Babacar Thiam, architecte : Concepteur d’une corbeille triangulaire de conditionnement des déchets

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Au Sénégal, les industriels et les services n’accordent pas encore une attention aux innovations et inventions de leurs compatriotes. La corbeille triangulaire indéformable de l’architecte Babacar Thiam risque de tomber dans l’oubli. Pourtant, cette création a obtenu un brevet de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Plus adaptée au milieu urbain, elle est segmentée en trois compartiments servant à conditionner plusieurs types de déchets.

La frontière est ténue entre l’architecture et l’invention. Et lorsqu’on est architecte, on peut facilement franchir cette ligne. L’architecture est l’un des métiers où le rêve est une règle. Cette attitude professionnelle mène souvent à la création d’œuvres qui sortent de l’ordinaire. L’architecte Babacar Thiam n’a pas prouvé le contraire.
Dans son atelier, sis à la Cité Karack, sa corbeille triangulaire compartimentée, une création brevetée, est bien visible. Elle a trois parties et peut facilement être accrochée aux angles sans être déformée. Elle est aussi munie d’un tiroir que l’usager coulisse pour la vider. Les trois flancs latéraux ne sont pas des grilles. Les couleurs et la forme valorisent cette corbeille qui s’intègre parfaitement dans le milieu urbain. « C’est une corbeille adaptée en ville parce qu’on peut facilement l’utiliser.

En outre, elle ne prend pas de l’espace. L’usager n’a pas besoin d’effort pour la vider, il suffit juste de retirer le tiroir pour évacuer les déchets », vante Babacar Thiam. L’originalité de cette corbeille a été attestée par l’Organisation africaine pour la propriété industrielle (Oapi). En dépit de ce certificat, cette création est encore à l’échelle de prototype. L’architecte s’est pourtant donné du temps pour la présenter aux autorités et aux services impliqués dans la gestion des déchets. Aujourd’hui, la probabilité que cette innovation tombe dans l’oubli est plus que réelle. « Nous avons vu récemment qu’on a importé des corbeilles de l’étranger.

Or, nous avions fait le tour de quelques services pour présenter cette corbeille. Nous ne comprenons pas certains responsables de services. Il est temps que les Sénégalais fassent confiance à leurs compatriotes qui sont dans l’innovation et l’invention », défend l’architecte. Cette poubelle a été fabriquée avec des matériaux locaux. L’expérience a démontré que les formes des poubelles et des corbeilles peuvent pousser à un usage détourné par les usagers. Les poubelles en plastique servent de fûts dans beaucoup de ménages. Celle de l’architecte, avec ses aérations, offre une marge réduite à d’autres finalités que le conditionnement des déchets.

Franchir les obstacles
Mais les autorités ne sont pas les seuls responsables des contraintes dans l’univers de la créativité au Sénégal. L’architecte met au banc des accusés les inventeurs qui ne se font pas souvent confiance et les Sénégalais qui ne cultivent pas le consommer local. « L’absence de moyens financiers ne doit pas être un obstacle à l’innovation, à l’invention. Je pense que tout innovateur, inventeur doit se battre pour fabriquer le premier prototype », note Babacar Thiam.

Ces obstacles à la créativité ont poussé l’architecte à agir en faveur des innovateurs et des inventeurs. M. Thiam est l’un des rares mécènes ayant investi le secteur des innovations. Son coup de pouce a aidé des inventeurs à concrétiser leurs idées. L’architecte porte plusieurs projets. Parfois, il assiste les porteurs de projet du début de la conception du prototype à la vulgarisation. « Dans leur tête, leurs idées sont claires. Maintenant il reste à les concrétiser. Certains ne peuvent pas aller sans ce coup de pouce », estime-t-il.

L’innovation, l’invention est une activité secondaire pour Babacar Thiam. Son terrain de prédilection, c’est l’architecture. Il ne se contente pas de faire des designs en se servant des technologies plus à la mode comme l’impression 3D. Il enseigne cette discipline dans des écoles de la place. « Ma formation de base, c’est l’architecture. C’est un métier qui oblige à toucher à tout », brosse l’architecte qui est aussi à ses heures perdues urbaniste, designer, infographe, maquettiste et analyste. Il a été formé à l’Ecole d’architecture de Versailles, à Paris, avant de passer dans des cabinets de renom comme Renaissance et Jean-Luc Martin.
L’auteur de l’ouvrage « Index du Coran » aime le jazz et adore jouer au piano. C’est aussi un passionné des sciences, de la mécanique, de l’informatique, de l’électronique et de la peinture.

lesoleil.sn

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