Conséquenses des pluies du weekend dernier : la banlieue renoue encore avec les inondations

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Les premières pluies qui se sont abattues le weekend dernier dans la capitale ont installé le désarroi et la tristesse en banlieue. Pour cause, elles ont créé des inondations dans beaucoup de localités de cette partie de Dakar. La pluie qui s’est abattue samedi dernier à Dakar a encore fait des malheureux à Darou Rahmane, une localité située à Guédiawaye. Les populations de cette zone qui vivent depuis cinq ans sous les eaux nauséabondes se sont réveillées dimanche le cœur un peu meurtri. Elles vont devoir encore affronter le calvaire avec les nouvelles inondations dues à la pluie qui est tombée sur Dakar dans la nuit du samedi. Avant-hier, la principale activité des jeunes et des femmes était le remblaiement des ruelles des quartiers et des maisons qui sont prises en otages par les eaux de pluie.

Une situation que déplore Aliou­ne Sarr notable du quartier. «Nous savons maintenant qu’une solution durable et définitive ne sera jamais prise de la part des autorités. Nous avons lancé un appel depuis 2 mois aux autorités, mais personne n’a réagi. Au­jourd’hui, la situation telle qu’elle est, montre que nous sommes fatigués et malades. Les inondations nous ont appauvris et ont rendu riches les gestionnaires. Ma maison est envahie par les eaux, les meubles sont sur la terrasse, toutes les chambres sont inon­dées», lance-t-il.

A Yeumbeul Nord, c’est le même décor, notamment aux quartiers Lecor, Moussa Guèye, Bara Faye, Ibra Kébé, etc. Les habitants de ces localités ne savent plus à quel saint se vouer. Le visage dégoulinant de sueur, les populations se battent contre les eaux de pluie qui ont fini d’envahir toute la zone. Sous les eaux depuis des années, ces quartiers n’ont toujours pas bénéficié des ouvrages de tuyaux destinés aux 97 quartiers de Yeumbeul Nord.

Certaines maisons sont vides, à cause des inondations. «Nous sommes très fatigués, nous ne savons pas où aller. Nos enfants ont été évacués samedi dans la nuit chez des parents. Tous nos bagages sont restés sous les eaux. Il n’y a que les matelas qui ont été sauvés. Certaines populations habitant d’autres localités se sont constituées en plusieurs groupes pour nous venir en aide. Ainsi, elles versent des gravats et du sable dans les maisons et les ruelles pour nous permettre de passer», soutient un des habitants.

Cheikh Sylla, torse nu, armé d’une pelle, essaie de remblayer sa chambre envahie par les eaux. Il n’arrive pas à comprendre le fait qu’ils continuent toujours de vivre dans les eaux alors que l’Etat soutient avoir mis beaucoup de millions pour résoudre le problème. «C’est un petit groupe qui se sucre sur notre dos. Parce que nous savons qu’il y a des personnes qui ne veulent pas que le problème des inondations soit réglé définitivement. Nous demandons l’audit de la gestion des inondations. Car nous constatons qu’il y a une gestion nébuleuse, en ce qui concerne la question. Des milliards sont investis, dit-on, mais on ne voit jamais quelque chose de concret. Pour cette année nous avons pris la décision d’agir sans attendre le soutien des autorités qui n’ont d’ailleurs jamais mis les pieds ici», dit-il. Cette décision semble être bien partagée par les habitants du quartier Ibra Kébé. Ces derniers, par la voix de Mansour Diop, soutiennent qu’ils peuvent régler définitivement la question. «Je n’ai qu’un seul mot à dire. Nous allons nous unir pour nous débarrasser de ce régime qui nous a pris en otages, et nous serons prêts à tout», prévient M. Diop.

A Pikine Guinaw Rails, plus précisément au quartier Fam, la situation est pire. Beaucoup de familles ne disposent plus de toit. La famille Kane en fait partie. «C‘est sûr que nous allons passer les prochaines nuits à la belle étoile. Notre maison est inondée, la fosse est pleine, les chambres aussi», soutient la dame Awa Kane qui porte son enfant sur le dos, tout en pataugeant dans les eaux. Dans les chambres, on aperçoit des lits et quelques meubles qui flottent dans l’eau. De l’autre côté du mur de la maison, on peut apercevoir des ustensiles de cuisine dans le même cas. «Ce sont des choses qu’on ne peut pas expliquer. Mais comme vous pouvez le constater, c’est la réalité. Et pourtant il y a des responsables libéraux qui nous avaient promis de l’aide, et qui habitent ici à Guinaw Rails. Mais depuis, rien du tout. La Pré­sidentielle est pour bientôt, nous avons déjà trouvé la solution, ça sera avec nos cartes», lance Mme Kane.

A la station de Yeumbeul, vers le garage des «clandos», la situation est indescriptible. Les eaux de pluie ont envahi les deux stations d’essence.

A Wakhinane 4, les populations se sont aussi prononcées sur la mauvaise gestion des inondations. Selon Dame Guèye, Secrétaire général de l’Asc Jabott dji,  la gestion doit être revue. «C’est la raison pour laquelle nous sommes en train de mettre sur pied un comité de lutte contre les inondations, afin de prendre en charge le problème de notre quartier. Parce que nous avons constaté que souvent il y a des structures qui ne sont jamais intervenues au niveau de notre localité. Et cela n’est pas normal. Il y a une gestion discriminatoire des inondations», indique M. Guèye.

lequotidien.sn

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