Barème Cachet des lutteurs fixés à 100 millions : Les promoteurs pris dans leur piège

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Fustigeant les cachets élevés donnés aux lutteurs pour un combat, les promoteurs de lutte qui se sont réunis mercredi dernier dans un cadre de concertation, se sont fixés désormais un barème de 100 millions de francs Cfa. Une flambée dont ils ont pourtant été les précurseurs.
«Ce sont les promoteurs eux-mê­mes qui augmentent les ca­chets. Chaque promoteur a son lutteur. C’est à cause de ça que les cachets ont connu une flambée.» La sortie hier, sur les ondes de la radio futur média (Rfm) de Pape Dia, grand frère du lutteur de Mbour, Serigne Dia «Bombardier» battu dimanche dernier, par Tapha Tine de Baol Mbollo, résume parfaitement le souhait des promoteurs de lutte de fixer les cachets à 100 millions de francs Cfa. Une démarche louable quand on sait les conditions et autres exigences que requiert l’organisation d’une grande affiche. Surtout dans un pays où il est désormais difficile de joindre les deux bouts. D’ailleurs, le nombre de licenciés en lutte a connu, en l’espace de quelques années, une ascension fulgurante. On parle désormais de plus de 4 000 lutteurs au Sénégal. Sans compter le nombre de jeunes qui imitent, au quotidien, les nouvelles stars sur les plages du pays, dans l’espoir de connaître la même trajectoire. Plusieurs fois d’ailleurs, les promoteurs n’ont pas manqué de souligner l’appui des sponsors, sans qui, la lutte avec frappe n’aurait pas connu un tel succès, au point d’atteindre des cachets de plus de 150 millions de francs Cfa.
Seulement, les promoteurs ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Si aujourd’hui les cachets des lutteurs ont atteint des chiffres fous au point de «rendre fou» certains sportifs, la faute incombe grandement aux promoteurs. Animés par des jalousies internes et autres surenchères pour détenir le plus grand nombre d’affiches de la saison pour ne pas dire toutes, ces derniers ont fini par être rongés par leur «guerre interne». Guidés par un système libéral où chacun propose selon les offres de son «ennemi», en se faisant des coups bas, les promoteurs appellent désormais à «l’union des cœurs et des forces pour une amélioration de leur activité et la défense de leur intérêt.» N’est-ce pas trop tard, messieurs ?
En tous cas, il sera difficile de sortir victorieux de ce combat. D’abord avec les lutteurs, mais également entre eux, promoteurs. Car dans un milieu où la parole donnée est difficilement perçue comme un pacte de sang liant des frères, mais plutôt une «arène» où seul le «business» prime sur l’intérêt commun. N’est ce pas M. Dia ? «Je ne pense pas que les promoteurs puissent s’accorder pour plafonner les cachets à 100 millions Cfa», estime Pape Dia, en contact avec les promoteurs depuis les débuts de son jeune frère, en sa qualité de manager. Tout comme, le surplus octroyé à certains lutteurs, sans que le Comité de gestion de la lutte (Cng) encore moins l’adversaire ne soit au courant.
Face à cela, il faudra plus de courage et de détermination pour con­vaincre la jeune génération montante guidée par le champion de Guédiawaye, Balla Gaye 2 ou encore Eumeu Sène de l’écurie Ty Singher, de se contenter de moins. Eux qui ont déjà goûté aux millions de francs Cfa et sont guidés par une seule envie : suivre les pas de leurs aînés comme Mohamed Ndao Tyson, Yakhya Diop Yékini ou encore Serigne Dia Bom­bar­dier.
Pour l’heure, il faudra espérer une implication du ministre des Sports pour prendre plutôt en charge certaines revendications liées surtout aux frais d’organisation des stades, aux droits de retransmissions des télés, mais aussi à un pourcentage à leur faveur, une quote-part sur les retenues des cachets des lutteurs.

lequotidien.sn

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