En recevant hier ses alliés du Fal, le président Abdoulaye Wade a invité Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng à le rejoindre dans le gouvernement.
Simple stratégie électorale ou pas, en tout cas, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession, appelle les opposants Moustapha Niasse, le secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp) et son rival du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, à entrer dans le gouvernement pour les quatre mois restants. ’Je les invite à venir avec moi, avec tout ce que cela comporte comme avantages’, déclare le chef de l’Etat. Abdoulaye Wade, qui s’exprimait hier sur la télévision publique Rts en marge de la réunion des partis de sa coalition les Forces alliées (Fal) 2012, affirme cependant qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement d’union nationale. ‘Mais, je précise qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement d’union nationale où on va discuter de programmes, ce n’est pas cela du tout. J’ai un programme que je suis en train d’exécuter de mon précédent mandat. Je suis en train de faire ce que j’avais promis aux Sénégalais. Quant à mon programme pour le futur, je le déclinerai pendant ma campagne électorale. Mais je leur propose vraiment de venir avec nous’, explique Wade. Et de poursuivre : ‘Pourquoi cette division ? Quand on est dans l’opposition, on critique, c’est normal. Moi aussi je suis passé par là. Quand on est dans une impasse, on doit s’asseoir et se parler. L’opposition est plus utile avec moi, au moins jusqu’à la fin de mon mandat de définir avec nous les programmes’.
Abdoulaye Wade, qui pense qu’il gagnera facilement la prochaine élection présidentielle de février 2012, affirme que c’est son devoir de faire appel à tout le monde. D’après lui, tout le monde est avec lui. ‘Le peuple est avec moi, les forces réelles dans ce pays sont avec moi. Alors, est-ce qu’il ne faut pas qu’ils viennent avec moi en toute indépendance, tout en gardant leur parti d’ailleurs. Ils peuvent garder leur parti et venir dans la majorité présidentielle pour, qu’ensemble, nous puissions gérer les affaires du pays’, renchérit le président de la République, qui rappelle qu’il leur a déjà proposé cela depuis longtemps, mais que l’opposition n’a jamais répondu favorablement. Toutefois, il continue de penser que le temps est venu pour eux de collaborer avec lui, pour le reste de son mandat. ‘Cela nous permettra de voir en quoi nous sommes différents. Et peut-être dans l’analyse des différences on pourra arriver à des consensus plus larges, mais ça ne sert à rien de rester là à me vitupérer, de raconter n’importe quoi’, conclut le chef de l’Etat sur la télévision publique.
Charles Gaiky DIENE
