Aujourd’hui, la peur a changé de camp Par Momar Mbaye

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’entame mon propos en remerciant le président Wade dont l’entêtement et la détermination à passer outre la volonté populaire a redonné à mon peuple le goût du défi, l’envie de se battre et de dire non devant l’oppression et la forfaiture.  Aujourd’hui, la peur a changé de camp.

Je n’ai qu’un mot à l’endroit des manifestants : bravo ! Gathié ngalama ! Soyez conscients que vous êtes en train d’écrire de belles pages de l’histoire de notre pays que nous avons tous en partage, même si certains d’entre vous ont payé de leur liberté ou de leur vie. Le visage de la répression policière n’a pas eu raison de votre détermination. Vous avez été à la hauteur, vous avez relevé un défi, vous avez démontré devant l’opinion, que le Sénégal est un peuple souverain à qui on ne se substitue pas. Point nous ne fléchira devant la monarchie rampante.

Wade a cherché la provocation en faisant de la Constitution son jouet favori, un paillasson sur lequel il s’essuie les pieds avant d’accomplir ses forfaits: aujourd’hui il a trouvé un répondant. Les Sénégalais qui l’attendaient au tournant depuis dix ans, lui ont administré une bonne correction, voilà pourquoi il a reculé. Mais il ne faut pas crier victoire, car connaissant le personnage, cette reculade pourrait être une ruse de plus.

Ce soir, nous avons gagné une petite bataille, une première phase du combat qui consistait à amener Wade à retirer sans conditions et dans les plus brefs délais ce projet de loi dont on connait les soubassements, mus par des velléités manifestes de succession dynastique au sommet de l’Etat.

Dorénavant plus aucune concession ne sera accordée au président Wade. Parce qu’il faut l’amener à comprendre, qu’à moins d’un an de l’élection présidentielle, on ne lui permettra plus de toucher à la constitution, quelle qu’en soit la raison. Peu importe l’avis du Conseil constitutionnel déjà acquis à sa cause, Abdoulaye Wade est disqualifié pour participer à une quelconque élection au Sénégal, et cela, il en est conscient, d’où les remous incessants de ces derniers jours. Il devrait prier le ciel pour que le peuple le laisse mener son mandat à terme. Parce que la prochaine fois que Wade retouchera à la Constitution, le peuple descendra dans la rue pour lui reprendre les clés de la République, car les souffrances que nos pères et mères enduraient sans broncher, nous, la génération d’aujourd’hui, ne saurions l’accepter ; nous rendrons coup pour coup devant les forfaitures d’un régime qui ne tient que par la vie d’un seul homme pas loin d’être centenaire. Cette petite victoire, le peuple sénégalais la dédie à Malick Bâ et à toutes les victimes innocentes tombées sous les balles de la répression des forces de l’ordre. A l’image du 22 mars 2009, la date du 23 juin 2011 restera à jamais gravée dans les mémoires d’Abdoulaye Wade et de Karim Wade qui dans les jours qui viennent, réfléchiront à une nouvelle stratégie beaucoup plus ubuesque, mais qui trouvera les Sénégalais sur son passage. Restons vigilants, et maintenons la pression, car dorénavant, la peur a changé de camp. Et ce n’est pas Abdoulaye Wade, encore moins Farba Senghor qui dira le contraire.

Momar Mbaye

 

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