Cheikhna Diouf, rapatrié de Lampedusa, échoue à Pétersen avec son seau de café Touba

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La vingtaine révolue, Cheikhna Diouf est un de ces nombreux garçons qui arpentent quotidiennement les rues de Dakar, un fourneau à la main, pour proposer du café-Touba aux nombreux usagers de la gare routière Petersen.

‘’Kheuch’’, comme il est communément appelé, la taille moyenne, le teint clair, est un Djolof- Djolof un habitué des lieux. ‘’Je suis ici tous les jours à 7 heures. Je dois être sur place avant l’arrivée des premiers travailleurs qui souhaitent prendre un petit déjeuner bien chaud avant de rejoindre leur lieu de travail. Ceux qui habitent loin sont obligés de se lever tôt pour ne pas arriver en retard à leur travail. Ils n’ont donc pas le temps de prendre leur petit-déjeuner à la maison’’, explique-t-il.

‘’Nous sommes là pour les petites bourses. Avec 50 francs CFA tout le monde peut avoir une tasse de café bien chaude. De plus, nous proposons à ceux qui le souhaitent des madeleines à 100 francs Cfa l’unité’’, souligne Cheikhna qui peut gagner entre 3.500 Francs et 5.000 francs, grâce à son activité. Un petit ‘’jack-pot’’ qu’il partage avec les parents restés au village.

Elève à l’école coranique, aîné d’une grande famille de dix enfants, le soutien financier aux parents est une ‘’priorité’’ pour Cheikhna. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il avait tenté l’aventure de l’émigration clandestine. ‘’J’ai commencé ce métier depuis l’année dernière. Avant, j’étais au Parc Lambaye où je me suis essayé à la vente de bois. Cet emploi ne me rapportait pas beaucoup d’argent’’, rappelle-t-il.

Cheikh estime alors que l’heure d’aller en Europe a sonné. ‘’C’est ainsi que j’ai décidé d’embarquer dans une pirogue pour rejoindre l’Italie. Malheureusement mes compagnons d’infortune et moi avons été rapatriés vers le Sénégal après avoir réussi à débarquer sur les côtes de Lampedusa’’, explique t-il.

Depuis ce retour, ‘’je me suis résolu à suivre les conseils d’un ami qui m’a encouragé à investir le créneau de la vente du café Touba’’, confie-t-il.

Pour ce mouride convaincu, c’est par le travail et l’amour du prochain qu’on peut gagner le salut. ‘’Serigne Touba nous a transmis l’amour du travail et en tant qu’aîné de ma famille, cet emploi me permet de subvenir aux besoins de mes parents restés au village’’.

Conscient de ses responsabilités d’aîné, Cheikhna, qui a désormais tourné la page de l’émigration, dit vouloir épargner de l’argent afin de pouvoir retourner dans son Djolof natal pour investir dans le secteur de l’élevage.

Il nourrit de nombreux projets pour sortir les jeunes de son village de la pauvreté et de l’oisiveté dans lesquelles ils sont plongés.

Pour le moment Cheikhna est célibataire mais ‘’prie Dieu et Serigne Touba de (lui) donner une fille qui saura être une bonne femme pour (lui) et une bonne mère pour (ses) enfants’’.

RAD/OID/AD

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