Dakar : Obasanjo n’arrive pas à concilier opposition et pouvoir

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Les divergences entre l’opposition sénégalaise et le président sortant Abdoulaye Wade restaient intactes samedi en dépit des bons offices de la mission d’observation électorale conjointe de l’Union africaine (UA) et de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) conduite par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo alors que l’élection présidentielle se tient dimanche.

Au cours d’une conférence de presse à Dakar, M. Obasanjo a fait le point sur trois journées de consultations des différentes parties prenantes au processus électoral, les candidats à l’élection présidentielle, le Mouvement des forces vives du 23-Juin (M23) et le Mouvement ‘’Y’en a marre’’, entre autres.

Aux termes de ces différentes rencontres, sa mission a fait trois propositions : la première portant sur la désignation d’un expert en informatique pour l’audit du fichier électoral, l’instauration d’une période de transition de deux ans et la création d’une Commission électorale nationale indépendante, a dit l’ancien président du Nigéria.

Concernant la durée de la transition, là où le président Wade a, dans sa correspondance, parlé de trois ans, l’opposition et le M23 ont proposé un an, selon le chef de la mission d’observation conjointe. La mission a finalement a proposé deux ans.

Présente à la conférence de presse, Penda Mbow, membre de la coalition Benno Siggil Senegaal a rejeté cette proposition, qualifiant le chef de l’Etat d’interlocuteur sourd au dialogue avec son opposition. ‘’Abdoulaye Wade est sourd et muet, nous ne pouvons pas discuter avec lui’’, a-t-elle dit.

Peu avant le début de la rencontre avec les journalistes, trois personnes, s’exprimant en anglais, se sont introduites dans la salle avec des affiches pour réclamer la tenue de l’élection dimanche. ‘’Président Obasanjo, il y aura des élections demain, laissez le peuple sénégalais s’exprimer’’, scandaient les manifestants avant d’être évacués de la salle.

Olusegun Obasanjo a rappelé que la mission d’observation à Dakar comporte un volet prévention pour éviter les tensions pendant et après les élections et un volet observation afin que le scrutin respecte les normes-standards nationales et internationales.

Selon lui, il y a un ‘’grand fossé’’ entre l’opposition et le pouvoir à cause l’absence de dialogue. ‘’Le manque de confiance’’ est, selon lui, à l’origine des divergences entre les deux parties.

‘’On n’est pour personne ici. On est ici pour aider à la construction de la paix. Les rumeurs font croire qu’on avec telle ou telle partie. C’est loin de là’’, a dit M. Obsanjo qui a invité les candidats à appeler leurs militants au calme. ‘’Ce qui en enjeu, c’est le Sénégal et rien d’autre.’’

Quelque 5,1 millions d’électeurs, inscrits sur le fichier électoral en perspective de l’élection présidentielle du 26 février vont voter dimanche pour un scrutin présidentiel marqué par une profonde divergence entre le pouvoir et le pouvoir.

Samedi après-midi, dans un communiqué, le M23 s’est réjoui des initiatives du président Obasanjo pour faciliter le dialogue politique au Sénégal, avant de lui adresser cinq amendements aux propositions, dont la tenue d’élections d’ici à 9 mois sans le candidat Abdoulaye Wade.

Cependant, des candidats membres du M23 ont renouvelé en début de soirée son refus de boycotter l’élection présidentielle, dimanche, tout en appelant ses partisans à ignorer le jour du scrutin le bulletin de vote du candidat Abdoulaye Wade.

De son côté, le porte-parole de la Présidence sénégalaise, Serigne Mbacké Ndiaye, a rejeté les allégations de ‘’discussions’’ entre le président Wade et le M23, sous la médiation du président Obasanjo en vue de reporter la présidentielle.

‘’Je voudrais réaffirmer avec force, qu’aucune discussion n’est engagée par le président de la République ou par un quelconque mandataire désigné dans cette perspective’’, a-t-il dit, martelant : ‘’L’élection présidentielle, conformément au calendrier républicain, se déroulera le dimanche 26 février 2012’’.

aps.sn

2 Commentaires

  1. Monsieur Ousmane Tanor Dieng devrait être attrait devant la justice du Sénégal après avoir proféré des accusations aussi graves. Des cartes, au nombre d’un million qui auraient été fabriquéés frauduleusement par le pouvoir pour frauder! Cette accusation très, très grave pourrait créer une guerre civile dès l’annonce des résultats, surtout, comme monsieur Tanor l’a déjà intériorisé, monsieur Abdoulaye Wade gagne cette élection. Dans n’importe quelle autre démocratie avancée, le procureur de la République l’aurait convoqué pour qu’il confirme ou infirme ses accusations très très graves! Si ce monsieur ne retirait pas ses déclarations, je vous garantie que dès le 27 février, des troubles auront lieu dans DAKAR!

  2. S’il y a eu des troubles, aussi mineures fussent-elles, c’est sur instigation de messieurs YOUSSOU N’DOUR et BARA TALL pour mettre mal à l’aise monsieur le Président OBANSANJO, homme de tenue qui a su garder son sang-froid jusqu’au bout ! Je ne sais ce qui fait croire à ces deux énergumènes qui insistent à vouloir plonger notre peuple dans le tourment, la désolation, les crimes de sang, qu’eux et toutes leurs familles s’en sortiraient indemnes! Je ne comprends pas, vraiment!

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