XALIMANEWS : A l’instar des syndicats d’enseignant, les transporteurs de véhicules de gros-porteurs menacent d’aller en grève à partir du 1er avril prochain. Pour cause, ces transporteurs ont décidé de s’opposer à l’application du règlement 14 de l’Uemoa relatif au poids à l’essieu, livre l’As.
Membre du syndicat du groupement des transporteurs de vrac, Moussa Sissoko prévient qu’ils sont prêts à se battre pour faire reculer les autorités. « On veut appliquer le règlement 14 de l’Uemoa à partir du 1er avril après avoir à plusieurs reprises reporté son application depuis. 2005. Le problème de cette mesure c’est la limitation de la charge à l’essieu. Il y a une convention qui autorise 15 tonnes à l’essieu. Si par exemple un transporteur décide d’acheter 6 essieux, il a la possibilité de charger un poids brut total de 60, 2 tonnes. Lorsqu’on diminue à poids à vide du camion on a la possibilité de charger jusqu’à 40 tonnes sans payer les pénalités. Lorsque vous avez essieux, vous avez une possibilité de charger jusqu’à 80, 2 tonnes », explique Mr Sissoko.
Ainsi, avec l’application de cette mesure, la charge à l’essieu sera ramenée à 30tonnes. « Avec le règlement 14 de l’Uemoa on veut diminuer la charge totale, le tout confondu à 50tonnes. Donc, si on enlève les 20tonnes du poids à vide du camion, il ne restera que 30 tonnes à charger », se désole-t-il.
Cependant, la mise en œuvre de ce règlement, va affecter plus les populations que les transporteurs. D’où son interpellation au président Macky Sall, parce que dit-il, ce règlement va à l’encontre de sa vision et du Pse. Les transporteurs ne voient pas l’intérêt u Sénégal d’appliquer une telle directive fut-elle communautaire. « Par exemple pour le TER, on doit mettre 1million de tonnes de latérite. Ça va pendre combien de temps pour des camions qui ne peuvent charger que 30 tonnes. C’est une manière de ralentir l’envol des pays africains. Le prétexte, c’est qu’on veut préserver les routes. Mais c’est le moindre mal. Je pense que le développement d’un pays est plus important que celui des routes. Le plus important, c’est de développer le pays et ensuite on s’occupera de la prévention des routes », détaille ce transporteur.
Déjà que, selon lui beaucoup de navires ne viennent plus au Sénégal à cause de la lenteur du déchargement et ce qui est une perte pour l’économie du Sénégal. « Le Sénégal ne gagnera rien en appliquant cette mesure. C’est le moindre mal. Avec cette directive on tue les économies des pays de l’Uemoa. C’est une directive des bailleurs de fonds qui financent la construction des routes, alors que l’argent est un prêt que les pays vont payer au prix plus fort », s’en désole M Sissoko.
« On va d’abord se bagarrer pour qu’on n’applique pas la mesure. On est en train de réfléchir sur deux options : aller en grève et saisir le Président de la République. Ce ne sera pas une grève comme celle des enseignants, car lorsque le transporteur s’arrête l’économie est bloquée. On va sortir nos camions sur les routes et ralentir la circulation », avise M Sissoko.
Ces transporteurs comptent rencontrer également les familles religieuses, notamment le Khalife de Ndiassane, précise l’AS.
