Contrats pétroliers – Des acteurs de la société civile sur la sortie du Pm : Un discours, mille tons

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Dans la foulée de la séance d’explications du Premier ministre Dionne sur les contrats pétroliers au Sénégal et particulièrement sur l’affaire Petro-Tim qui «éclabousse» Aliou Sall, le maire de Guédiawaye et non moins frère du chef de l’Etat, les réactions n’ont pas manqué de pleuvoir de la part des différents segments de la société sénégalaise. Interpellés par Sud Quotidien sur les arguments apportés par le chef de gouvernement au sujet de ces contrats, des membres de la société civile émettent plusieurs sons de cloche. Ainsi en est-il de Momar Ndao, le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), qui rame à contrecourant du débat politique et qui invite en particulier, dans cette affaire, à «la sauvegarde des intérêts du Sénégal et des Sénégalais». Voire d’Abdourahmane Sow de la Cos/M23 qui dit rester sur sa faim car «les réponses apportées par le Pm sur la question de l’implication du frère du Chef de l’Etat dans le pétrole et le gaz au Sénégal n’ont pas satisfait». Et autre Ibrahima Sory Diallo, président de la coalition «Publiez ce que vous payez» pour qui «Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses» dans cette affaire des contrats pétroliers.

MOMAR NDAO, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES CONSOMMATEURS DU SENEGAL : «Ce qui importe, c’est qu’on préserve les intérêts du Sénégal»
Actuellement le débat est politique. Or, nous ne voulons pas parler de politique. Ce qui nous importe, c’est qu’on préserve les intérêts du Sénégal et des Sénégalais», a déclaré Momar Ndao. Poursuivant son propos, le président de l’Ascosen a souligné la nécessité de faire profiter à toute la population sénégalaise de cette manne pétrolière, en soutenant que cette «préservation doit se fonder sur des contrats très bien pensés, très bien écrits, très bien faits de sorte que l’on ne puisse pas se retrouver dans une situation où le Sénégal ne gagne que des portions congrues dans cette manne financière». Par ailleurs, Momar Ndao invite tous les acteurs à veiller à ce que notre pays ne soit déstabilisé par les intérêts pétroliers comme c’est le cas dans beaucoup de pays en Afrique.  «Nous devons tout faire pour bien verrouiller le système et faire de sorte que l’on ne tombe dans ce qu’on a l’habitude d’appeler la malédiction du pétrole», a tenu à faire remarquer le président de l’Association des consommateurs du Sénégal.

ABDOURAHMANE SOW, COMMISSION ORIENTATIONS ET STRATEGIES DU M23 : «On s’attendait plus de la part du Pm…»
Nous estimons au niveau de Cos/M23 que c’est normal que l’autorité ait senti la nécessité de faire une sortie même si ça peut paraitre comme un simulacre. Parce qu’au vu des préoccupations des populations, en tout cas d’une certaine opinion avisée, on attendait plus de sa part que de simples informations portant sur des contrats. Ces ont des informations qui sont accessibles à toute l’opinion, à tout Sénégalais qui veut en disposer. Notre préoccupation va dans le sens d’avoir l’information portant sur des concessions de parts, le degré d’implication de Monsieur Aliou Sall qui est mis en avant et qui est pointé du doigt par une très grande frange d’acteurs politiques et de la société civile.  Pour qu’on ait la transparence et une garantie de bonne gouvernance dans les ressources publiques et particulièrement dans les ressources minérales.
Compte tenu des enjeux suscités sur le plan économique de l’exploitation du pétrole, c’est un droit fondamental pour nous, Sénégalais, d’avoir la bonne information pour savoir comment nous comporter vis-à-vis des principes de bonne gouvernance et de transparence applicable dans les ressources publiques. Donc, nous restons sur notre faim parce qu’il y a des questions qui sont toujours sans réponse. Quel est le degré d’implication de Monsieur Aliou Sall dans la gestion du pétrole ? Qu’en est-il des cessions ? Qu’en est-il du respect des principes des cadres juridico-réglementaires de l’exploitation pétrolière ? Donc, nous n’avons pas été satisfaits par rapport à la réponse qui a été donnée. D’où l’évidence de la continuité de notre action dans le cadre de l’investigation et de l’interpellation des autorités pour avoir les réponses adéquates…

IBRAHIMA SORY DIALLO, PRÉSIDENT DE LA COALITION «PUBLIEZ CE QUE VOUS PAYEZ» : «Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses»
Le débat en soi est une bonne chose parce que cela permet aux populations d’avoir des informations sur la politique de l’Etat du Sénégal dans ce domaine. Il faut noter que la malédiction des ressources naturelles notée dans certains pays a été le résultat d’une politique d’accaparement des ressources par un groupe. Il faudrait que chaque Sénégalais se sente concerné par la gouvernance et le débat constructif autour de cette problématique contribue à apporter des solutions innovantes pour le bénéfice exclusif des communautés pour lesquelles nous travaillons depuis plusieurs années.
L’objectif du Premier ministre dans cet exercice a été de communiquer aux Sénégalais les informations dont son gouvernement dispose. Nous considérons également que les autres parties qui livrent des informations ou interpellent les autorités sont mues par le désir d’informer les populations parce qu’en fin de compte, elles sont les destinataires finales. La transparence est un processus et l’exigence de rendre des comptes doit être un exercice quotidien. A notre niveau, nous sommes en train d’analyser les éléments fournis par le Premier ministre tout comme nous analysons les données qui nous sont fournies par d’autres entités ou qui résultent de nos propres investigations. Toutefois, nous estimons que la meilleure manière de préserver l’intérêt des Sénégalais est de bien l’appréhender et quoi de mieux pour arriver à ce résultat que de les écouter. Nous sommes convaincus que des échanges ouverts permettront de trouver un consensus fort dans la manière de gérer ces ressources qui doivent bénéficier aux générations présentes et futures.
Nous avons aujourd’hui beaucoup d’acteurs qui travaillent, chacun dans son domaine de compétence, à soutenir les projets de l’Etat et à porter les besoins et préoccupations des communautés. Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses mais de combiner les meilleures suggestions des différents acteurs. C’est à ce débat que nous appelons toutes les parties intéressées».

Sud Quotidien

3 Commentaires

  1. Voici le document publié par le premier ministre, suite à sa promesse de publier tous les contrats sur pétrole.

    http://www.gouv.sn/IMG/pdf/CRPP_St-_Louis_Profond-2.pdf

    A noter que seuls ceux qui auront lu le document pourront comprendre les faussetés que je vais souligner.

    I- Le Contrat publié par le PM est un projet.

    1/ Dans le texte du contrat, dit signé par Karim Wade, il y a un article 35 alinéa 5 (article 35.5) qui dit:
    « La date d’effet sera la date du décret d’approbation du présent contrat ».
    Avec « sera », on comprend qu’au moment de la signature le décret n’existe pas encore. Et par cet article 35.5, le contrat lui même dit qu’il n’a aucune valeur parce que ne pouvant avoir d’effet que si le décret qui l’approuve est signé par le président Wade.
    Or, depuis Mathusalem, que l’armée de Macky s’échine à nous faire croire que c’est Wade qui a signé pour Aliou Sall, elle a tout publié sauf un décret signé par Wade et prouvant leurs dires.
    2/ Et ce n’est pas tout. Remontons aux articles 4.8 et 4.9 du présent contrat. Dans ces deux articles nous comprendrons l’importance de la date d’effet, c’est à dire la date de signature du décret présidentiel d’approbation de ce contrat. A l’article 4.8, le contrat oblige le contractant à ouvrir un bureau au Sénégal, mais seulement dans les 3 mois à partir de la date d’effet. Dans l’article 4.9, le contrat oblige le contractant à soumettre au ministre, pour approbation, le partenaire qu’il aura choisi comme « opérateur dans la conduite des opérations pétrolières », et là encore dans les 30 jours seulement à partir de la date d’effet.
    Or, même en occultant la définition que le contrat lui même donne à la « date d’effet », et qu’on la considère comme étant la date de signature du présent contrat, 30 jours après, ce serait le 17 février 2012 (en pleine campagne électorale), 3 mois après, ce serait le 17 Avril 2016 (sous la présidence de Macky. Sauf à défendre que tous ces délais ne se sont pas écoulés, et que les obligations du contractant ont été rapidement honorées, que le ministre, Karim Wade a approuvé le choix du contractant porté sur Aliou Sall, l’impossibilité s’affiche de façon flagrante.
    A défaut de fournir le décret d’approbation de ce présent contrat, il est nul et de nul effet, c’est le contrat lui même qui le dit. Il n’était qu’un projet intercepté et transformé.

    II- Le contrat brandi par le PM dément la défense soutenue par le même PM.

    Dans le même contrat, il y a l’article 5.1, et les suivants). Cet article dit:
    « La période initiale de recherche relative à la Zone Contractuelle sera de deux (2) Années Contractuelles »
    Entendons-nous bien. « Initiale » veut bien dire début, commencement. J’espère que le fanatisme ne va pas aller jusqu’à le nier. Une période initiale qui doit donc courir (en poussant le nihilisme jusqu’à faire de la date du contrat la date du décret inexistant) du 17 Janvier 2012 au 17 Janvier 2014. Si, avant expiration de cette période initiale (dont l’existence concrète est à prouver), si Macky Sall signe le 23 Août 2013 un décret, ce dernier peut-il être appelé « décret portant extension de la période initiale » ? Il faudra qu’on s’entende, sérieusement, sur le sens des mots. Il faudra que ce décret situe ce qu’il étend, à partir d’une hypothétique période initiale. Pour faire simple, on ne peut faire courir un délai de 2 ans dans une durée d’un an. Surtout que cette période initiale a une dimension d’essai, de test. Ce que tous les aliénas de l’article 5 prouvent.Or il n’y a pas eu d’épreuve du contractant entraînant une satisfaction qui fonde une extension de zone contractuelle.

    III- Autres observations
    1/ Quatre personnes sont sensées avoir signé le contrat avec Karim Wade. Or il est de règle, que quand on signe, en dernière page, un document de plusieurs pages, de parapher chaque page avant de signer la dernière. Dans le document publié par le PM, deux des personnes seulement ont paraphé toutes les pages. Ce qui, en règle habituelle, sous entend que deux des personnes ont signé sans avoir prouvé avoir lu toutes les pages.
    2/ C’est bizarre que dans la page de signature il n’y ait pas le cachet de Wade. C’est quand même sidérant de découvrir que nous étions dirigé par un président qui n’avait pas de cachet (de tampon comme disent mes parents). Et pourtant les écoles actuelles, envoyant les carnets de relevés de notes des élèves à leurs parents ou tuteurs, exigent que ces derniers retournent eux mêmes les carnets après signature. Pourquoi ? Simplement parce qu’il est loisible pour tout élève faussaire, et ayant de mauvaises notes, d’imiter la signature de son père (mère ou tuteur) et de retourner le carnet. Les écoles ont donc compris que la simple signature (sans cachet) ne prouve pas son auteur.

  2. Ce débat, tel que je l’avais prédi, n’apporte rien de crédible.
    C’est le hold-up du siècle, un délit d’initié orchestré par une famille de surcroît présidentielle, avec la complicité de l’État. Nous sommes sidéré mêmes face au silence des responsables religieux garant de la morale et mais aussi ont une lecture politique, sociale et sécuritaire de manière préventive.

  3. Les responsables religieux ont tout compris.
    C’est just une opperation de COM venu de l’extérieur .Operation orchestre par de grand groupe petrolier pour avoir une part dans l’exploitation du pétrole . Maintenant vous les ignorants et les inconscients vous êtes entrain de faire leurs affaires en continuant à pollué l’atmosphère de ce pays par le pétrole jusqu’à ce que le smog de la violence s’installe et ainsi permettre à ces groupes financier qui sont entrain de financer cette opposition inconsciente de prendre leur part dans cette decouverte .Regardez l’opposition libyenne ce qu’ils ont fait a leur pays et a l’Afrique . Autre chose vous risquez avec vos bêtises et mensonges de plonger le pays dans la dictature . Dans tous les pays ou il y’a petrole pour mieux gouverner et éviter ces genres d’inepties les dirigeants sont obligés par l’opposition de se transformer en bourreau si c’est ça que vous souhaitez continuer a servir de bras armés pour ces geants du petrole qui ne cherchent qu’a se faire du profit . Ces groupes ont toujours refuse de perdre leur argent dans la recherche hazardeuse mais quand d’autre plus teigneux se risque dans cette recherche et trouve quelque chose ils reviennent au galo financer certains groupe de pression comme l’opposition pour destituer le régime en place
    ou forcer ce dernier a leur cédé des parts dans l’exploition voilà la situation que nous vivons
    Idy doit faire très attention à ce Gakou et Mbaye c’est pas eux qui s’agitent mais de puissant groupes financier qui sont derrière eux et s’il les soutient et laisse faire politiquement ça serait une catastrophe pour lui

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