Dakar n’a pas brûlé ! par Madiambal Diagne

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Pour la liberté de son fils Karim Wade, Abdoulaye Wade avait menacé de brûler Dakar. Il disait à qui voulait l’entendre que «le 23 mars, si Karim Wade est condamné, le Sénégal verra ce qu’il n’avait jamais vu !».

Il ajoutait les poings fermés et les dents serrés : «je n’accepterai jamais la condamnation de Karim Wade» et hystérique, il disait encore : «Je donnerai ma vie pour ça.» Rendez-vous était donc pris pour ce jour fatidique. Tous les citoyens épris de paix et de liberté, tous les citoyens qui tiennent à notre idéal républicain, se demandaient de quel droit, de quelle puissance, de quelle emprise sur notre pays, ce Abdoulaye Wade peut-il avoir pour nous tenir en joug de la sorte. Certains avaient naturellement pris peur tandis que d’autres, et heureusement ce sont la plupart des Sénégalais, n’étaient point dérangés dans leur conviction que rien de grave ne se passerait.
Les Sénégalais ont bien pris la mesure de Abdoulaye Wade après lui avoir infligé une raclée électorale des plus cinglantes en 2012. Mais Abdoulaye Wade ne semblait pas, lui, avoir compris que le pays avait changé. Il n’était plus celui qui hantait le sommeil de Abdou Diouf au point de pousser le gouvernement à décréter l’Etat d’urgence. Me Wade a perdu toute conscience de la réalité politique. Abdoulaye Wade demeurait dans l’illusion qu’il était encore dans les années de braise du Sopi ; il semble ignorer que plus de 75% des Sénégalais sont nés après 1988. N’empêche, Il clamait, l’air amusé : «Parait-il que Macky Sall a perdu le sommeil !» (sic).
Le 23 mars 2015 est passé. Dakar n’a pas brûlé et c’était un jour tout ordinaire. Tout le monde a vaqué à ses activités normales, ordinaires. Pourtant, Abdoulaye Wade avait décidé de donner le ton en annonçant se rendre au Palais de justice pour assister au prononcé du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. La manœuvre était claire, lui qui avait snobé les audiences de la Crei, en décidant d’y aller pour une fois, chercher à mobiliser les foules. La grande foule qu’il attendait n’a pas été au rendez-vous. Les troubles et heurts ou à tout le moins les débordements de foules qu’il attendait n’ont point eu lieu, à part quelques escarmouches sur la Corniche. Dans la salle d’audiences, il y avait pratiquement que le public de tous les jours. Il prendra alors un nouveau rendez-vous avec ses militants pour une déclaration le vendredi 27 mars 2015, à la place de l’Obélisque, histoire de mobiliser entre temps les foules. La mayonnaise n’a pas non plus pris. La demande fort opportune des guides de la communauté mouride de surseoir à ce rassemblement a été un bon prétexte pour reporter sine die un tel rendez-vous.
Abdoulaye Wade s’est véritablement senti seul car il a beau insister pour rencontrer certains leaders religieux avant le prononcé du verdict du procès de son fils que ces derniers lui maintenaient hermétiquement fermées leurs portes. Ses différents émissaires ont même essuyé des revers pour avoir été vertement tancés du fait de propos on ne peut plus désobligeants tenus par Abdoulaye Wade à l’encontre de son successeur Macky Sall.
Si depuis mars 2012 Abdoulaye Wade n’a pas compris que les Sénégalais ne sont plus avec lui, ces derniers jours auront été une bonne occasion pour lui de mesurer le degré de désaffection dont il fait l’objet. L’homme a détruit toute son œuvre. Partout en Afrique, la question demeure la même : comment Abdoulaye Wade a-t-il pu manquer d’autant de clairvoyance pour détruire tout le capital sympathie, toute son aura, pour avoir voulu, contre vents et marrées, dicter ses volontés au Peuple sénégalais ? Un confrère rencontré à Lomé porte un jugement accablant : «Plus il s’enfonce, plus il grandit Abdou Diouf. Abdoulaye Wade est en train de révéler Abdou Diouf sous des habits de lumière, de sagesse, de grand démocrate, de grand homme alors que je dois avouer que je n’aurais pas cité Abdou Diouf parmi mes références.»
Abdoulaye Wade travaille également pour Macky Sall. A force de rester stoïque devant ses insultes, à force de rester droit dans ses bottes en demeurant imperturbable, Macky Sall est en train de renforcer une stature d’homme d’Etat. Il ne cède pas à l’émotion et s’évertue à mettre les services de l’Etat dans des conditions d’assurer la paix et la sécurité publiques. De même, on ne le dira jamais assez, Abdoulaye Wade est en train de perdre davantage son fils Karim. Il le rend d’autant plus antipathique que par ses excès, Abdoulaye Wade suscite un sentiment de rejet, une véritable révulsion. On en en arrive à se demander si Karim Wade est-il mieux né que les autres 13 millions de Sénégalais.
Toute l’œuvre de Abdoulaye Wade, toute sa gloire se fracassent ou s’effondrent au crépuscule de sa vie alors que tout le prédisposait à s’installer sur un piédestal de sage, de grand homme reconnu par le Sénégal, l’Afrique et le monde. Dans l’optique de bâtir un destin au forceps pour Karim Wade, Abdoulaye Wade piétine et humilie même ses compagnons les plus fidèles. A y regarder de plus près, on réalise que l’homme est resté le même, c’est simplement que sa véritable nature se révèle au grand jour.
Dans ce pays, Abdoulaye Wade a commis tous les forfaits. Il a cherché à dresser des communautés religieuses et ethniques les unes contre les autres, il a maintes fois appelé les forces de sécurité à l’insurrection contre Abdou Diouf et contre Macky Sall, il a abusé des ressources publiques et a géré les affaires publiques comme ses biens personnels. Mais on peut encore être indulgent avec lui aujourd’hui, considérant, sans trop de conviction, qu’il n’a plus toute sa tête. Il y a bien de quoi être triste pour cet homme et il revient donc à l‘esprit ces paroles de Don Diegue dans Le Cid de Corneille:
Ô rage ! Ô désespoir !
Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? (…)
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon honneur !

Madiambal Diagne
lequotidien.sn
[email protected]

13 Commentaires

  1. Prendre les Senegalais pour des canards boiteux cela se paie sûrement tôt ou tard.Pendant 12 ans cet homme n’a fait qu’humilier son peuple qui l’a pourtant longtemps supporté.Son fils tout (son) royaume pour son fils .Un monstre politique qui dévore tout sur son passage

  2. Waxu paabi jarul door sa doom.

    Personne ne peut croire maintenant aux bobards de ce sénile. Il avait partout annoncé qu’il allait donner sa vie si son fils était condamné et pourtant il est toujours entrain de humer ce bon air de notre cher Sénégal. Il a mis une croix sur ses menaces et reporté aux calendres grecques les plaintes relatives à la gestion par les autorités de la future manne financière pétrolière et de l’exploitation de l’or du pays. Tout le monde avait compris, qu’en réalité, à travers ses différentes allégations et diverses calomnies, il tentait désespérément de mouiller le Président Sall et sa famille. Et maintenant, l’on vient nous tympaniser avec cet ordre supposé venir du Khalife Général des Mourides et visant prétendument l’annulation du meeting de l’après verdict du jugement de Karim. Mon œil ! Donc le Khalife aurait pu arrêter tout ce cinéma du père Wade et il ne l’a pas fait. Non, ce haut dignitaire doit refuser d’être mêlé aux stratégies sataniques de cet avocat. Il s’agit de pures affabulations jetées à la face des sénégalais pour masquer un flop. Des annonces de méga meetings, des déclarations fracassantes, des menaces de tout ordre, des confidences assassines, des calomnies, etc., c’est tout ce qu’il peut encore offrir à ses inconditionnels, mais ça ne passera plus, et c’est dommage pour lui. Il a tout tenté : soulever les familles religieuses, susciter des révoltes au sein de la coalition gouvernementale, faire intervenir ses relations internationales, lancer des clins d’œil à l’armée, décrédibiliser le Président avec des accusations burlesques d’un autre âge historiques, surfer sur la crédulité de certains de ses compatriote manipulables à volonté. Mais les sénégalais dans leur majorité en ont assez du cirque, et Wade et ses affidés doivent comprendre que leurs concitoyens veulent désormais vivre dans la paix qui n’est pas un vain mot.

    [`Abd-Allâh ibn `Amr, qu’ALLAH soit satisfait des deux, rapporte que le Prophète, pbAsl a dit:  »Quatre choses, lorsqu’elles se rencontrent chez un individu font de lui un parfait hypocrite. Celui chez qui se trouve une seule de ces quatre choses est atteint d’une des caractéristiques de l’hypocrisie, à moins qu’il ne s’en débarrasse. Voici les quatre choses: Mentir quand on parle; violer les traités qu’on a conclus; trahir sa promesse et être de mauvaise foi lorsqu’on dispute »]
    (Hadith extrait de Bayan). Le pulaar a dit : « Quand Dieu ne veut pas d’un vieillard, il en fait un hypocrite ». A la lumière de ce hadith, on comprend mieux le sens de ce dicton, surtout évoqué pour un vieillard, de surcroit bientôt centenaire, rattrapé par ces caractéristiques pour lesquelles il est très difficile de s’en déférer. Il est bien perdu notre exceptionnel ancien président et éternel opposant. Et puis, Macky le technicien convaincu, conseillé par le vieux Dansokho, contrairement à Senghor, le poète humaniste, ou même Diouf, l’administrateur et grand commis de l’Etat, connait très bien Wade, l’avocat manipulateur. Il sait qu’il est le champion des fanfaronnades, des bluffs, des intrigues et autres magouilles. Voilà ce qui explique qu’il reste toujours de marbre, ah ! le géologue, devant les innombrables menaces de son ancien mentor qui ignore toujours qu’il ne peut plus bénéficier du « ndeyesaan » des sénégalais. Pour quelqu’un qui aurait pu être hissé au niveau de Mandela au sommet de l’Afrique, le voilà entrain de finir comme un simple soldat ceddo tombant dans un champ de bataille, duel entre potentats locaux disputant une livraison de pacotilles et de « sangara », dons de colons commerçants. Et un sage pullo d’ajouter : « Mieux vaut faire semblant d’être malade que d’être en bonne santé ». En effet, un simple « sauve qui peut » en donne la preuve : même si l’on est oublié, l’on pourra toujours prendre ses jambes à son cou. Rentrez à Paname pour suivre vos traitements médicaux, faites- vous oublier et abandonnez à jamais vos projets machiavéliques, c’est peut être mieux pour vous.

  3. Passons à autre chose, le 23 est derrière nous, attendons dans 6 mois ! Entre temps, le combat continue en Afrique et dans le reste du monde pour démontrer que la CREI s’est fourvoyée, ne serait-ce qu’en attribuant le patrimoine de Diassé, qui a été acté par un notaire à monsieur Karim Wade ! Personne dans le monde ne comprendrait cette bévue monumentale ! Monsieur Madiambal Diagne viendrait-il de prendre service dans une nouvelle mission ? On dirait !

  4. Ne nous détruisons pas et cessons de titiller notre sécurité individuelle et collective pour des raisons de politique politicienne.
    Wade a commis des erreurs c’est vrai mais cela ne peut effacer ce qu’il a réalise pour le Sénégal même si je fais partie de ses milliers de sénégalais qui l’avaient préféré à Diouf en 2000 et qui ont préféré Macky en 2012 et qui probablement si Dieu nous donne longue vie choisirons un jour un autre.
    N’essayons pas de détruire l’image de Wade et essayons de l’encourager à se ressaisir pour jouer son véritable rôle pour le développement économique de notre pays qui peine à prendre son envol malgré les efforts titanesques de Macky et de son équipe. Et c’est la le vrai débat citoyen et républicain
    Wa Salam

    • Trop tard. L’Occident ne maîtrise les pays du tiers monde qu’en inoculant la haine entre eux. Ce qui fait que les habitants de ces pays seront toujours en guerre les uns contre les autres. Et pendant ce temps, l’Occident alimente en armes et en outils de combat les deux camps, et durant leur occupation d’éternel combat, il a la main mise sur leurs ressources, sur leurs biens, sur leurs libertés. Le Sénégal vivait en paix jusqu’au jour où l’Occident a commencé à financer des Madiambal pour la culture de la haine entre sénégalais.

  5. Ça se voit que Madiembale est un malade, un obscede sexuel vilain et trop noire.Le problème de ce cochon c’est la personne du président Wade.l’oisiveté dans laquelle vivaient ses parents a beaucoup influé son manque d’éducation.Et c’est normale qu’il soit mélancolique,quant Madiambal Diagne a voulu faire chanter le khalife général des mourides de l’époque en utilisant l’une des ses épouses pour une soi-disant enquête dans sa vie privée.Il n’a honte de rien pour s’enrichir.Et il sait que malgré son age,le président Wade est plus fort que son maudit père inconnu pour avoir donné naissance à ce pauvre demeuré.Il ne sera jamais content Madiambal meme si il veut faire plaisir à son Macky car c’est lui qui n’accepte pas ce que DIEU a fait pour le président Wade.

  6. Sérieux!!! Cet article, je ne le trouve pas utile.
    Mr DIAGNE vous devez apprendre à valoriser votre temps de rédaction en sortant un produit fédérateur. Vous avez le cerveau pour être un exemple pour les jeunes sénégalais et africains. Je crois que vous mettez en avant d’autres intérêts dénués de considération éthiques et déontologiques.
    Vous avez une liberté d’expression qui au fond fait montre d’une haine qui vous pousse à vouloir régler des comptes.
    Mr DIAGNE, mirez vous! votre engagement actuel n’est pas digne de celui intellectuel utile.
    Tous mes respects

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