Capitulation de l’État face au lobby des maitres coraniques, exploiteurs indécents, des talibé.( Par Mandiaye GAYE )

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Hé oui ! L’Etat a, honteusement, capitulé dans sa croisade contre la mendicité, la maltraitance des talibé, en vue de la modernisation des Daaras, par opportunisme politique, devant ceux-là qui vivent indécemment de l’exploitation des innocents petits talibé. C’est vraiment dommage ! En vérité, ce sont certains maîtres coraniques, ligués avec quelques arabisants qui sentent le danger de la perte imminente de leurs privilèges illicites si, toutefois, l’application des mesures, salutaires, prévues par l’Etat, devenait effective. Pour cette raison, ils se coalisent et manœuvrent avec certains milieux maraboutiques pas regardants du tout, sur les graves déviations et manipulations de ces maitres coraniques-là, à des fins strictement personnelles.
Alors, sachant combien, les musulmans sont sensibles à leur religion, voire, à la limite, fanatiques pour certains, ces individus, mus uniquement par l’appât du gain, s‘engouffrent dans cette brèche pour exploiter la fibre religieuse des profanes non imprégnés des règles prescrites par la religion musulmane. Ces derniers se laissent ainsi, abuser et induire en erreur par ces individus-là. Des individus, que certains prennent pour des Saints, simplement, parce qu’ils maitrisent la lecture du Coran. Au Sénégal, nous savons tous, l’extrême sensibilité que revêt, pour les musulmans, toute question relative à leur religion. Voilà pourquoi ces individus saisissent cette opportunité comme couverture et la brandissent comme une redoutable arme et, passant ainsi pour des soi-disant, « défenseurs intransigeants de la religion musulmane ». Ils utilisent alors, ce fallacieux prétexte pour s’opposer à la modernisation des daaras. Modernisation qui, selon eux, n’est rien d’autre qu’une manière de « combattre l’Islam au Sénégal».
A la vérité, il n’en est rien de tout cela. Au contraire, Cette cohorte ne cherche, plutôt, qu’à conserver un pouvoir qui lui procure, égoïstement, des privilèges et intérêts sous le couvert de la religion musulmane. Des intérêts que de tels gens tirent, honteusement, de leur exploitation des nombreux enfants qui leur sont confiés pour apprendre le Coran, par des parents, souvent, irresponsables ou qui fuient leurs responsabilités d’éduquer, eux-mêmes, leurs propres enfants, à défaut de les mettre à l’école publique.
A présent, l’État doit prendre toutes ses responsabilités pour mettre fin à cette pratique esclavagiste, spécifiquement sénégalaise, mais qui ne dit pas son nom et, non plus, n’a rien à avoir avec l’islam véritable. Sinon, que ternir son image. Car, une telle pratique lui est totalement étrangère, parce qu’elle n’existe, nulle part ailleurs, autre que chez nous ou, tout au plus, dans notre sous-région. Ce système d’exploitation des talibé, véritable entreprise économique, est si juteux au Sénégal, que certains pays limitrophes viennent, même, y faire campagne. C’est une véritable honte de violation des droits de l’enfant et au total de la personne humaine.
Et pour avoir plus d’enfants, à leur disposition à exploiter, ces individus brandissent aussi l’argument, fallacieux selon lequel, l’école publique est, pour nos enfants, une voie de perdition. Car, selon eux, elle empêche ceux qui la fréquentent, de ne pas assimiler correctement leur religion et, en conséquence, de ne pas être de bons musulmans, pratiquants. Naturellement, c’est archi faux ! Et, des preuves, s’il en était besoin, pour attester le contraire de telles allégations foisonnent. En vérité, ceux qui avancent de telles mystifications ne sont autres que les bénéficiaires du système et vivent, grâce à leur exploitation des talibé, en privant ces derniers d’aller à l’école. Et, des statistiques fiables peuvent prouver, incontestablement, qu’aujourd’hui, la majorité des musulmans au Sénégal ne sont pas passés par les Daaras. Et, ils n’en sont pas, pour autant, moins connaisseurs ou bons pratiquants de leur religion, que ceux qui y ont transité.
Ensuite, Il faut faire remarquer que parmi les généreux donateurs qui, aujourd’hui, entretiennent, de façon désintéressée, des mosquées ; aident des foyers de charité à mieux vivre, les démunis sociaux, ainsi que les écoles coraniques modernes dans lesquelles les talibé mènent une vie décente, la majorité ne sont pas des ndongo daara. Et, ce sont eux encore qui font partie des artisans qui enracinent et consolident l’islam chez nous, sans tambour ni trompette. Et, les musulmans de cette catégorie sont, de très loin, plus nombreux au Sénégal que ceux, issus des daara, c’est incontestable.
Alors, bien qu’ils soient catalogués comme des musulmans perdus, à jamais, par la religion, à cause ou simplement parce qu’ils sont passés par l’école française ou issus d’elle. Et pourtant, en matière de bienfaisance constante en faveur de la religion, de manière générale, les éléments issus des Daaras, se comptent sur les doigts de la main. C’est, ce pourquoi, ces gens qui se prennent pour la seule espèce de musulman valable, au Sénégal, doivent arrêter, une bonne fois pour toutes, leur campagne malveillante de dénigrement contre les autres musulmans. Dieu seul connait parfaitement le meilleur d’entre nous. Leur campagne prétentieuse pour se faire une place au soleil contre ceux qui sont différents d’eux par origine d’entrée et de vécu de la religion, est blasphématoire car, ils ne sont, absolument pas, investi par notre Seigneur, de la prérogative de dire qui est bon ou mauvais musulman. Et, du point de vue moral, certains d’entre eux ne sont ni des modèles ni des exemples en islam, à cause des nombreux cas de comportements indécents sur les enfants, sous leur garde. Des comportements, tout à fait, contraires et condamnés par l’islam. Faut-il rappeler à certains, que la foi d’une personne n’a rien à voir avec l’école par laquelle elle est passée pour s’instruire dans la vie. Par ailleurs, la foi ne se transmet pas par le sang et tout comme, le savoir et les valeurs sociales. Hé oui, tout cela se cultive et s’acquiert par la volonté, l’amour, l’abnégation individuelle et non par automatisme ou je ne sais quoi ?
Cette image désolante, un drame qui devait réellement, faire honte à son auteur, n’en est malheureusement, qu’une parmi tant d’autres dans le pays. Et, ceux qui tiennent de tels daaras avec de tels spectacles aussi indécents sont, loin de s’émouvoir ou d’avoir même des remords de conscience, car pour eux, seul le gain qu’ils en tirent compte. Voilà pourquoi, l’Etat doit, avec courage et détermination, parachever la modernisation des daaras. Ceci, pour l’intérêt général bien compris des enfants et, non, des intérêts cupides d’une minorité exploiteuse d’enfants d’autrui. Des enfants, à qui, l’on apprend rien d’autre que mendier et, avoir un avenir incertain, parce que dépourvu d’un métier quelconque, durant toute cette période qui n’a été consacrée, entièrement, qu’au service du maître.
Mais, qui sait, si parmi tous ces marmots qui dorment sous les rigueurs de ce froid, sans couverture, il n’existerait pas, en leur sein, des génies qui sommeillent, que l’on est en train d’étouffer. Par conséquent, des génies dormant qui risquent, de ne jamais s’éclore, à cause des conditions contraignantes négatives dans lesquelles, malheureusement, ces enfants vivent. En vérité, c’est un traitement bestial, car celui-ci est inhumain. Et, sûrement, ce maître traiterait, en lieu et place, différemment, ses propres enfants. Donc, il appartient à l’Etat, dans les circonstances actuelles, de prendre toutes ses responsabilités pour mettre fin à ce système d’exploitation, synonyme de traitement d’esclaves.
Le 14/12/2018
Mandiaye Gaye

2 Commentaires

  1. J’applaudis des deux mains ce texte lucide et implacable! Mais pour une meilleure lecture, il faut que M. Mandiaye Gaye évite cette prolifération de virgules inutiles et mal à propos. Cela ne fait qu’embrouiller le discours. Merci.

  2. Le problèmes des talibés ne sera pas résolu par des campagnes de sensibilisation à travers les médias : Journaux, télévisions et radios. Tout le monde sait que les parents des 80% d’ enfants talibés au Sénégal ne regardent, n’écoutent encore moins ne lisent ces campagnes de sensibilisation pour la simple raison qu’ils sont dans leurs pays : les deux Guinées, et le Mali. Pour parler aux parents dont les enfants sont dans nos rues, il faudrait aller à Kolda, Tamba, Kédougou.

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