Dakar ville presque morte après la manifestation du M23

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Après une soirée d’agitation politique, Dakar perd de son souffle

 Les activités et l’affluence ont tourné au ralenti dans plusieurs secteurs à Dakar, au lendemain du rassemblement du Mouvement du 23-Juin (M23, opposé à la candidature du président Abdoulaye Wade), qui a occasionné un mort et plusieurs blessés.

Mardi, des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont causé la mort d’un étudiant, à la suite dudit rassemblement, une structure qui regroupe des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile.

Pour protester contre la mort de l’un d’entre eux, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) avaient barré la route principale qui mène au centre-ville en érigeant des barricades.

Cette situation qui a duré toute la journée a perturbé la circulation, entraînant des déviations vers le quartier Point-E. A contrecœur, les automobilistes ont du subir la loi des manifestants pour sauver leurs véhicules.

Au portail de l’université, pas l’ombre d’un vendeur. Les bouquinistes ‘’par terre’’ ont déserté leurs étals. Même la librairie Claire Afrique nichée au coin du couloir de la mort n’a pas fonctionné.

Repliés au campus social, les étudiants ont procédé à des jets de pierres devant un impressionnant dispositif des forces de l’ordre qui ripostaient à coups de grenades lacrymogènes.

Cependant, au campus pédagogique de l’UCAD, rien n’a bougé. Il y régnait un climat de vacance. La Bibliothèque centrale est fermée, plusieurs facultés ne sont pas ouvertes. La Faculté des lettres a donné le ton pour honorer la mémoire de son étudiant disparu.

Etudiant en master à ladite fac, Mamadou Diop, 32 ans, a succombé mardi soir à ses blessures, peu après la manifestation des opposants. Il a été enterré mercredi auprès des siens à Sindia, dans le département de Mbour.

Le silence de cimetière qui régnait au campus était perceptible dans les rues et au niveau de certains marchés de Dakar. Même si plusieurs cantines sont ouvertes, la grande affluence a fait défaut.

Au chapitre politique, le ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, s’est offusqué, devant la presse dans la matinée, contre les critiques de chancelleries occidentales sur l’évolution de la situation politique du Sénégal.

De leur côté, en fin d’après-midi, les jeunesses de la principale plateforme de l’opposition sénégalaise, Bennoo Siggil Senegaal, avaient convoqué une réunion d’évaluation de la manifestation de la veille.

Cependant, dans les locaux de l’ONG Rencontre africaine pour la défense des droits humains (RADDHO) où devait se tenir la rencontre, aucun responsable n’était pas sur les lieux au passage de l’APS.

‘’Ils avaient convoqué une rencontre pour 17 heures, mais il y a personne’’, informe un membre de l’organisation qui s’adressait, à titre anonyme, aux journalistes qui faisaient le pied de grue.

‘’Nous attendons les responsables, mais nous allons tenir une réunion interne avant de parler à la presse’’, a-t-il dit aux reporter qui finirent par bouder les lieux, quelque peu déboussolés.

 

MTN/AB/LTF/SAB

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