Apologie « d’un rigorisme accentué », aux fins de redressement du pays*

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1 Avec l’élection présidentielle de février 2012 qui se profile, parmi les futurs candidats, celui ou celle qui va décrocher « le job » présidentiel, devra à notre avis, s’armer de beaucoup de volontés et, de ténacités. Pour parvenir à définir et, à mettre en œuvre de façon pratique, de nouvelles mœurs politiques dans la direction, gestion, orientation et/ou administration des affaires de la nation.

 

2 Quels que soient les errements, tergiversations et, hésitations, du président Abdoulaye Wade, selon nous, l’Etat wadiste se conjugue au passé, puisque le Conseil constitutionnel saisi, saura dire le droit en le disqualifiant (comme nous l’avons précédemment écrit). Orgueilleux et jusqu’au boutiste, il n’est pas dans la nature du personnage d’abdiquer aussi facilement sans contrainte extérieure. Donc, il n’y a l’ombre d’un doute, sur sa candidature à sa propre succession, à un peu moins de six mois, de la prochaine élection présidentielle de 2012 (le « wax waxeet » confirmera notre analyse). Néanmoins, un désistement de la course à l’élection présidentielle, n’est pas non plus, à exclure avec lui, si une certitude le convainc, d’une possible invalidation de sa candidature, par l’équipe de Cheikh Tidiane Diakhaté.

 

3 Contrairement à ce que pensent certains de nos concitoyens, les membres du Conseil Constitutionnel, aspirent aussi à rentrer, dans l’histoire. En se positionnant comme gardien ou, garant de la démocratie, de l’Etat de droit et, de la légalité républicaine. Comme le fit en son temps, la Cour constitutionnelle du Niger avec l’ancien président Mamadou Tandjan. C’est pourquoi, le président Abdoulaye Wade compte sur les juges constitutionnels, pour « une sortie honorable » (si nous osons employer cette expression). En ce sens que, si sa candidature est invalidée, il va forcément se résoudre, à accepter la décision de ceux-ci. Pour in fine, se positionner en démocrate avéré, défenseur et, protecteur des institutions.

 

4 Ainsi, après les élections présidentielles, et surtout durant les années qui vont suivre, le Sénégal ne peut faire l’économie, d’une véritable réforme de fond. Quel que soit le remède à appliquer, par le/la prochain(e) président(e)  de la République pour y arriver. Celui-ci pour être vraiment opérant, devra forcément, inclure plus contrainte, faute de quoi, toute action sera vaine. Pour de surcroit, mettre un terme au dilettantisme, et à l’indiscipline, et pour enfin nous positionner, sur la voie d’un début de renouveau. Mais encore, nous sortir de cette situation d’engourdissement, avec pour point mire, le développement économique et/ou social tant espéré. De prime abord, seule, peut y contribuer, une sérieuse césure avec les pratiques et, façons de faire néfastes, qui ont sclérosé, de tout temps, la conduite des affaires de l’Etat, et annihilé toute avancée notoire.

 

5 « Quand le déshonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi » (Beaumarchais). Pour nous, au lendemain des élections présidentielles, la mise en place d’une commission chargée d’évaluer le volume et, les  coûts induits des méfaits entre autres, de la corruption, du clientélisme, de l’affairisme, et/ou de la gabegie s’avère être une nécessité absolue. Tout comme, dresser la liste des voyous et, ripoux de la République, pour qu’ils rendent des comptes au peuple. Puisqu’il serait vraiment incompréhensible pour la plupart de nos compatriotes, que le futur exécutif puisse ou, veuille poser les bases d’une ère nouvelle dans la conduite des affaires de l’Etat, sans cet effort assainissement (opération mains propres « loxo you set »). Ou encore, vouloir poser de nouvelles mœurs, de gestion des affaires publiques, ne serait-ce pour l’exemple, sans que des personnes qui se sont enrichies, sans cause, ne paient sévèrement leur forfait, et ne restituent les biens acquis malhonnêtement.

 

6 L’expression de la volonté populaire, dans son choix, ne saurait se traduire une fois encore, par un simple changement (de personnes) dans la continuité. Ainsi, le/la futur(e) président(e) de la République devra non seulement être de poigne, mais surtout être « clean » pour mener à bien les réformes que la majorité du peuple attend de lui, ou d’elle. Pour y arriver, il devra surtout incarner et, véhiculer une certaine orthodoxie de l’éthique politique. Sans quoi, la lutte contre les maux (gaspillage, corruption, clientélisme, affairisme, copinage…), dans notre société sera un objectif inatteignable. Et risque d’être le prolongement des années « wadiste », avec un Chef de l’Etat trop dépensier, de façon voluptuaire, improductive, et  inconséquente. Sans qu’il y ait en regard, une politique raisonnée et, soutenue (mineure ou majeure) de création de richesses, avec pendant le même temps, son corolaire de laisser-faire,  aux seuls profits de nuisibles margoulins et, spoliateurs.

 

7 Aussi, au-delà de ce qui est développé plus haut, le système, et le mode de fonctionnement  de l’Etat sont à revoir, et à spécifier. Et, ce serait vraiment illusoire de penser, sans un changement profond, dans nos manières de faire, et d’agir, le pays peut y arriver. Trois exemples, parmi d’autres, permettent d’étayer nos propos, pour se faire une idée des absurdités qui perdurent au pays de la « teranga ».  Vu que, par absence de volonté politique, les autorités étatiques se sont toujours accommodés, de ces situations, ce qui est difficilement compréhensible :

a) face aux vols, et aux agressions sur les personnes voire des meurtres, et encore à leurs recrudescences, comment comprendre que des policiers ou gendarmes soient affectés à des carrefours, ou sur les routes pour contrôler les papiers des voitures. Alors qu’ils devraient être redéployés sur des missions, où les risques sont plus élevés, pour au moins, faire de la dissuasion active ;

b) abstraction faite du non respect du SMIC horaire, ou des heures supplémentaires payées à un taux en dessous, ou quelque fois non rémunérées. Comment comprendre qu’un salarié ne reçoit pas son bulletin de paie à la fin du mois, ou de sa mission, et se fait licencier, s’il a l’audace de le réclamer, à l’employeur. Sans nous étendre sur ce point, nous voudrions seulement dire, la remise de la fiche de paie au salarié n’est nullement superfétatoire. Au-delà de la perte éprouvée par l’Etat, sur le plan social et fiscal, pour travail dissimulé, ce document permet, notamment, au travailleur ne serait-ce pour pouvoir prétendre à une retraite, faire la reconstitution de sa carrière. Mieux  encore, unit à l’employeur par un contrat de travail (écrit ou verbal),  il est aussi un moyen pour le faire présumer, de son état de salarié, dans l’entreprise ;

c) « les banques je les ferme, les banquiers je les enferme » (Vincent Auriol). Une telle déclaration, (re)trouve tout son sens en ce moment, avec la crise financière, et économique que traverse, la plupart des pays du monde. Nous concevons volontiers, qu’il y a, à dire et à redire, sur les attitudes, ou comportements des institutions bancaires. Pour autant, nul pays ne peut se développer, ou pense se développer sans des banques fortes et solides, et sans une confiance réciproque entre elles, et nous (les clients). De notre point de vue, il est vraiment inconcevable, que l’Etat ne puisse prendre de dispositions, pour que, tout paiement supérieur à 10000 francs, par exemple soit fait, par carte bancaire ou par chèque. Ce qui permettrait de contraindre les personnes à confier leurs argents aux banques que de les thésauriser, à leurs domiciles. Cela éviterait aussi, les vols de sommes astronomiques chez certains de nos compatriotes, y compris chez certaines autorités publiques (le comble !!!). Bien évidemment, seule une réforme, contraignante du droit bancaire, peut permettre l’application, de telles mesures.

 

8 Aux termes de notre réflexion, nous pouvons sans trop de risques avancer, d’une part, pour une rupture incontestable avec les habitudes du passé, les actions de l’opération mains propres « loxo you set », vivement désirées (voir le n° 5 et 6, ci-dessus), doivent être efficacement menées, et être pérennes et, ne point avoir comme simple effet d’effrayer. D’autre part, toute personne détentrice, d’un quelconque pouvoir public, doit pour agir avoir, notamment, pour seul but la satisfaction et, la recherche de l’intérêt général, et/ou du bien être social. Et enfin de part, l’Etat ne peut aucunement, être spectateur d’un système, qu’il est sensé gérer, administrer, organiser, réguler, et/ou faire évoluer, puisque si tel n’est pas le cas, cela va forcément conduire au chaos, ou à la stagnation.

Daouda N’DIAYE

Juriste/Analyste politique (France)

*Article dédié à Dalanda DIALLO

 

 

 

 

 

2 Commentaires

  1. Un texte écrit avec beaucoup de rigueurs qui pointent les défauts de la société sénégalaise. Cependant, DAOUDA NDIAYE pense t-il que le futur président de la république saura de défaire des habitudes ancrées profondément dans notre pays. Ou que le futur président de la république sera aussi clean comme il le souhaite. Pour moi les seules personnes que je reconnais dans ce qui est recherché par l’auteur sont IBRAHIMA FALL, MACKY SALL, et dans un certain sens IDRISSA SECK.
    J’espère simplement que les candidats liront ce texte et s’en serviront comme bréviaire, au lendemain de leur élection.

  2. DAOUDA NDIAYE tu es con ou quoi. Tu rêves, ce sont tous des voleurs. Au moins si on réélu ABDOULAYE WADE, il ne va plus voler parce qu’il a beaucoup d’argents, et il va travailler et faire plus que ce tu demandes.

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