Dérive mercantile !

Date:

Jeune Afrique serait-il en manque d’inspiration ? Tout porte à le croire. Et pour cause ! JA qui se veut «intelligent» n’a rien trouvé de mieux que de placarder à sa UNE un titre à relent xénophobe voire ethnocentrique : «Les peuls, enquête sur une identité remarquable». A moins que racoleur à souhait, ce ne soit encore, une dérive mercantile de plus, pour un hebdomadaire qui se veut pourtant panafricain.

«Les peuls, enquête sur une identité remarquable,» avec les photos de Macky Sall (président de la République du Sénégal), Nafissatou Diallo (l’ex-femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan, rendue célèbre par le scandale DSK), l’opposant politique guinéen Cellou Delein Diallo, l’homme d’affaires sénégalo-ivoirien Yérim Sow, l’humoriste français d’origine sénégalaise, Oumar Sy, etc.

JA réserve une douzaine de pages à ces célébrités de sa «Planète peulh» en précisant qu’ils sont «trente millions répartis dans quinze pays du continent». Diantre !

Les journalistes de l’hebdomadaire n’ont certainement pas lu Amin Maalouf pour comprendre que premièrement : l’identité ne se compartimente pas.

Le deuxième aspect qui caractérise l’identité, c’est qu’elle est plus que meurtrière. Le nazisme hitlérien, le fascisme mussolinien, le génocide arménien sous l’empire Ottoman, le génocide rwandais, le massacre de Srebrenica, celui orchestré au Cambodge par les Khmers rouges en sont quelques parfaites illustrations.

Il est très grave, dans cette Afrique, continent qui a été suffisamment balkanisé, divisé, spolié, violé, volé, massacré depuis la traitre négrière jusqu’aux différents ajustements structurels, en passant par la colonisation, de voir qu’au 21ème siècle, des Journalistes basés à Paris et se réclamant du continent, mus par des appétits carnassiers, venir rajouter une nouvelle couche identitaire qui risque de plomber son envol.

La couverture de Jeune Afrique est plus que tendancieuse.

La réussite de ces célébrités susmentionnées, si réussite il y a, n’est pas forcément liée à leur identité. Sinon, comment comprendre que certains peulhs crèvent la dalle, tirant la queue du diable, à l’instar de beaucoup de Goorgorlu sénégalais et africains.

Ce que JA ignore, c’est que le président Sall, a été maire à Fatick, ville dominée par des Sérères.

Non, la motivation de Jeune Afrique n’a rien à voir avec l’ethnie peulh. Elle est ailleurs ! Elle est plutôt mercantile.
On se souvient encore de la couverture que le même journal avait réservé à l’ethnie des Fangs de l’Afrique centrale en citant nommément, Sally Nyolo (artiste camerounaise), Yannick Noah (tennisman franco-camerounais), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (président de la Guinée-Equatoriale), Paul Biya (Président du Cameroun), André Mba Obame, (homme politique gabonais et principal opposant à Feu Omar Bongo) etc.

Cette UNE d’alors avait tellement irrité les autorités gabonaises que ces dernières avaient ordonné le retrait du numéro des kiosques.

Demain, ce sera le tour de l’Afrique australe pour tenter d’opposer Zulu (ethnie de Zacob Juma) et Xhossa (ethnie de Nelson Mandela).
Vanter les «réussites» de quelques personnes issues d’une quelconque ethnie pour les attirer dans son service commercial, c’est plus que gravissime pour l’éthique.

Le fondateur du journal Le Monde, Hubert Beuve-Merry avait bien raison d’avertir qu’ : «il ne faut pas que nos moyens de vivre compromettent nos raisons de vivre».
– PAR ABDOULAYE THIAM

1 COMMENTAIRE

  1. Il faut comprendre que JA avait ete instrumente pour attiser et faire accepter let nettoyage ethnique en Mauritanie en 1989.Les arabes ont cette folie de croire les noirs doivent disparaitre a travers des guerres entre eux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE