Deux questions à Ousmane Sonko

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Je voudrais commencer par souhaiter la bienvenue à Ousmane Sonko au Canada. Je ne sais pas comment va être organisée la rencontre qu’il doit avoir aujourd’hui avec les sénégalais de la capitale nationale. Je voudrais, en tant que citoyen, l’interpeller sur deux points que je trouve importants.

Beaucoup de sénégalais dont je suis appellent à une refondation de la politique, à, plus exactement, un renouveau de la pratique politique. Vous êtes, en tout cas, jusqu’à date un des principaux acteurs de cette volonté de refondation en décidant par exemple de consigner dans un livre, Solutions, les ambitions que vous avez pour le Sénégal. Démarche et façon de faire inédites dans notre pays.

On pourrait, d’une certaine manière, dire que la demande citoyenne de faire de la politique autrement est en train de rencontrer une offre. C’est cela qui explique certainement que beaucoup de sénégalais qui n’ont jamais milité dans un parti éprouvent beaucoup de sympathie à votre égard. Une telle sympathie ne doit cependant en aucune façon affaiblir l’exigence que l’on doit avoir à l’égard des artisans d’un véritable renouveau de la pratique politique. C’est pour cela que le citoyen lucide doit s’efforcer d’élever le débat à la hauteur de cette volonté de renouveau.

C’est, au demeurant, sous un tel angle que je voudrai, sans concession, vous soumettre deux questions que je trouve majeures:

– depuis que l’on a remis en circulation dans le cadre du débat public une vidéo où vous pensez nécessaire de fusiller les anciens présidents du Sénégal, on a parlé, en tout cas dans la presse, d’une volonté de rapprochement avec l’ancien président Abdoulaye Wade. La nécessité d’introduire de l’éthique en politique que vous défendez si bien ne serait-elle pas obérée par un tel rapprochement si on pense, comme moi, que le bilan immatériel d’Abdoulaye Wade n’a pas été reluisant pour dire moins.

Comment, autrement dit, prôner l’éthique dans la gestion des affaires du pays et se rapprocher avec celui qui a joué un rôle majeur dans l’affaissement – je ne dis pas l’effondrement – moral du pays? Doit-on considérer que, peu importe la moralité des moyens utilisés, l’essentiel est, avant tout, d’accéder au pouvoir? Des moyens immoraux ne risqueraient-ils pas de contaminer – je ne dis pas souiller – l’objectif si noble de la refondation de la politique sur d’autres bases?

– je crois que vous avez tenu ces propos. Je cite: vu mon âge à l’état civil, vu mon âge en politique, je peux encore attendre. Mais le Sénégal ne peut plus attendre. Fin de citation. Est-ce que la volonté de rupture ne va pas jusqu’à quitter la tête de son parti si vous n’êtes pas élu au soir du 24 février ou au second tour de la prochaine présidentielle? Dans les démocraties où les politiques font l’effort de consigner dans un livre leur vision, ils quittent très souvent la scène quand les citoyens-électeurs n’adhèrent pas à leur projet de société. Alors après combien de défaites – ce que je ne vous souhaite pas – allez-vous quitter la scène politique? Quitter la scène après une ou des défaites constitue-t-il une limite à la volonté de refondation de la politique sur de nouvelles bases?

Telles sont les deux questions que je voulais vous soumettre en vous remerciant d’avance!

 

Cheikh Faye

Professeur de philosophie

[email protected]

3 Commentaires

  1. Mr Faye, Vous êtes professeur de philosophie, je vous invite à lire d’abord les textes qui régissent PASTEF avant de poser vos questions, .
    c’est vrai qu’avec Sonko, on se rend compte que beaucoup de professeur même universitaire on des cerveaux parfois tordu dans leurs argumentaire. répétition rék sans réfléchir par eux même.
    bref soit pragmatique stp.

  2. Sonko a reçu des dizaines de questions directement ou indirectement des citoyens sénégalais. Il n’a jamais répondu à aucune ! C’est le côté obscur de l’homme ! Il vend des illusions à des jeunes naïfs du web qui mordent à l’hameçon, mais cache son véritable deal avec les Wade. Mais l’écrasante majorité du peuple a déjà réglé son sort, je peux l’assurer. C’est une bonne question que vous lui posez M. Faye : s’il sort des élections de 2019 avec un score ridicule et s’il croit en ce qu’il dit partout, va-t-il démissionner de toute activité politique ? Excellente question… mais comme d’habitude il ne répondra pas…

    • Pendant ce temps, Macky lui ne répond à aucune sur les centaines de questions sur la manière dont nos ressources sont gérées. Combien coûte la réfection du Building administratif ? Plus de 50 milliards pour des cartes d’identité ! Du jamais vu ! Il dit que les contrats pétroliers sont transparents, pourtant il refuse de les publier. Pourquoi ? Les cas de malversations montrés du doigt par les service de contrôle de l’Etat, pourquoi il les met au placard ? Et d’autres questions encore…
      Concernant, les questions de ce Faye, il faut croire qu’il est juste philosophe. Et rien d’autre. En politique, lorsqu’on part à des élections, on y va pour la gagne, on peut commenter de la manière dont on gouvernera, mais on ne va pas envisager la défaite. Ca c’est un autre débat. Et qu’importe la réponse, cela ne vous intéresse pas, vous trouverez toujours quelque chose à dire. Ce qui vous intéresse, c’est que Macky continue ses manoeuvres. Ce Faye, devrait aussi poser une question à Macky Sall, à savoir, s’il est éliminé dès le 1er tour (ce qui fort probable vu son échec à relever le Sénégal), acceptera t-il les résultats ? Ce sera une excellente question, mais comme à son habitude, il ne répondra pas…

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