Au-Dela des faits ! Abdoulaye THIAM

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Quand une affaire se règle à l’aimable, la transaction ayant conduit à une telle solution, suscite très souvent des interrogations. Et c’est exactement le cas dans l’affaire dite Arcelor Mittal et l’Etat du Sénégal. Abdoulaye Wade, par qui ces accusations sont venues, nous oblige à rester vigilants et alertes. Toutefois, l’ancien Chef de l’Etat est loin d’être exempt de reproches. Maître Wade a, sans nul doute, jeté un discrédit sur la signature et l’image du Sénégal, en rompant unilatéralement, le contrat qui le liait avec la société sud-africaine Kumba. Comme ce fut le cas, en 2000, quand il a
remis en cause le contrat de privatisation de la Senelec que les Socialistes avaient signé avec la société Hydro-Ely Québec.

Conséquences des actes néfastes posés par Wade, c’est que les contribuables sénégalais ont été appelés à payer presque 50 milliards de F Cfa à Kumba, pour dommages et intérêts, à cause de la rupture unilatérale du contrat qui liait notre pays à la société sud africaine.

Selon les dires du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, nous restons devoir à Kumba 13 milliards de francs Cfa. Une somme à payer durant l’année 2014.

Pour des Goorgorlu qui cherchent la queue du diable pour la tirer, il s’agit là d’un désastre. D’autant plus que notre pays manque de tout: eau, électricité, écoles, postes de santé, maternités, collèges, lycées, universités, routes, pistes de production, etc.

Le Sénégal est à la fois PPMA (Pays pauvre moins avancé) et PPTE (Pays pauvre très endetté). C’est donc à cause du pape du Sopi que nous sommes dans cette situation très inconfortable que le gouvernement tente de sauver.
Toutefois, la suite que Wade a donné à l’octroi de permis d’exploitation des minerais de fer de la Falémé, démontre, si besoin en était, qu’il avait fini par comprendre qu’il pouvait gagner plus avec Arcelor Mittal. Même s’il faut le reconnaitre, il l’a fait en violation des règles de morale et d’éthique.

Mais, le régime actuel qui a hérité des deux affaires (paiement de 50 milliards à Kumba et poursuites judiciaires contre Arcelor Mittal) n’a pas su apparemment bien négocier pour permettre à notre pays de sortir «victorieux» de cette transaction.

Sinon comment peut-on prendre prétexte de cet adage de droit qui dit «qu’un mauvais enragement vaut mieux qu’un bon procès» pour accepter de transiger à hauteur de 75 milliards, alors que l’ancien régime réclamait 2500 milliards de F Cfa.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’Arcelor Mittal ne va pas être condamné à payer une telle somme (2500 milliards F Cfa). Certes ! Mais, force est de reconnaitre que la différence est énorme.

Ce qui crédite, à tort ou à raison, les suspicions de Me Wade qui ont même été légitimées par des partis de la mouvance présidentielle, avant que certains ne fassent volte-face et la société civile, notamment le Forum Civil.
La sortie du Premier ministre, le samedi dernier, a-t-elle permis d’éclairer la lanterne des Sénégalais ?

Mahammed Boun Abdallah Dionne n’a fait que répéter ce que le ministre Amadou Bâ avait déjà dit. Avec, en prime, la fermeté du ton à la limite menaçant qui trahit le malaise gouvernemental depuis l’éclatement de cette affaire.

D’ailleurs, le PM n’est pas à son premier coup d’essai. Il s’était emporté contre les critiques de la société civile sur le financement du Centre international de conférence de Diamniadio, en marge de la cérémonie officielle de lancement du rapport “Doing Business 2015” dans les locaux de la Banque mondiale. «Qu’on nous laisse travailler !», s’était-il exclamé après avoir fait toute une littérature sur Exim-bank.

Dans son entreprise de rétablir la vérité, le PM a-t-il vraiment réussi à apporter des réponses à toutes les questions ? Dans l’affaire Arcelor Mittal, il existe encore des zones d’ombre.

Où est le rapport d’expertise ? Quid du niveau de responsabilité de l’agent judiciaire de l’Etat ? A-t-il été impliqué à prendre des actes juridiques ? Voilà autant de questions qui restent sans réponse.

sudonline.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Tout finira par s’éclaircir. Le gouvernement de Macky Sall, comme d’habitude, peut compter sur la presse des 100 pour peindre les cerveaux. Macky a oublié, dans son utilisation de la presse, de veiller à ne pas atteindre le point de saturation. Malheureusement pour lui, il l’a atteint. Le visage même de ses communicants devient une source d’irritation pour le peuple. Les sénégalais qui avaient vécu l’époque d’Abdourahim Agne, porte parole du PS, savent ceux que je dis. C’est ce que Latif a compris pour choisir de s’isoler de la façade médiatique. La deuxième erreur de Macky a été d’avoir choisi Wade comme souffre douleur, et surtout d’avoir vider, dés sa prise de pouvoir, son chargeur de diabolisation. Wade voleur de tapis, de moquettes, tableaux d’art, 600 véhicules, licence entre deux tours, caisses vides, 4000 milliards dans les soutes, bateau rempli d’argent, etc. Résultat: Wade est maintenant vacciné. Il n’a plus rien à redouter, ils ont ont atteint le point le plus auquel ils pourraient descendre. Ils ont atteint la boue. Maintenant, les « mboot » de Macky sont affichés au grand jour. Aujourd’hui plus que jamais il avait besoin de communication, mais malheureusement il l’a déjà grillée, sa communication. Il l’a trop usée pour enterre Wade. Elle ne peut plus servir.

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