Rebondissement dans l’affaire du terrain de Me Wade. Après sa révélation par La Gazette, les déclarations de Serigne Mbacké Ndiaye, voilà que la Bicis dément avoir réceptionné une telle somme en ses guichets.
Le président-directeur général de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis), Amadou Kane, a nié, jeudi à Saint-Louis, toute implication de la Bicis dans une transaction financière de plus d’un milliard. ‘Aucun de nos clients n’a eu à faire un versement à hauteur de la somme indiquée dans un hebdomadaire de la place, ni ces temps ni les temps remontant à 2010’, a dit M. Kane interpellé en marge de l’ouverture officielle de la 19e édition du Festival de jazz de Saint-Louis. ‘Cela nous aurait frappés, car compter une telle somme prendrait trop de temps’, a-t-il fait remarquer, précisant qu’il ‘aurait fallu au guichetier compter 100 milles billets de 10 000’.
‘Les procédures de la Bicis sont extrêmement contraignantes même pour des sommes en deçà de ce montant et le sont davantage pour ce qui touche à des sommes remarquables’, a-t-il souligné.
Il invite tous ceux qui le désirent à se rapprocher des services de la banque pour vérifier ces informations. ‘Ni les services juridiques encore moins de la communication n’ont été approchés pour valider ou non une information de cette nature’, a-t-il déploré.
M. Kane a par ailleurs rappelé la qualité des relations de la Bicis avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Le Pdg de la Bicis, qui est très exigeante sur le volet touchant à l’éthique bancaire, est catégorique : toutes les opérations ont été faites dans les règles de l’art et dans le respect strict de la réglementation en vigueur. Pour rappel, dans une de ses dernières livraisons, l’hebdomadaire La Gazette révélait l’achat, par Me Wade, d’un terrain de 5435 m2 à plus d’un milliard Fcfa auprès d’un Sénégalais établi au Gabon du nom de Cheikh Amadou Amar. Le pot aux roses a été découvert, selon notre confrère, quand Amar s’est présenté au guichet de sa banque pour verser l’argent issu de la transaction. Interrogé sur la provenance d’une telle manne, comme le veut la loi, Cheikh Amadou Amar aurait avoué avoir vendu un terrain à Me Abdoulaye Wade. Interrogé sur cette affaire, lors d’un point de presse tenu au Palais, Serigne Mbacké Ndiaye avait déclaré que ‘l’achat du terrain à partir des fonds politiques peut être un cas de figure, fait en toute légalité et personne ne peut le contester, la loi votée par les Sénégalais le lui permet’. Le porte-parole du président de la République de préciser que ‘ces fonds politiques importants, votés par l’Assemblée nationale, au vu et au su de tout le monde, figurent dans le budget et n’ont jamais été contestés’. Mieux ou pire, déclarait-il pour bétonner son argumentaire, ‘quelqu’un est au pouvoir depuis 11 ans et chaque année, il bénéficie de fonds politiques. Est-ce qu’il n’est pas possible, en multipliant par 11, d’avoir 50 à 60 milliards de francs ?’.
(Avec Aps)
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