Ce qu’Emmanuel Macron veut bâtir en Chine

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Avant d’arriver à l’Élysée, ­Emmanuel Macron  ne connaissait de la Chine que les partenaires de la banque Rothschild rencontrés sur place entre 2008 et 2012. Ministre de l’Économie, il ne s’était rendu en Asie que pour visiter le Japon et la Corée du Sud. Depuis le mois de mai, Emmanuel Macron n’a croisé qu’une fois Xi Jinping, en marge du sommet du G20 à Hambourg. Mais les deux hommes se sont parlé à plusieurs reprises au téléphone, alors que le dirigeant chinois est réticent « à ce genre de proximité », selon un familier de la relation entre les deux pays.

C’est la première fois qu’un président français se rend en Chine au cours de sa première année

Sous la pression d’un agenda prioritaire qui va du Sahel au Moyen-Orient en passant par la relation franco-allemande, le chef de l’État n’a décidé de se tourner vers l’Asie qu’en 2018, en commençant par la Chine. Mais jamais, depuis la reconnaissance par la France de la République populaire de Chine en 1964, un président français ne s’y était rendu au cours de la première année de son mandat. Une visite minutieusement préparée par sa jeune conseillère Alice Rufo, elle-même initiée à l’Asie par l’ancien sherpa de François ­Hollande, Paul Jean-Ortiz.

Jeudi encore, à l’Élysée, le Président a reçu une dizaine d’experts dont l’ancien correspondant de l’AFP à Pékin François Bougon, auteur de Dans la tête de Xi Jinping (Actes Sud), la chercheuse Alice Ekman du centre Asie de l’Ifri et la présidente du musée Guimet, Sophie Makariou.

Car Emmanuel Macron tient à ce que ses premiers pas de chef d’État en Chine soient fondateurs d’une nouvelle ère dans la relation bilatérale. « On a changé d’époque », décrypte un responsable français des mieux informés. « Xi Jinping, avec la force que lui donne le XIXe congrès du Parti communiste, s’engage dans la gestion du monde et la promotion du multilatéralisme, c’est une opportunité majeure à saisir. » Pour détailler sa stratégie, le président de la République prononcera ce que l’Élysée qualifie de « discours-cadre » dès son arrivée à Xi’an, berceau de la civilisation chinoise et point de départ des routes de la soie auxquelles le président Xi Jinping entend donner une nouvelle dimension et de nouvelles trajectoires. Après avoir admiré la célèbre armée de terre cuite qui « protège » le mausolée de l’empereur Qin Shi Huang (IIIe siècle av. J.C.), Emmanuel Macron décollera pour Pékin afin d’y rencontrer le président chinois.

Création d’un conseil des entreprises franco-chinoises

Une délégation d’une centaine de personnalités l’accompagne dont la moitié sont des chefs d’entreprise. Le chef de l’État souhaite, comme l’ont fait les Allemands et les Italiens, instituer un conseil des entreprises franco-chinoises, une structure qui associe pleinement les PPE et les ETI aux grands groupes du CAC 40, afin que leur développement sur place soit plus efficace et pérenne. Mais l’exécutif français veut aussi « monter en gamme » : travailler ensemble sur les grands chantiers industriels et scientifiques de l’économie verte et de l’intelligence artificielle, proposer le savoir-faire français dans le secteur de la prise en charge du vieillissement et de l’aide à la personne.

Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron souhaite aussi s’assurer de la coopération de Pékin, qu’il s’agisse de la lutte contre le terrorisme avec un possible financement par la Chine du G5 Sahel ou de la stabilité dans la péninsule coréenne.

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