« La Coupe dure un mois, les bénéfices restent pour toute la vie »

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Dilma à l’écran : « La Coupe dure un mois, les bénéfices restent pour toute la vie
»
La présidente Dilma Rousseff continue d’occuper le terrain médiatique avant la cérémonie d’ouverture de jeudi après-midi à Sao Paulo (ici) – cérémonie pendant lequel elle a prévu de ne pas prendre la parole. Après deux apparitions télévisées, deux dîners coup sur coup dans son palais à Brasilia avec les journalistes sportifs brésiliens et les correspondants étrangers, l’héritière désignée de Lula s’est donc adressée solennellement à la nation mardi soir. Dans une allocution télévisée de dix minutes, elle a de nouveau défendu les dépenses liées à la Coupe du monde.

Dans cette tentative de désamorcer les critiques, la présidente a rappelé qu’entre 2010 et 2013 le montant des dépenses en éducation et santé avaient été 212 fois supérieur au montant déboursé pour les stades. La seleção est quant à elle « au-dessus des gouvernements, des partis et des intérêts de quelque groupe que ce soit ».

Dans son message, la présidente a appelé les brésiliens à accueillir à bras ouverts « comme le Christ Rédempteur » les 600 000 touristes étrangers attendus pour l’événement. Elle a répété que le leg social de la Coupe existerait bel et bien. Après la compétition, « les aéroports, les métros, les BRTs et les stades ne partiront pas dans les valises des touristes mais resteront ici, pour le bénéfice de nous tous. La Coupe dure un mois, les bénéfices restent pour toute la vie ».

Aldo Rebelo et le gouverneur Pezao / NB

L’opposition a immédiatement critiqué l’intervention. Selon des élus du PSDB, la présidente utiliserait ainsi son temps de parole pour faire campagne, tout en « cherchant une manière d’esquiver le contact direct avec les brésiliens ».

« Préparez-vous à nos problèmes »

La veille, à Rio de Janeiro, au lancement du Mondial pour les médias qui a eu lieu au Fort de Copacabana, l’inénarrable ministre des sports Aldo Rebelo (ici) a également cherché à redorer l’image des autorités. Il a tenté de justifier, à la suite d’une question d’un journaliste allemand, les coûts élevés des stades par le taux élevé d’imposition au Brésil et « le prix du ciment qui n’était pas le même il y a dix ans ».

Il a même affirmé que le coût des stades était inférieur à celui des stades allemands pour la Coupe de 2006 si le calcul du prix total était divisé par le nombre de sièges… ajoutant, avec le même aplomb, que les coûts annexes (parkings, ascenseurs, accès au stade, etc) avaient été la cause de cette augmentation des budgets.

Devant une salle de presse surchauffée, trop petite pour accueillir l’ensemble des journalistes présents, le ministre avait d’entrée de jeu prévenu : « préparez-vous à nos problèmes, à nos erreurs et nos faiblesses que nous n’avons pas à cacher. Mais préparez-vous aussi à être reçus par un pays qui ne cultive pas la haine raciale, la haine religieuse, la haine nationale. »

Manif de profs en grève devant le Fort de Copacabana

Dehors, une centaine de professeurs cariocas en grève s’étaient rassemblés devant le centre de presse pour dénoncer leurs conditions de travail.

lemonde.fr

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