Chambre du Commerce de Dakar: Une affaire de faux et usage de faux, pollue l’atmosphère

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Un voleur qui crie au voleur. Tel pourrait être le titre de l’histoire qui a atterri hier, devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Amadou Touré, une des parties civiles poursuit le Président de la Chambre du Commerce, ainsi que le responsable d’un cabinet privé chargé de sélectionner les candidats pour un poste de Secrétaire Général, pour faux et usage de faux, alors que lui-même ne remplit pas les critères d’éligibilité. Le plaignant recalé au poste de Secrétaire Général, reproche au dossier du promu Aly Mboup d’être truffé de faux accusant ces derniers de n’avoir même pas le Bac.

Le procès auquel nous avons assisté pourrait être celui de l’insertion des diplômes fictifs dans les Cv, un fléau courant ces temps –ci. Et pour cause, Amadou Touré et Momar Seck ont attrait, hier à la barre du tribunal correctionnel MM. Aly Mboup, Cheikh Bamba Youm et Amadou Lamine Niang, respectivement nouveau Secrétaire Général de la Chambre de Commerce, responsable du Cabinet privé de sélection des candidats et Président de la Chambre de Commerce, pour faux et usage de faux et complicité d’usage de faux. Selon les plaignants, la Chambre de Commerce de Dakar cherchant à pourvoir un poste de secrétaire Général a ouvert un appel à candidatures. Il fallait pour être éligible répondre à des critères et des conditions précis : Bac plus 4 ou 5 ans avec 10 à 15 ans d’expérience.

M. Aly Mboup, plus d’une trentaine d’années d’expérience et intérimaire à ce poste pendant plusieurs années présentait le profil idéal et n’eut aucune peine à se voir confier le poste de Secrétaire Général. Il passa, en effet, haut la main la présélection et la sélection confiées au Cabinet privé représenté par Cheikh Bamba Youm en compagnie de trois autres candidats.

Le nouveau secrétaire général n’a pas le Bac

Le choix définitif porta sur Aly Mboup pour occuper le poste de Secrétaire Général. Ce qui n’était pas du goût de Amadou Touré et de Momar Seck, pour qui, ce dernier non seulement ne répondait pas aux critères exigés, mais encore n’avait pas le Bac, mais plutôt le Cap. Ils déposent alors une plainte pour faux et usage de faux contre M. Mboup. Tout cela consigné par le Cabinet et remis sous forme de rapport au Ministère commanditaire. Sur cette base, les parties civiles ont poursuivi pour complicité de faux le Cabinet qui affirme avoir effectué son travail sans complaisance ni parti pris.

Appelé à la Barre, le prévenu Mboup reconnaît certes, n’avoir pas le Bac mais un diplôme équivalent. Il soutient en revanche détenir des diplômes supérieurs contrairement à ce que prétend le plaignant Touré. A l’en croire, ces diplômes supérieurs lui ont été délivrés par Sup De Co. Faux ! Rétorque l’avocat de la partie civile, précisant que ce sont des diplômes modulaires de 21 jours ou non encore délivrés.

Pour sa part, Cheikh Bamba Youm, responsable du Cabinet mis en cause, indique que le Cv est une déclaration sous l’honneur. « Mboup, assurait pendant plusieurs années l’intérim. Il s’est présenté et a déclaré avoir trois diplômes supérieurs » affirme Youm non sans préciser que même si les diplômes sont importants, l’expérience prime. S’agissant de la véracité des diplômes allégués dans le Cv, Youm dégage sa responsabilité, puisque relevant du recrutement.

Selon la défense, M. Touré n’a même pas qualité à attraire des personnes car n’étant pas candidat. Ce qui a été également contesté par ce dernier qui affirme que sa candidature a été écartée ce que Youm réfute pour dit –il n’avoir jamais reçu ce dossier. « Je n’ai reçu que le dossier de Seck et lui, il a été recalé car ne présentant pas le profil » précise M. Youm.

Le plaignant lui même ne respecte pas les critères demandés

Pressé de questions Amadou Touré qui affichait 7 ans d’expérience et non 10 ans comme demandé, reconnaît à son tour ne pas avoir respecté les critères lors de son dépôt. « Oui je savais que je ne remplissais pas les critères mais je tentais ma chance », avoue –t-il devant la barre.

Momar Seck a fait défaut au tribunal.

Le Cabinet a participé en tout cas au faux car ayant validé un document faux, selon l’avocat de la partie civile qui demande sa condamnation ainsi que celle de l’école Sup de Co, d’Aly Mboup et du Président Niang d’autant que son client a été ensuite licencié « abusivement, en représailles parce qu’il gênait l’ascension de Mboup ». Me Massokhna Kane de réclamer ensuite pour chacun de ses clients la somme de 500 millions de francs Cfa à payer solidairement par les prévenus. Le procureur a requis l’application de la loi.

La partie civile contraint à payer, pour citation abusive

Quant à la défense, la partie civile a des difficultés à articuler la citation parce qu’il n’y a as de faux dans ce dossier. « Le Cabinet a fait une proposition au Ministre qui a porté son choix définitif », de l’avis de Me Jean Sèye qui souligne qu’un mensonge ne constitue pas toujours un faux.

Les avocats de la défense ont demandé la relaxe pure et simple pour les prévenus et réclamé le paiement de la somme de 10 millions de francs Cfa au Cabinet et à son responsable et de 50 millions de francs Cfa à Amadou Lamine Niang, Président de la Chambre de Commerce pour citation abusive.

Dès l’entame du procès, les avocats de la défense avaient soulevé une exception de nullité qui a été joint dans le fond par le tribunal. L’affaire a été mise délibéré et le jugement sera rendu le 17 août 2010.

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