, tombant dans la catégorie des trois Etats les plus pauvres du monde. Les richesses sont mal redistribuées. Où vont les profits ? Où s’envole l’or ? Même les fonctionnaires maliens et responsables officiels du secteur des mines ont toutes les peines du monde à obtenir des informations complètes et transparentes de la part des grandes firmes occidentales sur les conditions d’extraction des ressources aurifères nationales ».

Devant ce « complot » pour tirer le meilleur de l’Afrique tout en le maintenant dans une position de dominé, les politiques et autres leaders africains sont souvent indexés. D’autres pensent qu’ils ont les mains liées, contraints d’accepter de jouer le jeu de la domination des pays du nord sur ceux du sud. Certains soupçonnent même la France de « placer ses hommes » à la tête d’Etats africains, dont la tâche serait de maintenir cette relation « oppresseur-oppressé », en échange « des délices du pouvoir ». « Les résistants sont « Sankarisés », déclare Massamba Diouf qui termine :

« Une chose est sûre, l’Afrique francophone ne se développera jamais tant qu’elle se décidera pas, un jour, à briser elle même les chaînes de la dépendance symbolisées par la françafrique.

lignedirecte.sn

2 Commentaires

  1. Et des qu on commence a denoncer cela des im.beciles issus de nos rangs te disent que oui vous pleurnicher trop tatitata. Il est grand temps de dire STOP. Ces loosers ne sont rien sans vous. Mais puisqu ils soutiennent ouvertement alpha conde l autre laquais, jamais l afrique ne s en sortira, jamais.

  2. ce disque est rayé. Arrêtons ces analyses simplistes , les raisons de notre retard résident en grande partie en nous-mêmes. Il est temps de se mettre au travail et de cesser de pleurnicher sur notre sort. La France, n’est nullement à l’origine de nos problèmes. Il faut savoir ce que nous voulons: parfois on reproche à la France son non intervention (Rwanda) , parfois on parle d’ingérence (Mali).

    Un africain

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