L’arrivée du général Grégoire Saint-Quentin pour diriger les Eléments français au Sénégal (Efs), en remplacement du général Paulus qui commandait les ex-Forces françaises du Cap-vert (Ffcv), a provoqué une peur panique au niveau du Parti de l’indépendance et du travail (Pit). Les camarades d’Amath Dansokho ne s’expliquent pas, en effet, les raisons qui ont poussé les autorités françaises à envoyer au Sénégal le général Saint-Quentin, alors qu’il est « présumé génocidaire au Rwanda ». Soupçonnant dans cette affaire une collusion entre Wade et la France, les cocos de Khar Yalla ont adressé une lettre ouverte au Président Sarkozy, pour lui demander des comptes et le tenir responsable de tout pépin qui pourrait survenir au Sénégal.
Le général Grégoire Saint-Quentin est cet officier de l’Armée française dont le nom revient constamment dans l’effroyable génocide rwandais qui a fait près d’un million de morts. Lieutenant-colonel à l’époque des faits, il lui est reproché d’avoir joué un rôle dans l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion des Présidents rwandais et burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira. Lequel attentat constitue l’élément déclencheur du génocide qui a emporté des centaines de milliers de tutsis. C’est cet officier que la France vient de nommer à la tête des Eléments français au Sénégal (Efs), après le départ de 900 soldats des Forces françaises du Cap-Vert.
Cette nomination qui intervient dans un contexte politico-social fortement trouble inquiète particulièrement les responsables du Pit qui n’ont pas tourné autour du pot pour exprimer leur totale désapprobation à la France. Dans une lettre ouverte adressée au Président français Nicolas Sarkozy, les cocos de Khar Yalla déclarent : « Monsieur le Président, vous venez d’envoyer au Sénégal le Général Saint-Quentin, présumé génocidaire au Rwanda, que la France refuse de présenter devant le Tribunal Pénal international sur le Rwanda qui l’a convoqué à plusieurs reprises pour l’entendre sur les faits graves qui lui sont reprochés dans le Rapport de l’Onu sur le Rwanda ».
Poursuivant, Maguette Thiam et ses camarades affirment : « vous comprendrez dès lors, Monsieur le Président, qu’il soit légitime de vous interroger sur les raisons d’un tel choix, dans un contexte pré électoral au Sénégal, marqué par la stratégie du chaos de Wade, qui veut à tout prix imposer sa candidature inconstitutionnelle pour un troisième mandat, en vue de mettre en œuvre son plan de dévolution monarchique du pouvoir à son fils ». Après avoir rappelé à Sarkozy son soutien à ce projet de dévolution monarchique du pouvoir caractérisé par sa tentative de « vendre » Karim à Obama, le Pit relève pour s’en désoler les coïncidences troublantes entre l’envoi à Dakar du général Saint-Quentin et la demande faite par l’ambassadeur de France au Sénégal à l’opposition.
Nicolas Normand aurait, en effet, supplié les opposants de permettre à Wade de briguer un 3ème mandat. A cette requête du diplomate français en poste à Dakar, s’ajoute « la déclaration fracassante de votre ministre chargé de la Coopération, soutenant que c’est au peuple Sénégalais de résoudre cette question de candidature », selon le Pit particulièrement intrigué par le jeu trouble de la France.
Le Pit crie à la collusion entre la France et Wade
En réponse aux propos du ministre français de la Coopération, Maguette Thiam et ses camarades estiment que le peuple sénégalais tranchera la question de la candidature « dans la Rue, précisément parce qu’il serait ridicule d’organiser un référendum sur la question, à sept mois de l’élection présidentielle à laquele Wade veut se présenter ». Pour eux, il y a lieu de se demander si Paris n’a pas pris fait et cause pour la « stratégie de chaos de Wade de conservation du pouvoir ». Même si, disent-ils, Sarkozy ne semble « personnellement plus soutenir (le fameux) projet de succession monarchique » au profit de Karim Wade.
Ce qui fonde les dirigeants du Pit à soupçonner des complicités entre le leader du Pds et l’hexagone, c’est le remplacement du général Paulus par le général Saint-Quentin à la tête des Efs. « En envoyant un Général présumé génocidaire à Dakar, dans un tel contexte », accusent Maguette Thiam et Cie, Sarkozy et son régime émettent « un signal fort et sans équivoque » de leur soutien à la stratégie de chaos de Wade. Considérant que toutes les conditions vont être réunies pour rééditer au Sénégal la tragédie du peuple de Côte d’Ivoire, le Pit attire « l’attention du Conseil de Sécurité de l’Onu, des Autorités de l’Union Européenne et de l’Union Africaine, sur la responsabilité pleine et entière (du) Gouvernement (français), dans la tragédie que Wade est en train de planifier contre le peuple Sénégalais » et que le Président Sarkozy et ses « services sont activement et publiquement en train d’appuyer ».
Compte tenu, en effet, de « leur responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité des peuples dans le monde, ces Institutions sont interpellées, pour éviter que le Sénégal ne plonge dans l’horreur, avant qu’elles ne soient contraintes à agir en sapeurs pompiers pour mettre notre peuple sous tutelle, sous prétexte de sauver des vies », avertissent les camarades de Amath Dansokho.
Hawa BOUSSO
lasquotidien.sn
Ces cocos du PIT sont complétement irresponsables pour ne pas dire bêtes. Ils aiment s’accrocher à des choses sans queue ni tête. Pauvres de nous ! Quand on n’a rien à dire, on se tait !