Décès du sapeur-pompier Chérif Ndao : Les preuves du crime

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Les derniers instants de Chérif Ndao dans la vie sont terribles. Il a, sans doute, été emporté par les sévices qu’il a subis. Fin tragique d’un sapeur-pompier de 36 ans.

Horreur ! Le décès de Chérif Ndao, qui a suscité beaucoup d’émotions et de réactions, est une véritable tragédie aux allures de bavures. Au-delà des photos attestant la mort violente de ce sapeur-pompier, le dossier médical du natif de Kaffrine est une véritable bombe dont les déflagrations risquent d’atteindre le plus haut sommet de la hiérarchie des sapeurs-pompiers. Le dossier médical du disparu établi par le Pr Diatta de l’Hôpital Principal de Dakar explique que son motif d’admission est lié aux contusions musculaires diffuses par coups et blessures compliquées de rhabdomyolyse et d’insuffisance rénale anurique associées à un paludisme grave avec défaillance neurologique, rénale et hématologique. Admis aux urgences, il est sorti les deux pieds devant : d’après le médecin, le patient de 36 ans, reçu pour rhabdomyolyse aiguë compliquée d’ira créât à 95, potassium à 5.4 a fait un arrêt cardiaque par choc hémorragique sur Civd. En conclusion, le médecin soutient qu’il est décédé le 06/12/2013 d’une mort violente.
Ce rapport de l’expert confirme le certificat de genre de mort produit aussi par Docteur Mouha­madou Mansour Fall, médecin commandant spécialiste des hôpitaux des Armées. D’une concision et d’une clarté chirurgicales, le document révèle que le commandant Fall a certifié avoir donné ses soins au nommé Chérif Adjouana Ndao né le 30 août 1977 à Kaffrine depuis le 6 décembre 2013 à 7 heures 50 jusqu’à 20 heures 40 du même jour. L’homme de l’art a attesté dans ce même certificat que le défunt Chérif Ndao est atteint de «mort violente».
Cette tragédie s’est nouée à Thiès avant qu’elle ne trouve son douloureux épilogue à l’Hôpital principal de Dakar. Le dossier médical du sapeur-pompier délivré par l’Hôpital principal retrace le circuit médical : «Le début de la symptomatologie remonterait au 03/12/2013 où le patient a été hospitalisé à Thiès au niveau de l’infirmerie de la base militaire pour traumatisme ouvert des fesses par coups et blessures, dysurie, hématurie et fièvre. La goutte épaisse réalisée était positive. La Nfs réalisée a montré une anémie normochrome normocytaire avec un taux d’hémoglobine à 8,9. Il a bénéficié d’un traitement à base d’antalgique, de quinine base, d’antibiotiques, de soins locaux et d’un remplissage à base de SSI. Le patient a fait un collapsus». Clair et précis, le dossier médical ajoute : «Après stabilisation, une échographie abdominale a été réalisée objectivant un aspect hémorragique évocateur d’une lésion de contusion du rein gauche sur stigmates d’une néphropathie bilatérale non obstructive d’allure aiguë, motivant son évacuation au SAU le 04/12/2013». Au Sau de l’hôpital, une «Tdm abdominale sans injection de produit de contraste n’a rien objectivé. Cependant, devant une altération de la conscience, la créatininémie à 93,0, la Ldh à 922 et la Cpk à 1757, il a été admis en réanimation». Agé de 36 ans, le sapeur-pompier est resté dans le coma du mercredi 4 au vendredi 7 décembre. Tout en restant sous hémodialyse.

Documents faux ?
Alors que les thèses sur les circonstances de son décès s’affrontent, les conclusions de l’homme de l’art sont venues étayer les soupçons des membres de la famille de la victime. Le certificat de genre de mort établi par les services de l’Hôpital Le Dantec, notamment par le Pr Gisèle Wato Guèye, soutient que Chérif Ndao est «atteint d’une mort naturelle à la suite d’une cardiopathie hypertrophique et dilatée, compliquée d’embolie pulmonaire grande, massive présentant des lésions traumatiques, superficielles, bénignes correspondant à des traces de sévices corporels». Allez savoir !
En vérité, les suiveurs de ce dossier risquent sans doute de se perdre dans des contradictions. D’après les sapeurs-pompiers, le rapport d’autopsie explique son décès par une mort naturelle provoquée par une cardiopathie. Le colonel Senghane Diagne, qui s’exprimait dans les colonnes du journal Le Quotidien, affirme sans ambages : «C’est toujours douloureux pour une famille de perdre son enfant, mais il ne faut pas oublier que nous aussi, nous avons perdu un élément, un membre de notre corporation. Mais le gosse est mort d’une mort naturelle due à une cardiopathie et le légiste de l’hôpital Principal peut le confirmer.»
Au milieu de cette forêt de documents, un faux circulerait sans doute entre les manteaux et les bureaux. Le Certificat aux fins d’inhumation, produit par la Brigade prévôtale, est une véritable curiosité : Car il est daté du 7 décembre 2012. Alors que Chérif Ndao est décédé le 7 décembre 2013. Apposant sa signature sur ce document, le procureur de la République n’est sans doute pas resté assez éveillé pour constater ces incohérences. A Kaffrine, les cœurs continuent de saigner au milieu de plusieurs interrogations : «Pourquoi l’a-t-on brimé ? C’est un crime.» En cours, l’enquête va indubitablement le déterminer : Car le procureur a entamé les auditions.

Lequotidien

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