Coup de force constitutionnel, émeutes suivies de morts, alerte de la Communauté internationale, entêtement,… : Wade suit les pas de Gbagbo

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Le cas Abdoulaye Wade épouse, selon les termes, le ton et l’entêtement, la «Tragédie du Président » ivoirien, Laurent Gbagbo. Les plus naïfs et peut-être positifs écartent le scénario du chaos redouté. Il n’en sera peut-être pas de la même ampleur que la crise du pays de la Lagune d’Ebrié. Mais les signes d’inquiétude et de radicalisation prêtent à une telle comparaison. Le chef de l’Etat avait confié à La Croix, au lendemain du 23 juin, que «(son) départ créerait au Sénégal un chaos pire qu’en Côte d’Ivoire».

Il ait de ses hommes qui ne retiennent pas les leçons de l’histoire. Le chef de l’Etat en fait partie. Il serait peut-être du domaine de la fiction politique pour certains, mais son com­portement épouse, de plus en plus, toutes les entourloupettes de son «ami» intime, Laurent Gbagbo au plus fort de la crise postélectorale ivoirienne. L’historien qui a raté le train de la démocratie a plutôt laissé à ses compatriotes une tragédie dont ils ne se relèveront que difficilement. Ab­­doulaye Wade n’est pas arrivé à ce point culminant de l’entêtement chronique du prédécesseur de Alas­sane Dramane Ouattara, mais la courbe qu’il est en train de tracer, par le forcing constitutionnel, la réélection à tout prix, les bilans macabres de la répression aveugle de «sa» Police, prend la direction de la «Gbagboïsation». Le processus d’autodestruction de l’ancien Président ivoirien s’est opéré petit à petit. La communauté internationale, notamment la France et les Etats-Unis ont commencé par envoyer des messages diplomatiques, d’encouragement, d’assurance. Le «Boulanger» ac­quies­ce sans passer aux actes, et roule encore son monde dans la farine, devenue inconsommable. Il persiste dans son «jusqu’au boutisme» tragique. Il a même le culot de raccrocher au nez l’homme «le plus puissant du monde», Barack Obama. Et le poste d’enseignant dans les universités américaines qui lui a été proposé ne l’emballe pas. Non plus la retraite dorée qui lui avait été offerte ne lui suffisait pas. Cette retraite que le département d’Etat américain souhaite au Président Wade. Que le Quai-d’Orsay aussi lui veut.

L’EPEE DE LA CPI
Aujourd’hui, Abdoulaye Wade se retrouve dans une situation de non-retour. Pour, peut-être, des raisons qui ne sont pas forcément identiques à celles de l’actuel hôte du Tribunal pénal international (Tpi). Toujours est-il que les organisations de défense des droits humains ont déjà averti que les «coupables» de violation de droits de l’homme «répondront un jour ou l’autre devant les juridictions nationales ou internationales». Et le candidat Macky Sall a promis, hier, de saisir le Haut commissariat de l’Onu aux droits de l’homme.

On le sait, Washington, par la voix de son sous-secrétaire d’Etat-adjoint aux Affaires africaines, William Fitzgerald, avait annoncé des mesures d’interdiction de voyage aux soutiens de Gbagbo, qui ont été mises en exécution. Une «liste rouge» des Etats-Unis que le site d’informations dakaractu.com avait annoncée contre les proches de Wade et qui avait valu au Directeur de publication de ce site, Cheikh Yérim Seck, une audition par la Division des investigations criminelles (Dic). C’est le même Fitzgerald qui a déclaré sur Rfi, il y a une semaine, regretter la candidature du Président Wade. Mardi encore, c’est le département d’Etat américain qui a invité Me Wade à renoncer à sa candidature bien que validée par le Conseil constitutionnel. Et de durcir le ton : «L’attitude digne d’un chef d’Etat serait de céder la place à la prochaine génération.» Le même message que Obama avait adressé à Gbagbo : Il doit avoir «une sortie digne». Refus catégorique de l’ex-homme fort d’Abidjan qui a fini par subir  «un isolement accru sur la scène internationale» que lui avait promis la Maison Blanche. Déjà, des signes d’un boycott «concerté» des chancelleries résidant au Sénégal se font de plus en plus sentir. A la place des ambassadeurs en chair et en os lors de la Rentrée solennelle des arts et des lettres, lundi dernier, Wade n’a vu que des chaises vides.

«LE CHAOS PIRE QU’EN CÔTE D’IVOIRE»
Au rythme des violences et des morts enregistrés depuis le 27 janvier dernier, les pressions s’accentuent, les inquiétudes également. Et, c’est parce que l’entêtement du Président et la radicalisation du M23 annoncent ce que tout le monde redoute : le chaos. Le premier à l’envisager est le chef de l’Etat lui-même. Dans un entretien accordé à La Croix le 21 juillet 2011, un mois après les évènements du 23 juin, à la question : «Avez-vous pensé partir ‘’maintenant’’ ?»  , il répondait : «Mon départ créerait au Sénégal un chaos pire qu’en Côte d’Ivoire. Qui pourrait me remplacer ‘’maintenant’’ ? Personne de crédible.» Pourtant, le «chaos» était un des thèmes favoris des prêches du Président. En juillet 2005, une semaine seulement avant l’affaire dite des Chantiers de Thiès : «(…Si bâtisseur qu’il soit, un chef d’Etat aura échoué s’il laisse le chaos derrière lui.» C’est cela la «sortie digne» ou «honorable» à laquelle font allusion des chefs religieux, des parlementaires membres de son parti, mais aussi Washington et Paris.

lequotidien.sn

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