Attribution d’un marché par l’ASECNA – La Partie civile attend les éclairages de l’autorité adjudicataire

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La transparence dans l’attribution des marchés publics s’est invitée à l’interrogatoire d’Alioune Samba Diassé hier, jeudi 18 septembre. Les avocats de la partie civile ont voulu savoir la façon dont Diassé a gagné le marché. Ils ont finalement décelé une faille qui mérite la comparution de l’autorité attribuant le marché à titre d’éclairage.

Sans doute pour éviter la furie des conseils de la défense prompts à se lancer dans des joutes oratoires lorsqu’un document brandi n’est pas communiqué, Me Simon Ndiaye a pris le soin de s’adresser à l’huissier audiencier pour procéder à la communication des piéces nécessaires. Cela avant de soumettre Diassé à un interrogatoire afin de lui soutirer quelques éléments.

Engagé dans la logique de déceler des contradictions sur Abs corporate,Me Simon Ndiaye n’a pas réussi à le coincer. Ce dernier tente alors de faire étalage de ses declarations contradictoires au sujet de l’attribution du marché par l’Asecna. Mais Diassé qui ne se laisse pas faire apporte des rectifications. Me Ndiaye, continuant sur sa lancée, lui demande la contre-partie du changement de dénomination de la sociéte Aeroport bus service en Aéroport bus Sénégal. Diasse se refugie derrière l’oubli. Malgré l’insistance de Me Ndiaye, il continue de s’enfermer dans son mutisme. Une astuce est vite trouvée par l’avocat de la défense pour chercher à lui soutirer quelques mots. “Qu’est-ce qui fait que le Baol-Baol que vous êtes n’a pas trouvé utile de savoir où en sont les comptes de la société Abs corporate>> s’interroge-t-il. “je ne suis pas Baol-Baol mais on m’appelait comme ça. Le Baol Baol est dans l’informel mais, moi, j’ai créé ma société”, affirme-t-il la voix a peine audible.

Au sujet du retrait d’ibrahima Abou Khalil de la société Abs corporate, il reconnait ne rien savoir car préoccupé par la prestation qu’il faisait à l’aéroport pour le compte de ses clients. Il a dit alors ignorer le motif du retrait de ce dernier car, informe-t-il, c’est dans la spontanéité qu’il a été informé par l’intéressé. Me Moussa Félix Sow, avocat de la partie civile, n’entend pas laisser endormir la question relative à l’attribution du marché par l’Asecna. A la suite du caractere infructueux de l’appel d’offres, a-t-il remarqué, l’Asecna devait lancer un nouvel appel d’offres mais pas de discuter directement avec Diassé. Apres avoir avoué qu’on ne lui a pas signifié le caractère infructueux du marché, Me Félix s’attend à la comparution de l’autorité attribuant le marché pour éclairer la cour sur les conditions d’attribution du marché.

ALIOUNE DIASSE REPOND A ME EL HADJ DIOUF : « PERMETTEZ-MOI DE TERMINER MON INTERROGATOIRE »

Face à Diassé, Me El Hadj Diouf n’a pas fait de cadeau. Il l’a bombardé de questions suscitant du coup la colère de ce dernier qui choisit de ne plus répondre. Me Sèye, venu à la rescousse de son client, n’a pas été épargne.
Assis sur sa chaise, tenant un micro baladeur, la voix à peine audible, Diassé a souffert de l’intervention de Me El hadj Diouf. Au moment où l’avocat de la partie civile se retroussait les manches pour lui signaler qu’il est pour la manifestation de la vérité, Alioune Samba Diasse lui demande de faire preuve de clémence. “Permettez -moi de terminer mon interrogatoire. Je suis malade et je ne veux pas tomber” . Les chuchotements à l’oreille de ses confrères de la partie civle, les rappels de la cour n’y feront rien. Me Diouf est déterminé a “descendre son bourreau” Des accusations à l’encontre de Diassé fusent de partout. “vous travaillez dans une société et vous exercez des activités parallèles, c’est de la concurrence déloyale”, accuse-t-il.

De plus, se demande Me Diouf, comment peut-on vous empêcher de faire un bilan, d’assister à une assemblée génèrale? Et de dire : “si ce n’est pas de la torture, je ne vois pas ce que ça signifie”. D’une voix triste comme s’il était sur le point de verser des larmes, Diassé demande a la cour s’il est obligé de prendre les coups de Me Elhadj Diouf. “Tout ce que vous pouvez me dire, j’accepte”, s’est-il finalemnt resigné devant l’energie de Me Diouf.
“Arrêtez de faire du cinéma , lui dit alors Me Diouf, avant de se demander s’il n’est pas en face d’un acteur
Feu sur Me Ousmane Sèye

Le traitement infligé à son client n’a pas laissé Me Sèye indiffèrent. L’avocat s’est levée pour murmurer des mots contre l’avocat de la partie civile. S’ensuit un jeu de mots entre les deux avocats. Pour éviter une perturbation des débats, la cour tente de les calmer. Me El hadj Diouf qui avait le monopole du micro en profite pour asséner ses vérités à son confrère de la défense. “je n’ai aucune considération ni de respect pour Me Sèye. Il est coutumier des faits. C’est un multirécidiviste. Ce qu’il a fait , c’est de l’indiscipline notoire. Il a un comportement puéril et enfantin”, déverse-t-il sur Me Sèye. C’est finalement le conseil d’Alioune Samba Diassé qui se lève pour signaler que son client ne répond à aucune question de l’avocat. Malgre sa poursuite, il n’a recu aucune réponse satisfaisante. Il se retire et regagne sa place.

PRODUCTION DE DOCUMENTS PAR LE PARQUET : LA DEFENSE SOMME LA COUR A TRANCHER

Hier, le parquet spécial et la défense se sont encore affrontés autour de la production des élèments de preuve suite à l’arrêt de renvoi.

Les débats sur la production de documents ont encore une fois paralysé l’interrogatoire d’Alioune Samba Diassé pendant un moment. Tout est parti du substitut du procureur spécial, Antoine Félix Diome,qui a brandi un document constitutif de relevé bancaire à l’appui de la question posée à Diassé. Jusque-la enfermé dans son silence , Me Ousmane Sèye sort de sa réserve et déclare à la cour que son client ne répondra à aucune question d’une piéce non quotée.

Les avocats de Karim Wade n’entendent pas laisser passer la reproduction d’un acte qu’ils ont longtemps dénoncé. C’est dans ce cadre que Me Seydou Diagne appelle la cour à surveiller le parquet qui est en train de s’écarter de sa mission en développant une activité parallèle à la juridiction de jugement de la Crei. “Pendant que la cour fait une instruction d’audience, nous voyons que le parquet exerce une activité concurrente en faisant des investigations et des enquêtes pour présenter des élements nouveaux”, a -t-il dit. Et d’ajouter : “le comportement du parquet s’analyse actuellement à la recherche de nouvelles preuves alors que le prévenu est à la barre”. Ce raisonnemet n’est pas du tout partagé par l’avocat de la partie civile, Me Moussa Félix Sow, qui reconnait au parquet spécial le pouvoir d’apporter de nouvelles preuves à l’audience dans le respect des principes régissant le procès pénal. “Rien n’interdit au parquet spécial de verser de nouvelles preuves à condition que le principe du contradictoire et l’obligation de communication soient respectés”, a-t-il souligné. Parce que, rappelle-t-il, “on n’est pas dans le cadre d’un supplément d’information ordonné par la Cour mais dans la situation de production de documents nouveaux>> .

Et de lancer un défi aux avocats de la défense qui soupconnent des investigations et enquêtes menées discrètement par le parquet:”Apportez la preuve que le procureur spécial a saisi les officiers de la police judiciaire après l’arret de renvoi aux fins d’enquête et autres opérations d’investigations”. Embouchant la même trompette, Me Soulèye Macodou Fall, avocat de la partie civile, a estime que : “c’est à la cour de demander un supplément d’information. Le parquet est là pour apporter les preuves. Selon lui, il n’est pas trop tard d’apporter la preuve en ce sens que c’est une manifestation de la vérité. Apres une intervention de la partie civile démontant pièce par pièce les arguments de la défense, Me Ousmane Sèye n’a pas manqué de rebondir. Il est d’avis que même si la finalité, c’est la manifestation de la vérité, il reste pour lui que celle-ci ne doit pas se faire n’importe comment. Car, a-t-il souligné, après l’arrêt de renvoi, le parquet spécial ne peut pas continuer à apporter des preuves. Il a réitéré sa demande à la cour de tout faire pour que le parquet spécial communique les dossiers à brandir afin que la défense puisse apporter des observations. Mais, a-t-il regretté, le parquet spécial ne peut pas sortir de sa manchette n’importe quel document comme élément de preuve.

La cour tance les avocats de la défense

La cour n’a pas apprécié la propension des avocats a vouloir coûte que coûte empêché leur client de répondre aux questions. C’est pourquoi, il n’a cessé de rappeler aux conseils de veiller à prendre connaissance des documents brandis avant de tirer une conclusion. “Les avocats parlent directement sans demander la position de leur client . ils donnent leur avis sans examiner les documents. Vous assistez vos clients, vous ne les representez pas”, a-t-elle precisé.

ECHOS …ECHOS…ECHOS

La réponse diffèrée de Me El hadj Diouf
Mardi dernier, Me Baboucar Cisse avait dans un langage allusif traité Me El Hadj Diouf de quelqu’un qui a fait quatre fois le concours du barreau avant de le réussir. “C’est vrai que nous avons pas fait le droit public, mais nous n’avons pas fait le concours du barreau quatre fois”. Surpris par cette accusation digne de rabais qui planait sur sa tête, Me Diouf préfèra différer sa réponse. Hier, l’avocat , à la suite d’une brève observation sur la production de documents non visés par l’arrêt de renvoi, apporte la réplique à son confrère. “on a manipulé la presse en disant que j’ai fait quatre fois le concours du barreau. Quiconque le dit est un menteur. J’ai eté le dirigeant des étudiants et on m’appelait Lenine” a-t-il rectifie.

La coupure d’électricité suspend l’audience
Alors qu’on était en plein interrogatoire de Diassé, c’est la pénombre dans la salle d’audience. Soudain , les gardes du corps pointés aux abords de la salle accourent vers leurs protégés pour veiller et parer a toute éventualité. Le President Henry Gregoire n’avait qu’une seule solution constater la situation et suspendre l’audience. Celle-ci ne reprendra qu’apres une dizaine de minutes d’interruption.

Me Moustapha Mbaye agacé par le comportement de Me Ousmane Sèye
Hier, le conseil d’Alioun Diassé qui soufflait des réponses à son client a fini par irriter l’un des conseils de la défense. Fatigué de recadrer , il lui dit simplement que : “vous auriez dù prolonger votre sejour au Canada, vous dérangez et vous empêchez le bon déroulement de l’audience”.

Sud Quotidien

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