Dias, la police et les pneus de Wade

Quand le Premier secrétaire du Bloc des centristes gaïndé (Bcg) parle, c’est toujours au vitriol. S’exprimant, avant-hier, à l’occasion d’une journée de réflexion sur les Accords de partenariat économique (Ape), Dias a désapprouvé l’attitude de 3W. Selon lui, l’agitation du pape du Sopi a démontré que l’affaire n’est pas un problème politique, mais plutôt un problème personnel. «Je ne suis pas d’accord qu’il agite tout son parti, qui est un parti responsable, qu’il utilise la force de ce parti pour créer des troubles sur la voie publique. Il n’a pas le droit de mettre le pays en ébullition pour ses problèmes personnels. S’il veut dialoguer pour des problèmes personnels qui le regardent, il a le droit de demander à dialoguer». Sur sa lancée, l’ancien baron libéral de fulminer : «Forcer un barrage de police, ce n’est pas normal. Imaginez quelle devrait être la réaction de la police. La réaction de la police, ça devait être de tirer, au moins sur les pneus. Imaginez qu’en voulant tirer sur les pneus, il y a eu une bavure, on aurait eu plusieurs blessés».
L’ancien ministre souligne qu’il n’est pas possible de procéder au chantage pour obtenir un dialogue. «Tout le monde lui doit du respect, mais lui aussi, il a eu à faire du tort aux autres. Quand il arrêtait les fils des gens qu’il a déportés à Tambacounda ou à Kédougou, les gens avaient des états d’âme aussi. Et pourtant, on ne l’a pas fait à son fils», indique-t-il. Il invite donc le gouvernement à être ferme et vigilant. «Le problème avec (3W), c’est que personne ne peut lui parler. Il est plus âgé que tout le monde dans le pays. Personne ne peut lui donner des conseils», regrette le leader du Bcg qui estime que ce que 3W fait actuellement n’est pas productif. «C’est plutôt dangereux. A son âge, il a 95 ans, ça tout le monde le sait, imaginez qu’on tire des lacrymogènes sur lui, ça peut entraîner des répercussions dans ses poumons. Et s’il lui arrive quelque chose, automatiquement, le responsable, ce sera le pouvoir. Donc, il faut savoir raison garder», conclut M. Dias.
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