Audrey Pulvar répond à Jean-Paul Guerlain: «Nègre je suis, nègre je resterai… il t’emmerde! »

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Audrey Pulvar a écrit une lettre ouverte à l’adresse de Jean-Paul Guerlain, intitulée «Nègre je suis, nègre je resterai». La journaliste de la matinale de France Inter revient sur la phrase du parfumeur, prononcée vendredi 15 octobre sur le plateau du JT de 13 heures de France2: «J’ai travaillé comme un nègre, je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…».

Audrey Pulvar, d’origine martiniquaise, dénonce «le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d’aujourd’hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond de cale, à fonds d’océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde».

Négritude

C’est aussi l’absence de réaction de la part du monde médiatique et politique qui indigne la présentatrice. «On a bien cherché, on a bien attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d’émoi, d’indignation (…). En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu’aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s’en émeuve».

Et après avoir cité quelques vers d’Aimé Césaire, chantre de la négritude, elle rappelle la façon dont le poète répondit un jour: «Eh bien le nègre, il t’emmerde!»

C.P.
20minutes.fr

Intégralité du texte
Nègre je suis, nègre je resterai
L’arabe menteur, l’arabe voleur, le chinois travailleur mais sale, le juif cupide, la française sexuellement libre, le latino chaud lapin, la négresse panthère, la négresse lascive, le nègre danseur, le nègre rieur, le nègre footballeur, le nègre paresseux… strike ! En cherchant un peu, on pourrait en trouver d’autres, des idées à fournir à monsieur Jean-Paul Guerlain pour son petit précis de clichés racistes. C’est donc celui du nègre fainéant, bon à rien, qu’il aura choisi de nous servir, dans un silence sidérant, sur le plateau du 13 heures de France 2 vendredi dernier.
« J’ai travaillé comme un nègre, je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin… ». C’est la deuxième partie de la phrase, 13 mots, qui lui valent… quoi au juste ? On a bien cherché, on a bien attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d’émoi, d’indignation. Seule Christine Lagarde a réagi. Pour les autres, on attend encore. En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu’aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s’en émeuve. Oh, les associations font leur job, qui menacent de porter plainte. Mais qui parle de racaille ? De scandale ? De honte ? D’obscénité ? De crachat ? Le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d’aujourd’hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond de cale, à fonds d’océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde. Ces millions de personnes asservies, avilies, déshumanisées, pendant quatre siècles, réduites au rang de bras et de mains destinées aux champs de coton, aux champs de canne, à la morsure du fouet ou celle du molosse, tous ces esclaves, vendus comme une force de… travail ! Pas des hommes, non, ni des pères, ni des mères à qui l’on arrachait leurs enfants pour en faire d’autres bêtes de sommes, pas des humains, mais des outils, du matériel. Des marchandises.
Cher monsieur Guerlain, vous dont l’un des parfums suffisait, à lui seul, à rassurer l’enfant que j’étais quand sa mère s’absentait, vous dont le nom m’a accompagnée, de mère en fille, de sœur en sœur, aussi loin que remontent mes souvenirs et dont je ne pourrai plus, jamais, porter la moindre fragrance, moi négresse, je vous relis, je vous dédie ces quelques lignes, signées Aimé Césaire : « Vibre… vibre essence même de l’ombre, en aile en gosier, c’est à forces de périr, le mot nègre, sorti tout armé du hurlement d’une fleur vénéneuse, le mot nègre, tout pouacre de parasites… le mot nègre, tout plein de brigands qui rôdent, de mères qui crient, d’enfants qui pleurent, le mot nègre, un grésillement de chairs qui brûlent, âcre et de corne, le mot nègre, comme le soleil qui saigne de la griffe, sur le trottoir des nuages, le mot nègre, comme le dernier rire vêlé de l’innocence, entre les crocs du tigre, et comme le mot soleil est un claquement de balle, et comme le mot nuit, un taffetas qu’on déchire… le mot nègre, dru savez-vous, du tonnerre d’un été que s’arrogent des libertés incrédules ».
Aimé Césaire qui, à l’insulte, répondit aussi un jour : « Eh bien le nègre, il t’emmerde ! ».
Extraits du poême « Mots », du recueil Cadastres, d’Aimé Césaire.
franceinter.fr

10 Commentaires

  1. Négre je suis, !
    Noir comme je suis !
    Black je suis !
    Fier de l’être !

    Je garderai une peau noire pour tjrs !
    Je garderai une peau noire bien tendue jusqu’à 50 ans
    je ne connaîtrai pas de peau noire ridée avant 50 ans !
    Je ne connaîtrai pas de chirurgie esthétique pour ma peau noire !
    Je resterai jeune jusqu’à 50 ans pour ma peau noire !

    FIERTÉ ! FIERTÉ ! FIERTÉ ! …………………………….

  2. merci
    Tu es nègre mais tu rèflèchis et tu ne ressemble pas à un porc comme ce monsieur avec sa peau qui on dirait de la merde surtout qu’il sent le poisson au reveil. Des racistes de merde
    une france de raciste.
    Que dieu te protège

  3. Femme nue,Femme noire vêtue de ta couleur….. (L.S Senghor)
    Merci Audrey,tu crois aux valeurs de ta culture nègre,tu défends ta couleur et ton peuple et tu n’es pas comme cette Antillaise qui est ma voisine à Paris et qui interdit à ces enfants de jouer avec les nègres Africains et qui leur dit ceci :Amusez vous uniquement avec les Blancs Français . Pas de noirs,pas d’arabes.C’est triste.

  4. Merci Audrey
    Au nom de tout un peuple un continant fier d’être NEGRE vous nous avez hononré.
    Je vous invite à visiter l’histoire de Serigne Touba avec les Blancs colons du 19éme siècle et là vous verrez comment le Cheikh a défendu l’humanité noire. Et c’est ce Cheikh qui nous a inculqué le sens du travail qui fait notre fierté partout dans le monde.
    Ce Guerlain est un jaloux hypocrite mais qu’il sache que ce monde sera dominé tôt ou tard par les NEGRES.

  5. si ce n’etait pas les négres vous seriez pas la ou vous etes aujourdh’ui. et vous continuez a dépendre tjrs de nous.parasite de blanc vous exploitez ttes nous ressources et vous semez la divergence entre les negres.
    NEGRE ET FIERE DE L’ETRE

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