« Cheikh Anta Diop A Travaillé Pour La Réhabilitation De L’afrique », Selon Un Universitaire

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L’historien sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-1986) a été constant durant toute sa vie en travaillant sur la restitution de « la vérité historique », a soutenu mardi Aboubacry Moussa Lam, professeur titulaire d’égyptologie au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

« Cheikh Anta est resté constant toute sa vie. Il a travaillé dans cette direction-là et tous ses travaux portent sur la réhabilitation de l’Afrique et la restitution de ce qu’il a appelé la vérité historique », a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

M. Lam, l’un des disciples de Cheikh Anta, indique qu’il s’est attaché durant toute sa vie à démontrer que l’Afrique avait une histoire. L’historien ajoute que non seulement Cheikh Anta Diop, dont l’anniversaire du décès est célébré ce mardi 7 févier, a réussi à démontrer que l’Afrique avait une histoire, mais il est aussi parvenu à inverser le paradigme des Occidentaux.

« Il a montré qu’on ne peut pas comprendre l’histoire des autres parties, si on ne part pas de l’histoire africaine. Donc, c’est l’Afrique le berceau de l’humanité, le berceau de la civilisation, le berceau de l’écriture, le berceau de la religion, etc. », a expliqué Pr Lam.

Cheikh Anta Diop, décédé le 7 février 1986 à l’âge de 62 ans, a travaillé sur l’historicité des sociétés africaines, l’antériorité de l’Afrique, l’africanité de l’Egypte et d’autres sujets de recherche.

Surnommé « Le Pharaon du Savoir » en raison de ses immenses connaissances à la fois d’historien, d’anthropologue et de physicien, « il a utilisé des auteurs classiques pour démontrer que l’Egypte était africaine et noire », a souligné Pr Aboubacry Moussa Lam.

Il affirme que Cheikh Anta fut « un Africain exceptionnel », rappelant qu’il ambitionnait, dans les années 1946, de suivre des études d’aéronautique en France.

« Mais quand il a vu le traitement qui était réservé à la civilisation africaine, il a décidé de relever le défi. Et il a décidé de réorienter ses études pour faire les sciences humaines », a-t-il fait savoir.

C’est ainsi qu’en 1954 il était en mesure de produire son fameux livre « Nations nègres et culture », qui était en fait sa thèse de Doctorat qu’il n’a pu soutenir pour « des raisons idéologiques », a-t-il expliqué.

Le Pr Lam a rappelé que Cheikh Anta Diop l’a inspiré dans l’orientation de ses recherches en maîtrise. Et il est aujourd’hui considéré comme l’un de ses plus fervents disciples avec la publication de plusieurs ouvrages, parmi lesquels « Le Chemin du Nil », « La vallée du Nil berceau de l’unité culturelle de l’Afrique Noire », etc.

CHEIKH ANTA DIOP FUT « UN GRAND VISIONNAIRE POLITIQUE » (HISTORIEN)

Aboubacry Moussa Lam, professeur titulaire d’égyptologie au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, considère l’historien sénégalais, Cheikh Anta Diop (1923-1986), comme « un grand visionnaire politique », car ayant déjà appelé, en 1960, à la création d’un « Etat fédéral fort ».

« Cheikh Anta était également un grand visionnaire politique. C’est ainsi qu’en 1960, il a écrit un ouvrage fondamental intitulé +Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral de l’Afrique noire+ », a rappelé Pr Lam dans un entretien avec l’APS.

Dans cet ouvrage, a poursuivi l’égyptologue, Cheikh Anta Diop soutenait que si l’Afrique veut signifier quelque chose dans le concert des nations, elle devait créer « un Etat fédéral fort avec une armée forte capable d’assurer sa sécurité ».

Mieux, il appelait l’Afrique à mettre ensemble toutes ses ressources humaines pour se développer, a argumenté Pr Aboubacry Moussa Lam, soulignant que Cheikh Anta Diop avançait cette idée en 1960 en perspectives des indépendances.

Pr Lam, un des disciples de Cheikh Anta Diop, dont l’anniversaire du décès est célébré ce mardi 7 févier, avait appelé les Africains à réaliser « dans l’immédiat » cet Etat fédéral, craignant que cette unité ne soit pas réalisée.

A ce propos, renseigne-t-il, Cheikh Anta Diop a utilisé l’exemple de « l’os qui plus avance en âge plus il devient dur, d’où la difficulté de le déformer ». ‘’Il disait que c’est au moment où les gens ne sont pas habitués au pouvoir qu’il faut réaliser l’unité », a rappelé l’historien.

« Malheureusement, il n’a pas été suivi et les faits lui donnent raison », a-t-il soutenu, soulignant que n’eût été l’intervention de l’armée française au Mali, ce pays n’existerait plus en raison de la menace des mouvements djihadistes.

« Aucun pays africain n’est capable à lui tout seul d’assurer sa sécurité », a regretté Pr Lam, relevant que c’est encore « plus catastrophique » sur le plan économique.

Selon lui, l’Afrique est le continent qui a le plus de ressources, mais reste le plus pauvre en raison de l’exportation des matières premières à l’état brut.

Pr Aboubacry Moussa Lam soutient que « même si les ressources naturelles sont valorisées, les termes des investisseurs étrangers sont tellement défavorables que ces richesses nous créent plutôt des problèmes ».

Il a cité des pays producteurs de pétrole ou d’uranium à l’image du Niger, considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, alors que l’Iran, producteur de cette matière première, tient tête aux Etats-Unis.

« Donc, Cheikh Anta disait tout cela. C’est quelqu’un qui a relevé le défi pour montrer que l’Afrique a une histoire. Mais, c’est quelqu’un qui a réfléchi pour montrer la voie du développement à l’Afrique », a conclu l’historien.

Cheikh Anta Diop, décédé le 7 février 1986 à l’âge de 62 ans, a travaillé sur l’historicité des sociétés africaines, l’antériorité de l’Afrique, l’africanité de l’Egypte et d’autres sujets de recherche.

Surnommé « Le Pharaon du Savoir » en raison de son immense savoir à la fois d’historien, d’anthropologue et de physicien, il est considéré à ce titre comme le restaurateur d’une conscience historique africaine,

Le Pr Lam a rappelé que Cheikh Anta Diop l’a inspiré dans l’orientation de ses recherches en maîtrise. Et il est aujourd’hui considéré comme l’un de ses plus fervents disciples avec la publication de plusieurs ouvrages, parmi lesquels « Le Chemin du Nil », « La vallée du Nil berceau de l’unité culturelle de l’Afrique Noire », etc.

LE PR ABOUBACRY MOUSSA LAM APPELLE À VULGARISER LA PENSÉE DE CHEIKH ANTA DIOP

Aboubacry Moussa Lam, professeur titulaire d’égyptologie au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a préconisé mardi l’exploitation des travaux de l’historien Cheikh Anta Diop (1923-1986) pour former les jeunes Africains.

« Cheikh Anta a mené le combat pour la réhabilitation des Africains. Il est parti, mais les acquis sont là, parce que sans lui les Africains n’auraient pu peut-être jamais savoir que leur histoire était importante pour l’humanité », a-t-il dit, dans un entretien avec l’APS. Le Pr Lam soutient qu’il reste maintenant à « exploiter les travaux » de Cheikh Anta Diop, dont l’anniversaire du décès est célébré ce mardi 7 février.

Il a rappelé que sa pensée est enseignée depuis qu’il a commencé à donner des cours à l’Université de Dakar qui porte aujourd’hui son nom et dont le département d’histoire compte cinq égyptologues, selon lui.

« C’est la pensée de Cheikh Anta qui est enseignée en matière d’histoire. Même au niveau de l’histoire contemporaine et moderne et en histoire médiévale, les gens s’inspirent de la pensée de Cheikh Anta. Maintenant, il reste à vulgariser et à exploiter ses idées », a préconisé l’égyptologue.

« Il faut que l’Africain s’enracine dans ses valeurs pour qu’il puisse résister aux multiples aliénations culturelle, économique et autres. Il faut donc qu’on exploite la pensée de Cheikh Anta pour former l’homme africain », a exhorté le Pr Lam, citant les propos de son maître à penser.

Il a rappelé la décision prise en 2016 par le gouvernement sénégalais d’intégrer l’enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop dans tout le système scolaire, du préscolaire jusqu’à l’université.

Pr Aboubacry Moussa Lam estime que « l’exemple de Cheikh Anta sera proposé aux jeunes sénégalais en matière de probité, de combat et de lutte », espérant que dans les années à venir sa pensée « sera mieux exploitée comme elle ne l’a été jusqu’ici ».

« Pour comprendre l’histoire actuelle du Sénégal, il faut aller dans cette direction-là. D’ailleurs, c’est ce qui sera fait dans le volume 3 de l’Histoire générale du Sénégal où il sera question d’explorer les héritages les plus lointains de la nation sénégalaise », a-t-il dit, précisant qu’il est l’un des directeurs de ce projet.

Pr Lam a cité l’héritage nilotique auquel Cheikh Anta Diop a consacré une grande partie de ses travaux.

Cheikh Anta Diop, décédé le 7 février 1986 à l’âge de 62 ans, a travaillé sur l’historicité des sociétés africaines, l’antériorité de l’Afrique, l’africanité de l’Egypte et d’autres sujets de recherche.

Surnommé « Le Pharaon du Savoir » en raison de son immense savoir à la fois d’historien, d’anthropologue et de physicien, il est considéré à ce titre comme le restaurateur d’une conscience historique africaine.

Le Pr Lam a rappelé que Cheikh Anta Diop l’a inspiré dans l’orientation de ses recherches en maîtrise. Et il est aujourd’hui considéré comme l’un de ses plus fervents disciples avec la publication de plusieurs ouvrages, parmi lesquels « Le Chemin du Nil », « La vallée du Nil berceau de l’unité culturelle de l’Afrique Noire », etc.

aps.sn

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