Ali Bongo pense avoir été « assez clair »

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Ali Bongo Ondimba est-il en France pour enterrer la Françafrique ? C’est du moins ce qu’affirme le président gabonais, en visite à Paris pour rencontrer pour la première fois le président nouvellement élu, François Hollande. Celui-ci avait, a maintes reprises durant sa campagne électorale, affirmé sa volonté de « répudier sans regrets les miasmes de la Françafrique ». Cette position est apparemment partagée par Ali Bongo, qui a affirmé jeudi au micro de France 24 : « Depuis un certain temps, j’ai été moi aussi été suffisamment clair sur cette prétendue affaire de Françafrique. J’ai aussi appelé de mes vœux à ce qu’elle n’existe plus sous les formes dont elle a été présentée. » Pas question, cependant, de rompre les relations franco-gabonaise, précise Ali Bongo, qui souhaite au contraire « renforcer la coopération (…) qui marche bien » avec la France, « premier partenaire » du Gabon.

Intérêts économiques
Les intérêts économiques entre les deux pays sont effectivement imbriqués : les investissements français au Gabon représentaient au moins 1,5 milliard d’euros en 2009, soit 75% des investissements étrangers dasn le pays, selon les chiffres d’Alain Claude Bilié Bi Nzé, porte-parole de la présidence gabonaise. Dans les secteurs pétrolier, minier et du bois, les entreprises françaises – comme Total, Eramet et Bolloré – sont particulièrement bien implantées. Ali Bongo estime que les relations, qui sont « anciennes, solides et dépassent les hommes », peuvent désormais partir « sur de bonnes bases » avec le nouveau gouvernement en place à Paris. Le sujet de la Françafrique figure sur l’agenda de François Hollande à trois reprises cette semaine : réception du président guinéen Alpha Condé lundi dernier, celle du Sénégalais Macky Sall vendredi et donc Ali Bongo ce jeudi.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, mardi 3 juillet 2012. « Quel président français n’a pas promis la fin de la Françafrique ? Tous depuis une trentaine d’années », commente Gauthier Rybinski, spécialiste de relations internationales sur France 24. « C’est une notion importante, une nébuleuse opaque, qui reste dans le secret », mais qui est « apprécié de chaque côté : ça va dans les deux sens. » « Qui s’y frotte s’y pique », rappelle Gauthier Rybinski, citant le cas de Jean-Marie Bockel, démis de ses fonctions de secrétaire d’Etat à la Coopération sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, « parce qu’Omar Bongo avait eu sa tête : Bockel avait refusé de perpétrer ce genre de pratique. »

« Président dictateur mal élu »
La venue du chef d’Etat gabonais en France provoque une vague de protestation de l’opposition gabonaise, qui a tenu à exprimer, lors d’une conférence de presse mercredi, son indignation de voir François Hollande prendre  » l’initiative de recevoir Ali Bongo », qualifié de « président dictateur mal élu ».

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