Algérie : le ministre des Affaires étrangères qualifie les migrants de « menace »

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Après les déclarations hostiles contre les migrants du conseiller du président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a aussi créé la polémique en qualifiant leur arrivée de « menace » pour la sécurité.

En Algérie, les déclarations polémiques se suivent et se ressemblent. Alors que le week-end dernier, Ahmed Ouyahia, un conseiller du président Bouteflika, osait le lien entre réfugiés, drogue et criminalité, c’est au tour du chef de la diplomatie Abdelkader Messahel de s’attaquer aux migrants.

Selon lui leur arrivée dans le pays constitue « une menace pour la sécurité nationale ».
‘Derrière ces flux massifs en Algérie de migrants subsahariens, il y a des réseaux très organisés qui entretiennent et facilitent ce genre de trafic humain ‘, a-t-il déclaré.

Ces propos ont indigné l’opinion publique algérienne. ‘Ils sont tenus par celui qui représente la diplomatie algérienne et l’Algérie a toujours eu une approche de solidarité envers les pays africains. On est en train de développer une approche sécuritaire’, a réagi Faycal Mettaoui, journaliste au quotidien El Watan. ‘Est-ce qu’on est en train de reprendre des propos de l’extrême-droite européenne ?’, s’inquiète-t-il.

« Le racisme se durcit »

Cette polémique intervient deux semaines après le lancement d’une violente campagne virale contre les migrants subsahariens dans le pays. Le hashtag rédigé en arabe sur Twitter (#??_????????_??_???????, Non aux Africains en Algérie) a enflammé les réseaux sociaux algériens.

Parmi les nombreuses voix qui se sont élevées pour dénoncer cette campagne, celle de Kamel Daoud. Le 30 juin, l’intellectuel et écrivain algérien, menacé de mort dans son pays d’origine, s’est attaqué dans une chronique à cette « vague de racisme qui traverse l’Algérie ces jours-ci ». Il estime que « le racisme se durcit, devient violent, s’exprime sans tabou » dans le pays. Il regrette que ce phénomène soit généralement associé à un vice occidental, et soit nié en Algérie et dans le monde dit « arabe ».

Ces dernières années, les Observateurs de France 24 ont rapporté à plusieurs reprises des cas de mauvais traitements, d’expulsions arbitraires et de discriminations raciales basées sur l’origine ou la couleur de peau des victimes, des migrants souvent livrés à eux-mêmes dans le centre ou en périphérie des villes algériennes.

Avec AFP

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