Campagne de commercialisation de l’arachide : Les Chinois raflent tout

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Plus d’un mois après son lancement officiel, la campagne de commercialisation de l’arachide n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. De  Diourbel à Vélingara en passant par Kaolack, Kaffrine, Tamba, l’essentiel des points officiels de collecte ne sont pas fonctionnels. Évoquant des difficultés liées aux crédits, des opérateurs informent que les établissements financiers, qui s’étaient engagés dans la campagne de commercialisation de l’arachide, tardent à décaisser les financements. Ce qui risque de compromettre la campagne. En attendant les financements, certains producteurs se ruent vers le marché parallèle où le kg d’arachide est écoulé à un prix variant entre 225 et 250 francs Cfa voire plus, contre le montant 200 francs arrêté par le gouvernement sénégalais. Les prix offerts par les chinois sont si attractifs que non seulement les opérateurs nationaux ne parviennent pas à s’aligner, mais en plus, les paysans en viennent jusqu’à vendre leurs semences.

Aucun des 30 points officiels de collecte de l’arachide autorisés dans le département de Vélingara ne fonctionne encore. La faute est au défaut de libération des crédits par les banques.  «5 opérateurs sont agréés et se partagent 30 points de collecte, les instruments de mesure poinçonnés, mais les financements ne sont pas disponibles», a renseigné Mame Bounama Sall, chef du service départemental du commerce. Malgré tout, les producteurs dans le besoin ne peinent pas à trouver acquéreur pour tout ou partie de leurs récoltes. Il suffit de se rendre dans la cité-marché de Diaobé pour écouler sa marchandise. Là-bas, au vu et su de tous, des opérateurs privés se sont installés au bord de la Route nationale n°6 pour acheter l’oléagineux. «Il n’y a rien d’illégal dans cette manière de faire. Le sac de 65 à 70 kg est acheté à 14 mille, 15 mille, voire 16 mille francs Cfa. C’est dire que le producteur n’est pas lésé dans ce commerce, au contraire», estime Mame Bounama Sall. Il ajoute : «Ce sont de petites quantités d’arachide qui sont amenées au marché. Les producteurs en sont encore au battage et au vannage de leurs productions. Dans quelques semaines, ils seront fin prêts, c’est en ce moment qu’un défaut de financement pourrait porter préjudice à la filière et surtout à la volonté de l’Etat de maintenir le prix au producteur à 200 francs. Mais des opérateurs ont donné l’assurance qu’en début du mois prochain, les financements seront libérés par les banques.»
En attendant, le marché parallèle bat son plein. Dans la commune de Vélingara, comme dans les nombreux marchés hebdomadaires du département, l’arachide est vendue dans des sacs ou des seaux. Là encore, «rien d’illégal. L’arrêté parle de kilo d’arachide à 200 francs. Pour ces unités de mesure, le service ne peut pas interférer», a dit le patron départemental du commerce.

La zone cotonnière zappée par les opérateurs
La zone sud-est et le centre du département de Vélingara ont été oubliés dans la désignation des points de collecte officiels de l’arachide. Cette zone corres­pond aux communes de Linké­ring, Paroumba, Pakour, Bon­conto, Kandiaye et Kounkané. «Ce sont des zones spécialisées dans la production cotonnière. On n’y cultive presque pas d’arachide», a noté Mame Bou­nama Sall. Toutefois, selon un habitant du village de Dialan­diang, à un jet de pierre de la Guinée Conakry, «il y a bel et bien de l’arachide dans notre localité. Et les producteurs en transportent régulièrement dans les marchés hebdomadaires pour vendre et satisfaire des besoins ponctuels. Ce n’est pas en grande quantité certes, mais y installer des points de collecte ne serait pas superflu». La cartographie des points de collecte accorde une place importante à la zone frontalière à la Gambie, correspondant aux communes de Kandia, Némataba et Sin­thiang Koundara, soit une vingtaine. Une zone majoritairement habitée par les soninkés, gros producteurs et au pouvoir d’achat certain, qui ont souvent la patience d’attendre l’ouverture des points officiels pour écouler leur arachide.
Le reste des points est partagé entre les communes de Vélin­gara, de Diaobé, de Wassadou et de Médina Gounass. Cela étant, les producteurs des zones zappées, très enclavées pour certaines (Dialadiang, Paroumba, Témento, Pakour) seront obligés de vendre le peu de production qu’ils détiennent à un prix en deçà de 200 francs, tenant compte du coût du transport vers les zones d’écoulement.

Le Quotidien

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