Comment la Rfm a vécu  » l’affaire Taïb Socé »: Mamoudou Ibra Kane et Assane Guèye au micro.

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Chronologie d’un désastre manqué

Une causerie qui finit en dialogue des sourds ou, pire, le déchaînement des gros bras ! Des nervis troquent le micro contre le gourdin, pour venger l’offense faite à leur Cheikh. Un branle-bas sur les deux médiats qui s’attachent ses services. En cette soirée du mercredi, Oustaz Mohamed Taïb Socé est passé si près du désastre…

Lorsque les ombres ont fini d’envelopper les êtres et les choses de leur robe vespérale, la voix de stentor du prédicateur déchire le soir, ce mercredi. Le ton badin de l’animateur « Koloss » est subitement submergé par la réaction, en direct, de Taïb Socé. Ça ne rigole pas ! Sur la Zik FM, le solo du collaborateur de la 2STV et de la RFM n’a rien d’un doigté apaisant. C’est une alerte à l’émeute qu’il lance, avec la verve que lui connaissent déjà les angoissés dans cette marche quotidienne où chaque pas rapproche de l’au-delà. « J’attire l’attention de tous les Sénégalais. Que Serigne Moustapha Diakhaté me laisse tranquille ! »

Le propos est sec, le ton haut. L’animateur n’a pas besoin de placer une question pour un entretien à sens unique. Un monologue alimenté par le dépit. Les mots tombent. La peur grossit. C’est sérieux. « Ce jour, il a animé une émission sur Lamp Fall FM pour appeler à l’émeute. Il m’a prêté des propos hostiles à Serigne Touba. Il a même annoncé, à l’antenne, qu’il était entrain de préparer des nervis à me faire la fête… », crie-t-il presque. Lynchage promis. Le prédicateur révèle avoir repoussé cette attaque, à son domicile. « Les nervis sont venus chez moi, pour s’acquitter de leur mission. Des jeunes les ont contenus », explique-t-il.

La colère et le choix du martyr

Le chef d’inculpation de cette justice expéditive : Taïb Socé a minimisé le rôle joué par Khadimou Rassoul dans la résistance par la propagation de l’Islam au Sénégal ; un autre Cheikh, lui aussi, aurait dû être déporté pour avoir construit des lieux de culte avant Bamba. Haro sur l’entreprise de dépréciation ! Taïb Socé est formel : il n’est hostile ni au message du Cheikh ni à la confrérie mouride. Il se pose une question, cependant : « qu’ai-je fait à Moustapha Diakhaté pour qu’il dénature systématiquement mes propos depuis plusieurs années ? » Puis, le danger gronde. Sa poitrine vibre. Il promet la riposte. « Je ne me laisserai pas faire. Je prends tous les Sénégalais à témoin. Ma foi, dignité d’homme et la Constitution de mon pays me donnent le droit  de me défendre. Ce serait un bonheur de mourir en martyr, dans la célébration du Seigneur ! »

Plus tard, des talibés mourides sont venus, spontanément, se masser devant les locaux de la Radio Futurs Médias, à la Médina. Ils récitent des poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba. Le Directeur de la radio rapplique. L’édition du soir du Journal parlé est interrompue. Mamoudou Ibra Kane appelle les talibés au calme. Quelques minutes plus tôt, il s’est entretenu avec les responsables de la 2STV afin qu’une solution soit trouvée. Les propos incriminés ont été tenus sur cette chaîne. M. Kane fait un témoignage élogieux sur son collaborateur, un Musulman exemplaire et un talibé mouride dévoué. Enfin, il invite les chefs religieux à parler à leur talibés. El Hadj Assane Guèye prend le relais pour délivrer le message du pardon et de la retenue. Il s’adresse directement aux Mbacké-Mbacké. Serigne Saliou Mbacké, ami de Youssou Ndour, réagit en direct, dans le sens de l’apaisement et sans juger utile de revenir sur le contenu de  l’émission de la discorde.

Dieu, le Prophète… et les « voyous »

Sur la 2STV, Maodo Faye joue les sapeurs pompiers. Pendant de longues minutes, il revient sur cette affaire qui aurait pu dégénérer. Vers la fin, Oustaz Taïb Socé le rejoint sur le plateau. Il réitère son attachement à la confrérie mouride. Il est minuit. Une folle soirée vient de se terminer pour Oustaz Taïb.

Ce jeudi, le prédicateur est réapparu à la télé. Cette fois, sur l’écran de la Walf TV. La même verve. « J’ai mal de devoir faire face à un problème dans mon métier de prédicateur et de me rendre compte que cette difficulté survienne alors que je parlais de Serigne Touba », dit-il. « Khadimou Rassoul est une fierté pour moi. Il est un combattant de l’Islam», estime celui qui rappelle être au contact des écrits du Cheikh depuis le bas-âge et qui a reçu la bénédiction de Serigne Mourtada Mbacké pour leur diffusion et des exégèses sur ces poèmes. Taïb Socé, habitant le Saloum, dans la proximité de Porokhane, village de Sokhna Diarra, mère du fondateur du Mouridisme, brandit son appartenance à cette famille. Il fait la part des choses. « Je n’ai pas de contentieux avec les Mbacké-Mbacké.  Ils sont nombreux, par téléphone, à me témoigner leur solidarité. Ceux qui sont venus chez moi sont des voyous qui veulent me mettre en mal avec les descendants de Khadimou Rassoul », dit-il.

Il affirme rester debout, droit dans ses bottes d’apôtre du Verbe. « M’adosser à Dieu et célébrer son Prophète me suffisent », tranche-t-il. Est-il prêt à faire amende honorable ? « Demander pardon ? s’emporte-t-il. Il appartient à celui qui a tort de le faire. C’est un règlement de comptes entre Serigne Moustapha Diakhaté et moi. Je le jure (bilahi, walahi, wa talahi !), je règlerai cette affaire avec lui ! »

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