Dans cinq ans, ce sera le président Macky Sall qui fera face à la population sénégalaise et non un quelconque ministre. Par Alioune Ndao Fall

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Une semaine après la prestation de serment du président de la république nouvellement élu avec une majorité (65)% jamais égalée dans notre veille démocratie, contre toute attente, des voix s’élèvent pour jeter un discrédit sur l’honnêteté et l’intégrité  du président Macky Sall.

D’emblée, on dénonce un non respect de la constitution en déclarant que l’actuel président a royalement ignorait les dispositions de l’article 37 de la constitution.

 

Article 37 : «Le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique ».

Cet article indique tout simplement que le président élu fait une déclaration de patrimoine, mais l’article ne fixe aucun délai même s’il précise «le Président de la République nouvellement élu ».  Encore une fois, le constituant sénégalais en s’inspirant du constituant français, est resté dans le flou.  Et pourtant l’article 3 de la loi française est assez clair et précis :

 

– « Aux termes du quatrième alinéa du I de l’article 3 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel :

« Le Conseil constitutionnel doit s’assurer du consentement des personnes présentées qui, à peine de nullité de leur candidature, doivent lui remettre, sous pli scellé, une déclaration de leur situation patrimoniale conforme aux dispositions de l’article L.O. 135-1 du code électoral.

Une déclaration de patrimoine sous pli scellé qui ne sera ouverte qu’en cas d’élection (et, dans le cas inverse, retournée à l’intéressé) ».

La déclaration patrimoniale du candidat élu est publiée au Journal officiel en vertu des dispositions du deuxième alinéa du III de l’article 3 de la loi organique du 6 novembre 1962 aux termes desquelles : «Le Conseil constitutionnel arrête et proclame les résultats de l’élection qui sont publiés au Journal officiel de la République française dans les vingt-quatre heures de la proclamation. La déclaration de situation patrimoniale du candidat proclamé élu est jointe à cette publication».

 

Après lecture de ces deux articles, on peut se demander pourquoi au Sénégal, la déclaration de patrimoine n’est pas obligatoire pour tous les candidats lors du dépôt de leur candidature ?

Beaucoup de nos constitutionnalistes sont d’accord pour dire que nous disposons d’une  excellente constitution et qu’il suffit juste d’apporter quelques correctifs dans la rédaction de certains articles afin d’éviter ce genre de confusion. Dès lors pourquoi ces mêmes constitutionalistes nourrissent ne telles suspicions ?

 

Et enfin, d’autres leaders politiques remettent en cause cette déclaration de haute facture du président Macky Sall. Déclaration qui, aujourd’hui plus qu’hier, continue de raisonner comme un clocher dans nos oreilles « la patrie importe plus que le parti ». Parce que tout simplement le président Macky Sall reste le président de l’Apr, lequel parti, avant même d’être structuré a réussi la prouesse de conquérir le pouvoir démocratiquement. Est-ce la raison de toutes ces attaques orchestrées par ceux là même qui ont soutenu le candidat Macky Sall ?

Il est vrai que les sénégalais ne finiront jamais de surprendre le monde, mais tout de même, nos hommes politiques doivent être conséquents afin que la parole politique et l’action politique soient respectées et considérées. Le président Macky Sall chef de parti n’a jamais dit qu’une fois élu il quitterait  la direction du parti. Et depuis son élection aucun acte posé par lui ne laisse apparaître une tendance partiale en faveur de son parti. D’ailleurs la presse n’arrête pas de souligner une certaine frustration de ses camarades de parti qui se sentent complètement zappés au profit des alliances.

Il est inélégant pour des responsables de partis politiques, lesquels il y a trois semaines battaient campagne aux cotés du candidat Macky Sall, de se transformer en snipers en si peu de temps du seul fait qu’ils ne font pas parti du gouvernement mis en place. D’autant plus que ces mêmes leaders de parti politique sont conscients des défis à relever pour le président élu.  Doit-on rappeler que pour le président de la république qui a en charge la définition de la politique générale, tous les ministères de la république se valent. Il ne peut exister de sous ministères ou de ministères à problèmes. Car les sénégalais n’ont pas élu des ministres mais un président de la république sur la base de son programme. Par conséquent, qu’un ministère soit géré par un appériste ou pas, le peuple souverain ne fera aucune différence lorsqu’il s’agira de juger le bilan du président en exercice. En d’autres termes, dans cinq ans ce sera Macky Sall qui fera face à la nation sénégalaise pour rendre compte de sa gestion et non un quelconque ministre.

 

Notre pays ne mesure pas assez sa chance et ne tire pas assez parti de ses atouts. Personne ne comprend pourquoi nos hommes politiques sont les seuls à ne pas voir leurs formidables potentiels dans la construction d’une société politique vraiment démocratique. Alors que la population elle devance de loin ses leaders politiques. Le pays sent bien que ces gens-là ne disent pas toujours la vérité, qu’ils sont dans un jeu de rôle. A peine sortie des élections l’opposition dit que tout va mal. Les médias laissent planer le doute en insinuant qu’ils (majorité – opposition) sont tous pareils.  Le Sénégal  peut être promis à un grand avenir. Pour cela, les hommes politiques doivent : oser dire la vérité même si elle n’est pas conforme à l’intérêt de leur camp. Ils doivent sortir de leur double langage, privé et public.

Pour réussir tout cela, il faudrait une mutation radicale et urgente de la classe politique et médiatique. Il faudrait qu’elle comprenne que le monde bouge, avance, travaille, vibre. Il faudrait que les hommes politiques s’intéressent vraiment à l’intérêt général, et pas seulement aux postes ministériels. Et qu’ils s’intéressent aux générations à venir et pas seulement aux prochaines élections. C’est cela que Macky Sall avait compris en créant le 1er décembre 2008 l’Alliance pour la République. Croyez bien que cette conquête du pouvoir de manière démocratique n’est pas usurpée, mais bien méritée. Elle s’inspire tout simplement : d’une réelle ambition de justice sociale et d’une nouvelle vision d’un modèle de développement pour le Sénégal. Le projet de société du président Macky Sall s’inscrit dans la durée et dans le monde, c’est-à-dire un panafricanisme qui tient compte de la mondialisation.

 

Alioune Ndao Fall

Secrétaire national

Chargé de la Diaspora Apr.

 

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