Benoit Sambou, chargé des élections de l’APR : « Khalifa Sall n’est pas le seul concerné »

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L’APR est en proie à des scènes de violence nées des ambitions des uns et des autres de se positionner, à l’approche des élections législatives. Le pays est également marqué ces derniers temps par un feuilleton judiciaire qui touche particulièrement le maire de Dakar : Khalifa Sall, empêtré dans l’enquête sur la caisse d’avance, Barthélémy Dias jugé pour la mort de Ndiaga Diouf ; Bamba Fall incarcéré pour la casse de la maison du PS. Autant de faits concomitants assimilés à une tentative de liquidation politique de l’édile de la capitale que le ministre conseiller Benoît Sambou réfute, dans cet entretien. D’autres, selon lui, pourraient avoir à répondre très prochainement. Le chargé des élections de l’APR enjoint aussi ses camarades à ne pas installer le Parti dans une situation ingérable. Il se prononce également sur les investitures, le compagnonnage avec les autres partis de BBY, la  caution, la question des bases arrière du MFDC etc. Entretien

L’Alliance pour la République (APR) a connu, à Ziguinchor où vous militez, des scènes de violence qui ont ému les acteurs politiques, surtout vos alliés. Qu’est-ce qui a été à l’origine de cette situation ?

Je rentre d’une tournée d’une dizaine de jours dans le département de Ziguinchor. C’est une tournée que je fais chaque mois pour aller à la conquête et au contact des populations et travailler à vulgariser les actions du président de la République.

C’est une occasion pour nous de mobiliser la base. Cette fois-ci, il s’agissait non seulement d’accompagner les militants pour une inscription massive sur les listes électorales, mais cette tournée a été surtout marquée par le ralliement d’un nombre important de responsables de l’opposition, notamment de l’Union centriste du Sénégal (UCS) d’Abdoulaye Baldé, qui ont choisi de nous rejoindre. Parce qu’en politique, il s’agit aussi d’élargir les bases du parti, de faire en sorte que des personnalités de premier rang des partis de l’opposition et des mouvements de la société civile acceptent de venir accompagner le président de la République, compte tenu de l’engagement de ce dernier pour la région de Ziguinchor, du travail qu’il est en train de faire et de l’appréciation positive que les populations ont des actions qu’il mène au niveau local.

A la fin de cette tournée, nous avons organisé une assemblée générale pour informer largement sur les stratégies mises en place pour l’enrôlement des populations sur les listes électorales. Mais aussi, permettre à ceux qui ont rejoint le parti d’être présentés aux militants et entrer tout de suite dans le bain. Puisque nous avons un principe : ceux qui sont arrivés aujourd’hui sont aussi responsables que nous. Et il faut créer les conditions pour que, tout de suite, ils se sentent à l’aise et se mettent au travail.

Est-ce que ce n’est pas cela qui est à l’origine des scènes de violence notées lors de cette assemblée générale dont vous parlez ?

Ce qui s’est passé à Ziguinchor a été très surprenant. C’est très grave, puisque moi-même, j’ai vu des femmes escalader le mur pour échapper aux nervis. Je n’ai pas compris que l’on puisse venir à une assemblée générale qui n’avait aucun enjeu particulier, armés de matraques électriques. Je n’ai pas non plus compris l’attitude de certains camarades. Mais comme je dis, c’est inhérent à l’action politique. Il faudra simplement travailler à ce que de telles choses ne se reproduisent pas et que nous fassions en sorte que les Ziguinchorois puissent appréhender de manière positive ce que le Président est en train de faire et qu’ils accompagnent sa politique.

Concrètement, qu’est-ce qui, selon vous, se cache derrière cette situation ?

Je vous ai dit tantôt que je ne comprenais pas. Parce qu’une assemblée générale convoquée par voie de presse et où tout le monde a été invité, même les mouvements de soutien, devait être simplement un moment d’échange.

Qui sont derrière ces attaques ?

Je suis très respectueux des instances de notre parti. J’ai fait le choix de ne pas régler ces questions dans la presse. Ce qui est important, ce n’est pas nos personnes, mais ce que le président de la République est en train de faire pour les populations. C’est de faire en sorte qu’elles aient une image positive de notre parti. Cela ne sert absolument à rien de s’épancher dans la presse sur des évènements internes au parti. Il y a les instances qui sont là et qui vont se saisir de cette question. A ce niveau, nous ferons de sorte que de telles choses ne se reproduisent plus. C’est la première fois d’ailleurs que cela arrive à Ziguinchor.

Est-ce que la direction de votre parti a été saisie à cet effet ?

Naturellement, la direction du parti a réagi en prenant d’abord notre attache pour s’informer de ce qui s’est passé. Sûrement, elle ne manquera pas de réagir en temps voulu.

Il n’y a pas que chez vous à Ziguinchor qu’on a noté ces scènes de violence. A Fimela également, votre parti a connu des évènements similaires. Est-ce que l’APR n’est pas un parti de violence ?

La violence n’est pas inhérente à l’APR. L’action politique a toujours été marquée par des actes violents, dans tous les pays du monde, d’ailleurs. Il faut simplement analyser tout cela avec sérénité. A la position où nous sommes en tant que responsables nationaux, nous devons faire en sorte que tout le monde comprenne que l’enjeu, c’est le Sénégal et le parti. Le président de la République a donné des responsabilités aux uns et aux autres. Nous devons travailler simplement à ce que les populations apprécient l’action qu’il mène.

C’est vrai que notre parti, du point de vue de son organisation qui est constituée de responsables et militants à la base et de beaucoup de mouvements de soutien, forcément, il y a des difficultés dans les relations entre ces différentes entités ; chacune dans sa volonté de se faire remarquer. Mais il faudrait les appeler à la sérénité et leur demander de se faire remarquer dans le bon sens. Il faut faire en sorte que nous puissions soulager le président de la République par rapport à la gestion du parti. Car notre préoccupation première doit être le Sénégal, la résolution des problèmes des Sénégalais, le développement et l’émergence de notre pays. Il ne faut pas donc installer le parti dans un climat délétère. Compte tenu du contexte des prochaines élections législatives, il faut que les gens comprennent que chacun a le droit d’avoir ses ambitions, de réclamer une position pour accéder à des responsabilités. Mais que cela se fasse dans la fraternité.

Est-ce que la floraison de responsables au sein de la mouvance présidentielle, à Ziguinchor notamment, n’est pas la cause principale de cette situation ?

Ce qui se passe à Ziguinchor, c’est ce qui se passe partout dans le Sénégal. Notre parti, ou en tout cas la grande famille présidentielle, est constitué de différentes forces venues d’horizons divers avec chacune une volonté de contribuer au développement et à la bonne marche de notre pays. Il faut donc faire en sorte que les ambitions ne soient pas plus fortes que notre devoir de servir notre pays.

Est-ce que cette situation n’est pas liée à une absence de structuration de votre parti ?

Ecoutez, notre parti est structuré, sûrement pas hiérarchisé, mais il est structuré. Il faut qu’on accepte que l’APR ait sa forme d’organisation qui n’est pas à la dimension de ce qu’on a toujours connu ailleurs. Nous sommes un parti jeune, qui est arrivé au pouvoir dans les conditions que tout le monde connaît, qui n’a pas eu le temps d’avoir une forme d’organisation usuelle comme celle des autres partis. Mais nous avons notre manière de fonctionner qui nous réussit et qui fait que, depuis 2012, nous gagnons toutes les élections.

Comme vous dites, depuis 2012 vous gagné toutes les élections, mais avec BBY. Finalement, est-ce que l’APR n’est pas aujourd’hui dépendante de cette coalition ?

Le leadership de l’APR ne se discute pas. Il faut saluer d’ailleurs cette démarche du président de la République qui s’est toujours inscrit dans une dynamique de rassembler les différentes forces autour des questions qui intéressent le pays. Le Président Macky Sall a toujours eu comme préoccupation, bien avant que nous arrivions au pouvoir, de faire en sorte que tous les Sénégalais qui veulent servir leur pays puissent jouer un rôle. Il faut à ce niveau saluer les performances de la coalition BBY qu’il faudra un jour inscrire dans l’histoire des partis et des coalitions. Parce que, c’est la première fois que nous voyons une coalition durer autant d’années dans l’exercice du pouvoir. C’est la première fois qu’on voit une telle générosité dans le partage des responsabilités. Je crois que c’est ce que le Sénégal veut. Sinon, on est installé dans une cacophonie permanente où chacun travaille simplement à installer son parti au pouvoir, alors que nous avons besoin de convergence des idées pour bâtir ce pays et faire en sorte que les clivages politiques ne puissent pas freiner le développement de notre pays.

Les élections législatives de 2017 sont dans quelques mois. Comment vous préparez-vous à la base ?

C’est de participer à toutes les étapes du processus au sein d’abord du comité technique de révision du code électoral, et ensuite dans le comité de suivi du processus de refonte. A tous les niveaux, à la base, les responsables accompagnent les militants et les populations pour une inscription massive sur les listes électorales. Le moment venu, nous irons vers les investitures. Mais pour le moment, la question n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui importe aujourd’hui, c’est d’atteindre nos objectifs en matière d’enrôlement et de réussir cette refonte pour que le maximum de Sénégalais puisse s’inscrire sur les listes électorales et que nous puissions avoir un fichier fiable.

Comment appréhendez-vous ces investitures, étant donné que le président de la République a dû récemment siffler la fin de la récréation concernant les attaques contre Moustapha Niasse ?

Il n’y a aucune appréhension particulière par rapport aux investitures. Ce n’est pas la première fois que nous abordons ensemble des élections. Ce n’est pas la première fois non plus que nous organisons des investitures. Le mot d’ordre sera qu’il y ait de larges concertations à la base. Que les gens travaillent à des consensus forts dans le parti et dans la coalition pour permettre maintenant au président de la République d’arbitrer, afin que nous puissions avoir des listes qui puissent gagner largement. Maintenant, nous n’en sommes pas encore aux investitures. Donc, il est prématuré de parler de tête de liste ou autre. Le président de la République a établi un partenariat fort et respectueux entre les différents membres de la coalition. Ensemble, ils mettront en œuvre les mécanismes nécessaires pour qu’ils puissent identifier le rôle que les uns et les autres doivent jouer. En cela, nous lui faisons confiance et à ses partenaires de la coalition. Après les investitures, de toute façon, le parti sera en ordre de bataille pour remporter les prochaines élections.

Pensez-vous que la réalité du terrain vous est toujours favorable pour espérer une large majorité ?

Vous savez, une élection est toujours un moment de bilan où le parti au pouvoir et même l’opposition vont à la conquête des suffrages des Sénégalais. En cela, ils se soumettent à la sanction des populations. Mais nous sommes sereins. Il est évident que le président de la République a fait de bons résultats. Aujourd’hui, la croissance est à 6,7%. Le Sénégal est le leader de la sous-région en matière de croissance économique. Le Président s’est beaucoup investi dans la prise en charge sociale des populations en mettant en œuvre un certain nombre de programmes tels que les bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle (CMU).

Chaque jour, il apporte des réponses pour que les populations puissent connaître le bien-être. Il a récemment pris une disposition pour faire en sorte que les titres de propriété puissent être donnés aux ayants-droit. Au-delà de ces actions, il y a des programmes importants de développement de notre pays, tels que le PUDC et le PUMA, pour faire en sorte que toutes les populations puissent profiter des bienfaits de la croissance et du PSE. En faisant en sorte que le développement ne se ressente pas qu’à Dakar mais dans toutes les régions du pays. A ce niveau, le bilan est largement positif et les populations ont confiance au président de la République. Cela va forcément se traduire dans les urnes, lors des prochaines élections législatives.

Malgré ce que vous dites, on ne peut pas ne pas parler de quelques grains de sable. Il y a le renchérissement de quelques denrées de nécessité, la crise dans la magistrature, la panne de la machine de l’unique radiothérapie. Ne pensez-vous pas que cela peut constituer quelque part des handicaps ?

Il n’y a pas un seul pays au monde où tout est rose. Il n’y en a pas. Les problèmes surviennent. Il faut les analyser et y apporter des solutions. Malgré la volonté du président de la République et le volontarisme du gouvernement, il survient des difficultés. C’est la marche normale d’un pays. Ce qui est important, c’est que la prise en charge soit immédiate et que des solutions soient apportées. Mais il ne faut pas en faire une généralité. Depuis que le président de la République a accédé à la magistrature suprême, il ne cesse d’apporter des solutions pour le développement de notre pays et d’installer notre pays comme leader économique. Il fait en sorte que les jeunes, les femmes et le monde rural puissent de manière globale bénéficier des fruits de la croissance et qu’ils comprennent qu’ils font tous partie du pays et qu’ils sont au cœur des préoccupations des pouvoirs publics.

Dernièrement, il est beaucoup question de justice. En attestent les déboires judiciaires du maire de Dakar. On parle de règlements de compte politique. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, nous sommes tous des justiciables. Tout citoyen est justiciable. Tout administrateur de fonds publics est astreint à la reddition des comptes. Il ne faudrait pas que, dans notre pays, chaque fois qu’un citoyen ou un homme politique a maille à partir avec la justice, l’on puisse en apporter une interprétation. Quand c’est du côté du pouvoir, certains s’en réjouissent et quand c’est du côté de l’opposition, on parle d’acharnement. Le pays ne peut pas fonctionner comme ça. Personne n’est à l’abri des sanctions de la justice.

Mais il faudrait qu’on fasse en sorte que notre justice soit respectée. Aucun d’entre nous n’a intérêt à décrédibiliser la justice, parce que c’est un élément important de notre démocratie. Il faudrait simplement comprendre que la justice a son agenda que personne ne peut lui imposer. Il s’agit tout simplement, quand nous sommes interpellés, d’apporter des réponses. Mais ça ne sert absolument à rien de décrédibiliser notre justice. Ça ne sert à rien de crier sur tous les toits que la justice est instrumentalisée. Ce n’est pas simplement au Sénégal qu’on note cette situation. Dans d’autres pays, en France par exemple, chaque fois qu’un homme politique est interpellé par la justice, quand il est de l’opposition, celle-ci crie à la manipulation et à l’instrumentalisation. C’est le fait des hommes politiques. Des fois, il faut le mettre simplement sous le coup du discours politique tendant à chercher à se victimiser ou à se dédouaner aux yeux de l’opinion.

Mais les déboires du maire de Dakar surviennent quand même dans un contexte où Barthélemy Dias est condamné et où Bamba Fall et huit autres proches de Khalifa Sall croupissent en prison.

Oui mais ces convocations devant la justice font suite à des actes qui sont visibles et qu’on ne peut pas nier. Mon frère et ami Barthélemy Dias est attrait à la justice, suite aux évènements malheureux survenus, lors de l’attaque de sa mairie. Mon frère et ami Bamba Fall et ses camarades ont été interpellés, suite à une plainte du Parti socialiste après les violences que nous avons connues à la maison du parti. Le maire de Dakar Khalifa Sall a été interpellé, suite à un rapport de l’IGE. En quoi l’Etat est-il concerné ? Il ne s’agit pas de dicter un agenda à la justice. Il faut simplement veiller à ce que le droit soit dit et de permettre à tout un chacun de pouvoir répondre et d’apporter des éléments de réponse pour que la justice puisse s’appliquer. Je dois d’ailleurs préciser que Khalifa Sall n’est pas le seul concerné. L’IGE a mené des missions presque dans toutes les mairies des grandes villes. Sûrement d’autres maires seront interpellés en fonction des orientations demandées par l’IGE. Il faut l’inscrire dans une volonté de rationaliser les dépenses publiques et de mieux organiser l’utilisation des deniers publics.

Khalifa Sall constitue-t-il une menace pour vous autres de l’APR ?

En quoi devrait-il constituer une menace ? Ecoutez, le maire Khalifa Sall appartient à un parti qui s’appelle le Parti socialiste qui est partenaire de l’APR dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar. La coalition BBY va travailler à gagner Dakar et elle est en train de le faire. Je ne vois pas en quoi quelqu’un pourrait constituer une menace pour notre coalition ou notre parti ou le président de la République. Je ne me mêle pas maintenant du fonctionnement interne du PS. Toujours est-il que, ce qui nous préoccupe, nous, c’est de faire en sorte que les populations de Dakar accompagnent le président de la République, faire en sorte que ces populations appréhendent positivement ce qu’il est en train de faire. Qu’elles collent à l’action du chef de l’Etat. Nous y travaillons quotidiennement.

Le ministre de l’Intérieur a reçu, tout à l’heure (ndlr : hier matin), les partis politiques et discuté avec eux de la caution pour les Législatives. Qu’est-ce qui est ressorti de cette rencontre ?

Il faut se féliciter de la démarche du ministre, la caution étant un élément important et nécessaire du processus électoral, puisqu’elle participe à la validation des candidatures. De manière globale, les échanges se sont faits en toute fraternité. Les uns et les autres ont pu exprimer leurs préoccupations. Nous, de l’Apr, avons tenu à rappeler que les élections ont un coût. Que ceux qui veulent conquérir les suffrages des Sénégalais sont astreints à un minimum de sacrifices pour participer à ces élections et à la prise en charge de l’organisation des élections. L’autre aspect est que la caution est forcément un élément censitaire de notre démocratie.

A ce niveau, il faudrait que les uns et les autres comprennent que la multiplication des listes, lors des élections, ne concourt pas forcément au renforcement de notre démocratie. La démocratie ne veut pas dire l’anarchie. Il s’agit d’encadrer le processus, même si aujourd’hui les élections sont ouvertes aux candidatures indépendantes, et faire en sorte d’aller à ces élections dans une parfaite organisation. Aujourd’hui, nous avons demandé que la caution ne puisse pas aller au-delà du montant des dernières élections législatives (20 millions F CFA) et qu’elle reste dans des proportions acceptables. Si nous sommes dans une fourchette de 15 à 20 millions, je pense que c’est tout à fait acceptable.

L’opposition demande que cette fourchette soit ramenée à 5 ou 10 millions. D’autres demandent même 3 ou 7 millions…

Comme je l’ai dit à des amis, lors de cette rencontre, le PDS était là, lors des dernières élections législatives. C’est Abdoulaye Wade lui-même qui avait fixé la caution à 20 millions. Dans un contexte où nous avons 281 partis politiques, où les charges sont beaucoup plus importantes, ils sont mal placés pour se dédire et faire croire aux Sénégalais qu’il est possible de la placer à 3 millions. Et j’ai rappelé que, dans ces moments-là, il est important de ne pas faire des propositions populistes ou irréalistes.

Parlons agriculture, un département que vous avez dirigé. Actuellement, les récoltes sont en deçà des attentes, du fait de la pluviométrie. Ne faut-il pas rompre avec cette dépendance de la pluie ?

C’est vrai qu’il y a eu un lourd déficit pluviométrique qui a fait que les récoltes ne sont pas au niveau des attentes, même si nous avons fait de bons résultats. Ils sont aujourd’hui indéniables. Mais, comme vous l’avez dit, la maîtrise de l’eau est un élément fondamental de la politique agricole et le gouvernement est en train d’y travailler et de faire en sorte que nous puissions cultiver toute l’année et en toute condition. Il y a un programme de maîtrise de l’eau et nous ferons en sorte que les récoltes puissent être au niveau des attentes.

Le président de la République a été l’invité d’honneur du 52e anniversaire d’indépendance de la Gambie. Comment appréciez-vous les relations entre les deux pays ?

D’abord, nous féliciter de cet honneur fait à notre pays. Nous féliciter du leadership du chef de l’Etat qui a joué un rôle extrêmement important dans la résolution de la crise survenue après la proclamation des résultats de la présidentielle en Gambie. Les deux pays sont un seul et même peuple. La Gambie étant incrustée à l’intérieur su Sénégal, il est important que les deux pays puissent développer des relations de fraternité et aborder leur développement de manière concertée. Que nous puissions envisager des programmes communs de prise en charge des préoccupations des populations. En cela, la résolution de la crise gambienne va impacter favorablement sur la Casamance, avec cette nouvelle perspective qui s’offre à nous de régler définitivement la question des bases arrières du MFDC en Gambie.

Que faut-il faire concrètement pour se débarrasser de ces bases arrière du groupe séparatiste ?

Vous savez, nous sommes dans un processus permanent de concertation, d’échanges et de communication avec les bases arrière du MFDC. Et il faut se féliciter de l’accalmie notée sur le terrain. Travailler à ce que les différentes factions puissent se parler pour que nous puissions avoir un interlocuteur unique pour faciliter les négociations. Mais surtout continuer dans la dynamique tracée par le président de la République qui a compris que la résolution définitive de la crise et l’installation d’une paix durable passent par des investissements importants en Casamance. Des projets et programmes au profit des populations pour qu’elles se sentent sénégalaises à part entière. Puisque, vu la configuration géographique, très souvent, il y a eu des difficultés pour les populations d’aller et de venir. Elles s’étaient senties coupées du reste du pays.

Mais l’arrivée des nouveaux bateaux, les dessertes aériennes, la construction des routes, la mise en place de programmes de développement comme le PPDC et la mise en œuvre des programmes sociaux, je crois que nous sommes en passe de tourner définitivement la page de cette crise qui a tant fait souffrir les Sénégalais et les Casamançais. Aujourd’hui, en mettant la Casamance au cœur du processus d’émergence de ce pays, en faisant de la Casamance le fer de lance de cette émergence, le chef de l’Etat est en train de réussir le pari.

Entretien réalisé par Enqueteplus.com

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