Bennoo Bokk Yaakaar: Symphonie en agonie? par Ndiaga Mboup, ancien Depute

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BENNOO BOKK YAAKAAR: SYMPHONIE EN AGONIE?

Quand la memoire va chercher du bois mort, elle ramene le fagot qui lui plait. En intervenant dans le debat allume par la polemique qui s’installe au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, j’ose esperer que mon fagot sera egal a lui-meme. C’est-a-dire, qu’il sera le fagot qui intensifie la lumiere qui illumine l’esprit du peuple senegalais, particulierement celui de ses acteurs politiques de quelque bord ou ils se trouvent.
Je clarifierai au demeurant que je me refuse d’etre un politicien, mais plutot un homme politique. Je repugne la laudation, l’hypocrisie, la calomnie et le mensonge. Ceux qui me connaissent bien ne diront pas le contraire.
J’etayerai mes arguments par une etude sociologique de l’homo senegalensis en observant une ethique morale stricte recommandee par le seul souci de rapprocher davantage les coeurs dans les interets exclusifs de la nation.
Nous savons tous que la course pour le developpement d’un pays est comparable a un triathlon aux epreuves duquel il y a: la croissance economique, le progres social et la stabilite politique. Les haies sont elevees certes, mais pas insurmontables. A l’epreuve de la stabilite politique, la mention est tres honorable malgre quelques evenements sporadiques qui ont marque notre histoire politique. Le senegalais est repute patient et respectueux de la vie humaine. Nous avions toujours opte pour le dialogue et la concertation pour regler nos differends internes. La maniere dont nous avons obtenu notre independance en temoigne. Au moment ou nous reclamions nos independances, la quasi totalite du continent africain bouillonnait. Ce qui fit dire au President Isaac Foster, alors President de la Cour Supreme de Dakar, lors de l’ouverture des Cours et Tribunaux en 1960, je cite : « Le continent africain est comparable a plusieurs chaudrons en ebullition, mais au Senegal, le manometre indique zero : temperature normale. »
Aujourd’hui, apres cinquante trois ans d’independance, les esprits sont en train d’operer des mutations. On ne peut le nier. La patience a ses limites. La croissance economique tarde a se faire sentir, la pauvrete etend ses tentacules dans toutes les couches de la societe. L’education est comme dans un labyrinthe, la jeunesse desesperee pleure a se fondre les yeux. Le Senegal est aujourd’hui a l’image de ce loup dont nous parlait Alfred De VIGNY: « … sa retraite coupee et tous ses chemins pris. » Oui! Depuis plusieurs decennies, notre pays subit le diktat des institutions financieres internationales. Et pourtant, en y regardant de plus pres, je juge exagere de vouloir imputer l’entiere responsabilite de la situation que nous vivons au FMI et a la Banque Mondiale. En nous accordant notre independance, le colonisateur nous avait laisse un fonds de commerce assez appreciable: des ecoles, une universite, un port, un aeroport, des hopitaux, des institutions, etc… Un arsenal qui devrait nous permettre d’etre une puissance economique en Afrique. Helas!
Durant les vingt ans de Senghor, il a ete question de culture plus que d’agriculture. Les vingt ans de Diouf ont servi a consolider des institutions et a combler un retard democratique. Douze annees de Wade, c’est l’hecatombe. Le pays ressemble a un champ de tubercules apres le passage d’une horde de macaques. Pauvre de nous!
Mais, comme disait Alfred De Musset: « la perfection n’existe pas; la comprendre est le triomphe de l’intelligence humaine, la vouloir pour la posseder est la plus dangereuse des folies. » N’empeche, devant cette imperfection de l’oeuvre humaine, nous devons resserrer les rangs, corriger et encore corriger ce qui doit l’etre. Et, devant l’immensite du chantier qui s’etend devant nous, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar n’a nullement le droit de decevoir. Le choeur doit etre regle, les partitions respectees, la symphonie exempte de fausses notes pour que le peuple recepteur puisse garder l’espoir.
Il est evident qu’aucun autre president ne connaitra la periode de grace que Wade a connue. Les revendications du peuple sont plus que legitimes et les promesses doivent etre tenues. Mais, neanmoins, nous devons savoir raison garder. Qu’est-ce-qu’un an du President Macky Sall et de ses allies peut faire devant le desastre que nous connaissons? Quoique belle soit la voix du rossignol, il est illusoire de vouloir lui faire chanter les symphonies de Beethoven.

A notre humble avis, par les jalons qu’il pose, Macky donne l’allure de quelqu’un qui veut bien faire. S’il est vrai que democratie rime avec liberte de s’exprimer et de critiquer, cependant, l’expression doit etre constructive et les critiques objectives surtout au sein d’une coalition qui a pour mission principale de redonner l’espoir aux treize millions de senegalais que nous sommes. Ce n’est pas parce que tu es le chef de la cuisine que je n’ai pas le droit de formuler des critiques sur ta facon de cuisiner. Bien au contraire, si le souci de voir le peuple nourri en quantite et en qualite nous habite tous.
Seulement, ce qui rend la tache ardue a Macky et a la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, c’est que la democratie est aujourd’hui malade du mensonge. Le ver est dans le fruit. La demagogie a fini d’alterer la noblesse de l’activite politique, renforcee par le manque de maturite politique de nombre de senegalais, au grand dam des observateurs les plus avertis.
Pourquoi crier a la trahison quand un leader ou une entite politique opte pour une strategie pour arriver a ses fins, serait-il membre d’une coalition? Idrissa Seck n’a jamais cache ses ambitions presidentielles, cela, aucun senegalais ne l’ignore. C’est seulement la methode dont il s’y prend qui laisse a desirer.
En sollicitant les ressources de la semantique, l’on s’apercoit aisement que Politique et Politesse sont unies par la meme racine. Il est donc possible de dire a un partenaire, avec beaucoup de respect, la facon dont on aimerait que la chose commune soit geree.
Dans le cas de Moustapha Niasse, les detracteurs du President de l’Assemblee Nationale voudraient-ils confirmer la pensee de Napoleon qui disait, je cite: « En politique, l’ingratitude n’est pas un handicap »? En effet, je trouve malveillant et foncierement injuste de la part de certains supposes tenors de l’APR de vouloir salir un homme aupres de qui Macky Sall a toujours trouve soutien et reconfort. Un homme qui a renonce a sa retraite politique pour accompagner le President Macky Sall dans l’exaltante mission que le peuple senegalais lui a confiee.
En interrogeant l’histoire politique recente de notre pays, il est facile de comprendre les positions de Moustapha Niasse et de son parti. En verite, quand Macky a quitte le PDS, c’est Moustapha Niasse qui l’a accueilli a bras ouverts avant de l’introduire dans Bennoo Siggil Senegaal originel. Il ne serait donc pas exagere de dire qu’il a ete comme un parrain pour lui. N’ayant plus rien a demontrer et conscient de la tache difficile qui attend le President Macky Sall, le devoir du President Moustapha Niasse est de l’accompagner pour surmonter ensemble les ecueils et de rendre au peuple senegalais sa joie de vivre. Le President Macky Sall a tout a gagner dans son compagonnage avec le President Moustapha Niasse qui est sans aucun doute son allie le plus sur dans la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.
La situation actuelle du pays recommande que l’on taise les rancoeurs et les ambitions les plus legitimes au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar pour que les senegalais ne disent pas: « Xalam demoon na bay neex… »

Ndiaga MBOUP, ancien Depute
a l’Assemblee Nationale du Senegal
New York

1 COMMENTAIRE

  1. Pour etre plus complet et edifier tout lecteur, M. Ndiaga Mboup devrait dire qu’il etait depute PDS durant la legislature qui a pris fin en 1998. N’ayant pas ete reselectionne par le meme PDS comme candidat a la deputation, M. Mboup claqua la porte de ce parti. Comme quoi, nos politiciens n’y vont que par des interets personnels a eux, et non ceux de leurs formations politiques ou de la Nation senegalaise. Est-ce tout ceci ; je veux dire la presente contribution, pour soutenir son Secretaire general (M. Mboup est militant AFP maintenant), Moustapha Niasse pour un mandat de 5 ans a la presidence de l’Assemblee nationale ? L’Apr ne l’acceptera pas. Et n’oublions pas que c’est Macky lui-meme qui avait dit contre Moustapha Cisse LO, que c’est lui Macky qui a choisi Moustapha Niasse pour l’Assemblee nationale. Est-on homme de parole quand on a dit lors de la presidentielle de 2007 : « C’est ma derniere candidature  » pour revenir etre candidat en 2012 et declarer encore « Ce sont des senegalais qui m’ont demande d’etre candidat ». Ou se trouve la verite ? Qu’on cesse de nous rabacher « l’allie le plus sur de BBY. Un allie sur qui s’allie avec Idrissa Seck ne serait-ce que pour avoir un mandat de 5 ans a l’Assemblee ? Un allie sur qui a dit publiquement que le gouvernement ne peut pas dimunier les denrees de premiere necessite mettant ainsi en mal Macky Sall et la population ? Quid des autres membres de BBY qui auraient du demander une rotation annuelle du poste de president de l’Assemblee nationale ? Pourquoi vouloir forcer la main au President Macky Sall et autres membres de BBY ? Les intentions non avouees publiquement par GLOUTON NIASSE et pourtant connues au niveau des Aperistes, donnent raison a Me El H Diouf lors de sa derniere sortie contre tout mandat de 5 ans pour le president de l’Assemblee nationale.

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