Déficit de production et surendettement : La Senelec promet un été meurtrier

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D’un coup la fourniture d’électricité redevient plus ou moins normale, d’un autre coup le pays retombe dans les ténèbres. Mais la situation semble maintenant arrivée à un point de non-retour, la Senelec qui est dans une situation de banqueroute, n’a pas les moyens de faire tourner ses machines. Les chiffres parlent d’eux mêmes. La Senelec accuse un déficit quotidien de production de l’ordre de 110 megawatts, en attendant la période de forte canicule où les demandes en électricité connaissent les plus forts pics. L’entreprise se trouve ainsi incapable de faire face à ses obligations, faute de pouvoir mobiliser les ressources financières nécessaires. La dette globale de la Senelec est évaluée présentement à plus de 283 milliards de francs Cfa dont 146 milliards de dettes financières dues aux banques. La perspective est d’autant plus sombre que la Senelec perd chaque jour la bagatelle de 150 millions de francs Cfa. C’est ainsi que la boîte s’avère dans l’impossibilité de payer le combustible pour faire tourner ses turbines. Les besoins journaliers en combustible sont de l’ordre de 1 100 tonnes pour assurer une production à même de satisfaire la demande des ménages. Or, la Senelec qui n’a plus la confiance de ses fournisseurs se trouve dans la dure situation de devoir pa­yer au jour le jour ses approvisionnements en combustible.

Le fournisseur Itoc, qui reste le seul trader à consentir à donner en­core du combustible à la Senelec, est arrivé à un niveau de créance que ses banques ne peuvent plus continuer à soutenir. Résultat des courses, Itoc ferme ses vannes. Il avait fallu la semaine dernière une intervention personnelle du Prési­dent Abdoulaye Wade auprès du Directeur général de Itoc, Abdoulaye Diao, pour que ce dernier accepte de lâcher quelques 5 000 tonnes de fuel au profit de la Senelec. Sur cette dernière livraison d’un coût de 2,4 milliards de francs, la Senelec n’a, à ce jour, pu avancer que 700 millions de francs Cfa. Les cuves seront à nouveau à sec le weekend prochain et la Senelec n’arrive pas encore à trouver la moindre somme à avancer à Itoc pour pouvoir disposer d’une nouvelle livraison. C’est ce qui explique le retour des grands délestages qui ne semblent pas prêts de s’estomper. La direction de la Senelec devrait mettre à profit la journée de ce vendredi 27 mai 2011 pour racler ses fonds de caisse afin de pouvoir payer ne serait-ce que quelques centaines de tonnes de combustibles qui lui permettraient de tenir deux ou trois jours.

Quid du fonds de soutien à l’électricité dont la mise en place était annoncée comme devant juguler les problèmes d’approvisionnement en combustible de la Senelec ? Les autorités en charge de ce fonds n’arrivent pas encore à accorder leurs violons avec les responsables de la Senelec. En effet, la convention devant lier ce fonds à la Senelec n’arrive pas encore à être signée par les deux parties. La raison de cette lenteur tiendrait au fait que les responsables du fonds voudraient procéder d’abord à un audit des comptes de la Senelec, une opération qui ne rencontre pas encore l’assentiment de la direction de la Senelec. Une telle attitude de la direction de la Senelec apparaît comme incompréhensible, surtout que la société se révèle incapable à remplir sa mission.

Au niveau de la Senelec, c’est un autre son de cloche qu’on entend. Des responsables soufflent «n’avoir encore vu la couleur de l’argent alors que vu l’urgence, le déblocage des sommes destinées à l’achat de combustible ne devrait pas être tributaire d’arguties de procédures administratives, si tant est que l’argent est disponible comme l’a claironné le ministre Karim Wade en Conseil des ministres la semaine dernière». Pourtant, l’achat de combustible est élevé au rang de priorités pour la Senelec. D’ailleurs le fonds a prévu une enveloppe de 30 milliards pour l’achat de combustible. Seulement, le ministère de l’Energie a semblé avoir une autre priorité, car les premières rentrées d’argent ont été consacrées à faire des avances pour la location de turbines afin de renforcer le réseau de production d’une puissance de 50 mégawatts.

Pour certains responsables de la Senelec, le gouvernement se trompe de priorité, car le parc de production actuel peut arriver à satisfaire la demande en électricité si jamais le combustible nécessaire est disponible. Il reste que les centrales de Senelec risquent d’arriver à bout de souffle car en 2010, seuls 23% des travaux de maintenance et d’entretien ont pu être effectués faute d’argent notamment. L’idée a été préconisée de renflouer les caisses de la Senelec en augmentant le prix de l’électricité au motif que la société produit le kilowatt d’électricité au prix de 148 francs Cfa et le revend au consommateur au prix de 143 francs Cfa. Les consommateurs ne sauraient envisager une telle solution car de 2009 à 2011, les prix ont connu des hausses de 43% pour les petits consommateurs et plus de 87% pour les gros consommateurs.

lequotidien.sn

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