Au Sénégal, la dictature a classé sans suite les marteaux de Talla SYLLA mais le peuple s’en souviendra encore le 05 octobre 2010

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Dans notre pays, il nous semble qu’il n’est plus mauvais de sublimer le mal, d’agresser, de voler, de mentir… ce qui est mauvais, c’est de ne pas appartenir à la secte au pouvoir depuis 2 000. Quand on est du côté de cette secte de profiteurs, on peut agresser, voler, mentir… sans qu’aucune sanction ne soit prise à son encontre. Une justice qui, par esprit partisan, traîne souvent les pieds, fait dans l’oubli complice ou classe purement et simplement un dossier qui méritait d’être élucidé n’en est pas une. Nous l’avons vu avec le cas Farba sur l’agression de l’As et de 24h Chrono… la justice traîne encore les  pieds. Jusqu’à quand ? Personne ne sait. D’autres exemples peuvent s’y ajouter. Quand la victime est du côté opposé au régime, il n’a pas de chance de voir son dossier traité avec diligence. Les éminents membres de cette camorra à la tête de notre pays font la pluie et le beau temps.

Nous nous arrêtons ici sur un cas qui doit susciter un débat au niveau national et international. Ceci pour trois raisons. La première, nous savons tous que la déclaration universelle des droits de l’homme ne s’adresse pas à une communauté à l’exclusion d’autres mais à tous les êtres humains d’où qu’ils soient ; il est évident que ce qui est arrivé à ce leader d’opposition, Talla SYLLA, s’il était arrivé à l’un de ses collègues dans un pays de l’Occident, le monde en serait secoué ; et les organisations des droits de l’homme d’ici et d’ailleurs allaient s’agiter pour réclamer que justice se fasse dans les meilleurs délais. La deuxième raison est que la victime a accusé nommément un chef d’Etat en fonction d’être le commanditaire de son agression mortelle.  L’accusé lui-même devait réclamer toute la lumière sur cette affaire pour se laver de tout soupçon aux yeux de son peuple et du monde d’autant plus que ce n’est pas la seule affaire criminelle à laquelle son nom est cité. Il l’a été, nommément, dans le livre d’Abdou Latif COULIBALY sur l’assassinat du Juge Maître SEYE. Une affaire amnistiée au lendemain de son accession au pouvoir de façon inquiétante. La troisième raison est qu’il concerne un farouche opposant à son régime. Le classement sans suite de ce dossier peut ressembler à une sorte d’avertissement lancé aux autres leaders de partis d’opposition et d’opinion : « Faites attention à vos prises de position car vous pouvez être agressés ou tués… Et, si cela vous arrive un jour, votre dossier sera classé sans suite. »

Lorsqu’on ne cesse de parcourir le monde pour donner l’image qu’on est un démocrate soucieux du respect de la liberté d’expression et des droits de l’homme, on ne doit pas laisser des actes criminels comme ces coups de marteaux subis par Talla SYLLA impunis. Ce n’est pas cohérent. Cela suscite des interrogations légitimes de la part des citoyens et de toute personne lucide et éprise de justice. En effet, comment peut-on classer, sans gène, un tel dossier sans suite dans un Etat normal ? Dans un tel Etat, tous les citoyens sont en danger, en sursis, sauf ceux qui sont couverts par l’impunité.

Ce qui nous répugne dans cet acte odieux est qu’il sublime la toute puissance de l’impunité dans notre pays alors que nous savons tous la grande compétence de notre gendarmerie et de notre police en matière d’enquête. Cette affaire n’est plus une affaire de Talla SYLLA mais de nous tous, le peuple a le droit de savoir. L’amoncellement des injustices est devenu écœurant au Sénégal. Une justice à deux vitesses encourage l’installation de la barbarie dans un pays. Mais, puisque le premier magistrat du pays ne se gène pas en malmenant lui-même la charte fondamentale de sa République pour ses intérêts politiques, ses subalternes peuvent se permettre de tremper leurs pattes dans toutes sortes d’immondices, dans toutes les dérives inimaginables dans un pays de droit.

La justice est sacrée. Elle doit être impartiale. La notre est devenue méconnaissable à cause des ruses et du je-m’en-foutisme de nos dirigeants. Quand je pense au nombre de fois que ces gens ont charcuté notre constitution, ça me renvoie l’image d’un être humain sain qu’un chirurgien capricieux soumettrait de force à des opérations chirurgicales à longueur d’année, juste pour son plaisir. Il finirait  par devenir une loque. Il est temps d’arrêter ces gangsters qui nous gouvernent. Et nous interpellons la communauté internationale à agir pour aider notre peuple. Il ne cesse de subir les agressions répéter de ce régime en place. L’opinion internationale le sait. Les USA et l’ancien ambassadeur de France au Sénégal ont eu à réagir pour tirer la sonnette d’alarme. Nous nous souvenons du courrier de madame l’ambassadrice des Etats-Unis au Sénégal, de la colère que ses vérités avaient suscitée chez WADE.

Aujourd’hui, nous sommes persuadés que, ce qui fait le plus mal à Talla SYLLA, ce n’est plus son propre agression mais celle subie par notre peuple dans l’impunité totale. Ces gifles que lui assène le régime, seul un sursaut national pourra y mettre un terme. C’est pourquoi, nous souhaiterions, en ce énième anniversaire de l’impunité qui entoure ces marteaux de Talla SYLLA, demander aux uns et aux autres de taire leurs querelles, leurs ambitions crypto personnelles pour se retrouver autour de l’essentiel : comment réussir à mettre fin au règne de ce régime d’impunité.

Notre souhait est de voir tous les leaders d’opposition, toute la force vive de notre pays faire bloc autour de ce combat… le seul qui mérite d’être mené. Tous les patriotes doivent se parler et s’unir pour sauver notre pays du dictat des WADE. Si les leaders de l’opposition sont sincères avec eux-mêmes et avec le peuple sénégalais, s’ils sont guidés par le seul souci de sauver notre pays, ils trouveront la solution idoine pour taire leurs querelles de leaderships inutiles et illusoires, voire même dangereuses parce que les décrédibilisant aux yeux des citoyens, pour unir leur force face à WADE en 2012. Leur division peut faire douter le peuple. Elle peut l’énerver. Et gare aux conséquences !

Pourquoi ne s’unissent-ils pas autour d’un programme de transition sur une durée bien déterminée ; surtout que les Assises nationales ont déjà effectué, avec brio, une grande partie du chemin ? Nous sommes persuadés qu’une telle transition consensuelle réunissant l’opposition, les mouvements citoyens, les syndicats de travailleurs…  pourrait être dirigée de façon bénéfique au peuple sénégalais par un patriote comme le doyen Moustapha NIASS ; il a le profil de l’emploi. Si notre propos dérange certains, nous leur présentons nos excuses. Cependant, c’est le Sénégal qui nous intéresse et non les humeurs d’un untel qui qu’il puisse être. Il est temps de se dire la réalité sans détour.  Le dilatoire a trop duré.

Prie isolément, aucune entité ne pourra venir à bout de ce régime en place car il ne respecte rien. Sinon, comment comprendre la volonté affichée par son chef, Maître WADE de se représenter à l’élection présidentielle de 2012 malgré ce que la constitution dit sur la limitation des mandats du président ? Ce régime ne respecte rien sinon comment comprendre l’ingérence d’un président dans une délibération d’un conseil municipal qui respecte les textes sur la décentralisation ? D’ailleurs, nous encourageons Khalifa SALL et son conseil municipal à persévérer dans la voie qu’ils ont choisie : satisfaire les attentes de leurs mandants sans tricherie aucune. Qu’ils ne se laissent pas divertir par une bande d’incultes et d’arrivistes qui ont trahi tous les espoirs que le peuple avait placé en eux au soir du 19 mars 2 000. Tous ensemble, sauvons le Sénégal pris en otage par le régime de WADE !

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie dont :

Odeur de sang (polar) et Silence ! On s’aime (poésie)

Editions Le Manuscrit Paris mars 2008

E-mail : [email protected]

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