Ahmed Khalifa Niasse : « La Commission du croissant lunaire est constituée des mécréants (…)»

Date:

On ne le reconnaîtrait presque pas, tellement son discours a changé. Ahmet Khalifa Niasse, ancien ministre sous Wade et presque conseiller spécial du Président Macky Sall ne prends pas de gants pour défendre l’actuel Chef d’Etat qui selon lui après 30 mois… à fait mieux que son prédécesseur. Les membres de la CNOCL en ont pris pour leur grade dans cette interview ainsi que le mouvement « Y en marre ». Entretien…

Vous êtes plutôt aphone ces derniers temps, on vous connaissait très prolixe surtout sur l’actualité politique.

AKN : Je prends de l’âge et je fais un repli. Un repli graduel que j’ai voulu.

Oui, mais la question du retour du Sénat que l’on a agité dernièrement, qu’est-ce que cela vous inspire ?

AKN : L’échiquier politique s’est « médiocritisé » et il y a des anti-modèles comme « y en marre » qui voudraient devenir la conscience de la nation. Et cela c’est une contre valeur! Au nom de quoi ces gens peuvent-ils discuter de la conduite du Président de la République qui est élu par 65% des électeurs? C’est une insulte au peuple Sénégalais!
Si avoir un sénat c’est un repli démocratique, pourquoi les Etats-Unis, la France qui sont des modèles démocratiques ont des Sénats. Même la Mauritanie qui est à côté a un Sénat. L’absence de Sénat va à l’encontre de l’Acte 3 qui a élargi l’assiette des élus locaux. Ces derniers n’ont pas un cadre approprié pour se retrouver de manière régulière. Un sénat les aurait fédérés et les aurait aussi permis d’influer sur les lois. Parce qu’ils sont une partie du Parlement. C’est un non débat. Mais si c’est maintenant un bataille de nom, cela n’a aucune importance, les élus locaux ont besoin d’une structure. C’est un besoin!

Alors vous êtes pour le retour du Sénat, contrairement à l’ancien Premier Ministre Aminata Touré qui redoute des dépenses inutiles ?

Aminata Touré peut être une référence administrative, mais elle n’est pas une référence politique dans ce pays, à ce que je sache. Elle ne peut pas dire ça. Elle n’a pas la latitude de voir la nomenclature. En la matière, si vous êtes beau, c’est que vous ressemblez aux autres. Nous devons avoir un Sénat. Et si c’est aussi pour caser du personnel politique, mais pourquoi pas ? Il faut lui laisser cette latitude. Mais si le Président veut juste caser de la clientèle politique, il peut nommer mille conseillers s’il le veut. Il ne faut pas faire aussi un procès de mauvaises intentions au président.

Mais avec la mauvaise santé de notre économie… (Il coupe)

Mais personne ne conteste cela! L’économie c’est une chose, d’aucuns parlent d’une courbe en chute, mais elle va remonter. D’ailleurs récemment, lors d’une séance de travail que j’ai eue avec le Président et le Premier ministre, on a parlé de cela. On a parlé des douleurs prénatales. Il y a la douleur, mais il y a le baptême après

Quelle analyse avez-vous des visites multipliées du Chef de l’Etat chez les chef religieux ?

Aucun Khalife ne peut faire élire un président, cela n’existe plus. Aucun Khalife ne s’aventurera dans l’avenir pour dire qu’un tel est un candidat. Parce que la société Sénégalaise a évolué, parce que le monopole de la chose en matière politique n’existe plus. Le fait que les officiels courent chez les religieux, cela date du temps colonial; vous n’avez qu’à revisiter les archives. Même les Français faisaient cela. Le jour du Magal, Senghor lui-même venait faire un discours devant le Khalife des mourides. C’était si solennel qu’il y avait tout le Gouvernement, le Parlement, le Corps diplomatique. Si le Président Macky Sall faisait cela, qu’est-ce que les gens vont dire ? Imaginez-vous, or cela s’est déjà passé. Ces visites relèvent du coté social de la Gouvernance.

Vous défendez le Président Macky et selon certaines indiscrétions, il vous a reçu dernièrement. Quelles sont vos relations, vous avez rallié l’Apr ?

Non jamais! Il n’est pas questions de rallier l’APR. Il ne faut pas que vous me posiez des questions insensées. Vous allez récupérer des réponses insensées. Nous travaillons dans plusieurs cadres, même avant qu’il soit Président. Déjà du côté familial, il y a des relations du côté de nos épouses, toute sa famille maternelle est Niassène, sa mère et ses frères et sœurs le sont aussi. Et lui-même, a grandi à Kaolack chez les Niassène. Et moi on se connait depuis qu’il habitait Derklé. On a été ensemble à l’extérieur. L’autre jour, devant son premier ministre, il a dit que j’ai été le Premier à lui dire qu’il sera un jour Premier ministre ou président de la République. C’est une vieille relation ; le lendemain de son élection, il m’a appelé et m’a envoyé son directeur de cabinet. Nous avons tenu, il y a deux jours, une séance de travail et beaucoup de points ont été évoqués. Et il a pris un certain nombre de décisions lors de cette séance, à appliquer par le Premier ministre et qui vont permettre d’injecter beaucoup de liquidités. Il vient de poser la première pierre d’une cité, mais c’est un bâtisseur, personne n’a le droit de casser le bras d’un bâtisseur.

Il a fait 30 mois à la tête du pays, vous lui dressez quel bilan ?

Abdoulaye Wade au bout de 30 mois n’avait rien fait. Il était encore en train de patauger après deux ans et demi. Il n’est pas facile de trouver ses marques. Vous n’avez pas encore les bons entrepreneurs, les bons investisseurs, les bons bailleurs etc. Mais aujourd’hui vous avez un démarrage en trombe. Si l’autoroute de Touba ou l’aéroport de Diass démarre ce sera faste pour notre économie.

Et les délestages, les coupures d’eau ?

Sur les délestages vraiment, je dis que la Senelec est le plus grand voleur du peuple Sénégalais. Je ne mâche pas mes mots, je peux vous montrer mes factures sur 10 ans, mais celles que l’on m’a présentées, ont été doublées par six. Je me demande même si le Directeur n’est pas contre le Premier ministre qui doit se présenter devant l’Assemblée dans ce contexte de délestage. En plus, elle entraîne une dame ministre (NDLR : le ministre de l’énergie Maïmouna N’doye) à raconter des contrevérités. C’est inacceptable qu’un ministre de la République puisse cautionner de tels mensonges.

La Tabaski approche, deux dates ont été retenues pour cette année, le musulmans vont encore prier dans la division…

La Commission Nationale d’Observation du Croissant Lunaire (CNOL) peut être considérée comme des mécréants et ce sont des gens qui divisent le monde musulman par rapport à leur référence qui est la Mecque, et la seule en matière de Tabaski qui est le jour de d’Arafat. Elle (la Tabaski) ne peut pas être le surlendemain de Arafat. Elle est régie par un verset coranique, la sourate « 33, verset 66 à 67 et la sourate 2 verset 198 de la vache ». Ils détournent les musulmans pour leur dire de ne pas obéir à Dieu qui a dit de fêter la Tabaski, le lendemain d’Arafat. Ils n’ont pas la connaissance, ils sont des ignorants. Ils sont en train de nous détourner du Coran. Cette commission n’existait au temps des vénérés hommes, c’est une invention créée pour diviser les musulmans et les affaiblir. Un musulman ne peut pas avoir raison sur la Mecque quel que soit son marabout.

Dakaractu.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE