Côte d’Ivoire : retour au calme à Abidjan après une nuit de tensions

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Des hommes armés ont attaqué une base des forces spéciales à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, tuant un officier, volant des armes, avant de se heurter à nouveau aux forces de sécurité dans une autre partie de la ville.

De nouveaux incidents impliquant les forces de sécurité ont éclaté dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juillet, à Abidjan, faisant un mort, à 48 heures de l’ouverture des Jeux de la Francophonie, vendredi, dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Près de 4 000 athlètes et artistes de 53 pays ainsi que de nombreuses personnalités sont attendus pendant les 10 jours des Jeux (du 21 au 30 juillet), un événement dont la Côte d’Ivoire espère faire une vitrine de son attractivité retrouvée.

Mais si le pays a retrouvé une forte croissance économique, des troubles persistent, les fusillades de la nuit en constituant le dernier épisode. Elles se sont produites quelques heures seulement après un remaniement gouvernemental visant justement à mettre un terme à la grogne dans les forces de sécurité.

Selon Hamed Bakayako, devenu ministre de la Défense jeudi après avoir été ministre de l’Intérieur, « l’École de police (de Cocody, un quartier central d’Abidjan) a été attaquée par des hommes » armés, « visiblement dans le but de récupérer des armes ».

Les forces de sécurité sont intervenues, puis un nouvel accrochage s’est produit dans le quartier populaire de Yopougon, au cours duquel un membre des forces de l’ordre a été tué, selon le rapport du Centre opérationnel des Armées dont l’AFP a eu connaissance.

Près de 10 000 hommes mobilisés pour la sécurité des Jeux de la Francophonie

L’identité des assaillants n’est pas claire. Hamed Bakayoko a affirmé avoir « une piste », et a évoqué « des gens qui veulent perturber le rayonnement de la Côte d’Ivoire ». Un journaliste de l’AFP, présent à l’école de police mercredi soir, a vu des hommes armés mettant en joue des voitures qui passaient.

« Ce pays c’est foutaise, on revendique nos droits. Trop c’est trop », ont crié des hommes armés à un chauffeur de taxi, Dirassouba Adama, en lui volant son véhicule. Le chauffeur a affirmé qu’il s’agissait de « policiers cagoulés avec des gilets pare-balles ».

La Côte d’Ivoire a été secouée par plusieurs mutineries dans l’armée depuis le début de l’année. D’anciens rebelles intégrés dans l’armée se sont mutinés en janvier et en mai et ont fini par obtenir de l’État 12 millions de francs CFA (18 000 euros) pour chacun des 8 400 d’entre eux. Cette crise a considérablement fragilisé l’équipe gouvernementale et surtout, le président Alassane Ouattara. Le week-end dernier encore, trois soldats sont morts dans des tirs dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du nord du pays.

La situation était redevenue calme jeudi matin à Abidjan, mais les incidents de la nuit sont fâcheux pour l’image de la Côte d’Ivoire, malgré les déclarations rassurantes des autorités. « Les événements de cette nuit relèvent du banditisme, cela ne remet pas du tout en cause les Jeux de la Francophonie, il n’y a aucun problème de sécurité », a ainsi réagi l’ambassadeur de France Georges Serre.

Près de 10 000 militaires, gendarmes et policiers sont mobilisés pour la sécurité des Jeux, dans un pays qui avait été frappé l’an dernier par une attaque jihadiste (19 morts à Grand-Bassam).

Avec AFP et Reuters

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