Les élèves du lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda ont vidé les classes, mardi, pour la deuxième journée consécutive, au motif qu’il manquait un professeur de philosophie, un problème qui a été pourtant ‘’résolu’’ le jour même du déclenchement du mouvement d’humeur, avec l’arrivée de l’enseignant réclamé, selon le proviseur de l’établissement, Mbaye Ndiaye.
Les lycéens de Mame Cheikh Mbaye ont quitté les classes pour la deuxième fois d’affilée, faisant sortir, dans le même temps, les collégiens et autres lycéens, pour protester contre un manque de professeur de philosophie.
‘’Ce n’est vraiment pas une raison pour faire la grève, encore moins pour aller déloger les autres, parce qu’en réalité le problème n’en est pas vraiment un’’, a indiqué à l’APS le nouveau proviseur du lycée, Mbaye Ndiaye. ‘’Il s’agissait d’un manque de professeur de philosophie que nous étions en train de chercher qu’on a trouvé le jour-même où il avait déclenché le mouvement’’, a-t-il ajouté.
Citant le censeur de l’établissement, il a signalé que l’inspection d’académie a décidé depuis lundi d’affecter ‘’définitivement’’ un professeur de philosophie au lycée Mame Cheikh Mbaye, en lieu et place de quelqu’un qui ferait uniquement des compléments horaires.
‘’Je pense que les élèves devraient savoir raison garder et aller vers les autorités, (afin) d’avoir les bonnes informations et s’en tenir à ça’’, a affirmé M. Ndiaye, estimant que ‘’s’ils se suffisaient de cette information, qu’ils avaient déjà, ils n’allaient pas aller en grève’’.
‘’On perd deux, trois jours, pour un prof qui est déjà là. On ne comprend pas, c’est comme un chahut’’, a-t-il regretté, non sans indiquer qu’ ‘’il y a un minimum de temps qu’il faut donner aux autorités, pour qu’elles puissent régler un certain nombre de problèmes’’.
Pour lui, vu la manière dont la grève a été déclenchée, ‘’l’administration n’avait pas d’interlocuteur’’. Il n’y avait pas de structure sous la forme d’un foyer socioéducatif qui viendrait poser les doléances, a-t-il dit, ajoutant : Ce sont des ‘’élèves isolés’’ d’une classe qui n’a pas de professeur de philo qui ‘’ameutent les autres qui sortent’’.
Indiquant avoir entendu dire qu’il s’agit d’une tradition à Tambacounda d’aller en grève à pareil moment de l’année, M. Ndiaye qui vient d’arriver au provisorat de l’établissement a assuré qu’il est ‘’en train de discuter avec les gens, pour voir dans quelle mesure on pourrait mettre fin à cette tradition-là qui n’a aucun sens’’. ‘’Il paraîtrait même que c’est une tradition qui porte bonheur. C’est grave !’’, s’est-il indigné. La semaine dernière, le lycée communal était en grève.
‘’Il faudrait à ces élèves beaucoup plus d’informations, de sensibilisation, de communication et de persuasion, pour leur montrer aussi que c’est leur avenir qui est en jeu’’, a poursuivi Mbaye Ndiaye.
‘’Sous ce rapport, moi en tant que nouveau proviseur, j’entends mener une vaste campagne de sensibilisation, d’information et de communication à l’endroit des parents, des élèves, pour que l’on puisse se passer de certaines habitudes qui ne vont pas dans le sens de promouvoir l’excellence’’, a promis le chef d’établissement.
Faisant part de son ambition de ‘’recoller davantage l’APE à l’école’’, M. Ndiaye a dit avoir saisi, dans ce sens, la présidente de l’Association des parents d’élèves (APE), ainsi que les responsables de l’APE communale.
Il compte élargir le cercle à l’APE départementale, a-t-il dit, soulignant qu’il appartient à la communauté éducative toute entière de mener cette bataille contre cette mauvaise habitude qui consiste à aller en grève au mois de janvier.
Cela, dans le but de ‘’maintenir la barre haut’’ dans cette structure scolaire qui est un ‘’lycée d’excellence’’.
ADI/ASG
