Débat sur le Franc CFA : Makhoudia Diouf du Collectif « Sortir du CFA » démonte les propos de Felwine Sarr

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XALIMANEWS- Suite à la récente sortie de l’économiste Felwine Sarr à propos du Franc CFA, Makhoudia Diouf, coordonnateur du collectif « Sortir du CFA », apporte la réplique. Pour lui, le Dr en économie n’a pas sorti le vrai débat en raison d’une énergie plutôt débordante affichée dernièrement sur les questions liées à la France.

« Depuis qu’il a été adoubé par le Président français Emmanuel Macron, le sénégalais Felwine Sarr est devenu l’un des intellectuels stars dans les médias pour donner un avis sur presque tout. Etrangement, cet économiste était toujours resté discret sur le passionnant débat concernant le franc CFA. Excepté quelques prises de positions vagues et timides, Felwine Sarr n’avait jamais clairement exprimé son point de vue sur cette monnaie coloniale qui ronge l’Afrique. Sur une Chaîne de radio sénégalaise, il s’est enfin exprimé sur la question sur le franc CFA et l’Eco avec des arguments ubuesques, hasardeux et contradictoires », déplore-t-il dans un communiqué, faisant référence aux propos de Felwine Sarr sur Iradio.

Revenant sur le profil de son interlocuteur, Makhoudia Diouf se réjouit, tout de même, que l’économiste ait beaucoup contribué à la restitution des œuvres africaines par la France. Toutefois, il aimerait qu’il revoit sa position car selon lui, ce qu’il raconte est très loin de la réalité.

« Le FCFA n’est pas une monnaie africaine mais française, créée avant même que nos pays accèdent à l’indépendance. En effet, le FCFA a été créé par Charles de Gaulle le 26 décembre 1945, c’est-à-dire 15 ans avant l’accession à l’indépendance pour nos pays dans les années 60. Aussi toutes les décisions importantes sur cette monnaie sont décidées par Paris : le changement de nom en 1958 pour remplacer le mot Colonie par Communauté ; l’arrimage du FCFA à l’Euro a été demandé par le gouvernement de Lionel Jospin, la dévaluation de 1994 avait été décidée par le 1 er ministre français à l’époque Edouard Balladur, etc. », a contredit M. Diouf.

Sur la réponse de Felwine Sarr à la proposition de Patrice Talon, le coordonnateur du Collectif « Sortir du CFA » indique qu’il s’agit d’un faux débat puisque le Président béninois a été clair et qu’il s’agit, à travers cette réponse, de travestir son idée. « Monsieur Felwine Sarr travestit les propos du Président béninois. Patrice Talon ne fait pas cavalier seul : il a clairement dit que la volonté de transférer les réserves de change était partagée par ses pairs africains », a-t-il rappelé, relevant, par ailleurs « une autre erreur » de l’économiste à propos de la présence de la France au sein des instances de la BCEAO.

« La France a deux (2) représentants au sein des instances de la BCEAO et dispose bien d’un droit de veto comme tous les autres Etats représentés. Au 31 décembre 2018, Monsieur Yves Charpentier de la Direction Générale du Trésor français et Madame Françoise Drumetz de la Banque de France étaient les deux représentants de la France à siéger respectivement au Conseil d’Administration et au Comité de Politique Monétaire de la BCEAO. Les explications de Monsieur Felwine Sarr sur le média Iradio ne sont donc ni claires, ni nettes, ni objectives, ni scientifiques. Encore une fois, ce n’est pas à la France de sortir de sa propre monnaie, le sortir du franc CFA. C’est aux pays africains de quitter la zone franc comme l’ont déjà fait, avec facilité, la Mauritanie, Madagascar, le Laos, le Cambodge, le Maroc, la Tunisie, la Réunion, Mayotte, la Sarre… », a-t-il ajouté.

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