Burkina – L’Armée et le Peuple se dressent contre le RSP : projet compromis

Date:

Telle que la situation se présentait dans la nuit d’hier au Burkina, la médiation de la Cedeao, conduite par le Président Macky Sall, était en train de connaître un cinglant revers. Il n’a pas fallu 24 heures pour que l’accord qui semblait acquis et acté, soit totalement remis en cause. La rue ouagalaise s’est jointe à la fronde menée par les populations des villes de l’intérieur, Bobo Dioulasso, Koudou­gou, Banfora et autres Yako, le village natal de Gilbert Diendéré, dont la maison familiale a été la proie d’un incendie volontaire, de la part des manifestants remontés contre l’action du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp).
La tension est montée d’un cran quand les dirigeants de l’Armée régulière ont appelé les éléments du Rsp, commandés par Diendéré, à se rendre au camp Sangoulé Lamizana pour y déposer leurs armes et trouver refuge avec leurs familles. Mais le plus gros revers pour Macky Sall et Yayi Boni, a été la déclaration du Président de la Transition burkinabè, Michel Kafando, qui a affirmé n’avoir pris connaissance du projet d’accord proposé par la médiation, que dans la journée d’hier, et n’avoir rencontré les médiateurs qu’une seule fois durant leur séjour.
Dans des circonstances de ce genre, la question que tout le monde en vient à se poser est de savoir avec quels protagonistes Macky Sall a alors conduit les négociations ? C’est vrai que la Présidence du Sénégal a démenti le Président Kafando, mais le mal était fait et la crédibilité des négociations de Macky en a pris un coup. D’autant plus que Chérif Sy, le président du Cnt, le Parlement de Transition, n’avait jamais approuvé ledit accord. Facile à comprendre car, déjà, lors de son annonce avant-hier, le projet d’accord semblait avoir été écrit sous la dictée du général putschiste, dirigeant autoproclamé du Palais de Kosyam, mais qui ne contrôlait pas la rue. L’évolution de la situation a montré que les dirigeants de la sous-région qui ont mandaté Macky Sall, étaient, soit animés d’intentions inavouables de sauver la peau de ce général dont on dit qu’il est en très bons termes avec tous ces dirigeants de la sous-région et même au-delà, soit que ce dernier a totalement manipulé le médiateur en chef.
Quoi qu’il en soit, la diplomatie sénégalaise ne peut pas se bomber le torse de ce qui a été obtenu à Ouaga. Et l’on peut se poser la question de savoir quelle partie de l’accord le Sommet d’aujourd’hui à Abuja pourra sauver, si Diendéré venait à parvenir à survivre à la nuit d’hier. Le pataquès de Ouaga vient s’ajouter à la situation ridicule connu au hangar à pèlerins de l’aéroport Sédar Senghor, avec plus de 100 pèlerins privés de visa pour la Mecque, du fait de fonctionnaires incompétents. Il y a encore du chemin à faire pour redorer notre blason.

Le Quotidien

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

France : Stéphane Séjourné sur le franc CFA, « Si les pays africains se mettent d’accord pour changer le nom, c’est de la souveraineté des...

XALIMANEWS-Le ministre français Affaires étrangères Stéphane Séjourné a accordé un entretien...

Football-Match amical : le Sénégal en maîtrise face au Gabon (3-0)

XALIMANEWS-Ce vendredi soir à Amiens au stade de la...